Localisation des principales positions défensives
(forteresses, ouvrages importants, barrages)
citées dans le texte.
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Passage obligé entre l'est de la France et le Piémont par la vallée du Rhône et les cols du Grand St-Bernard #1Emprunté par Bonaparte et 40 000 hommes en mai 1800 lors de la campagne d'Italie et du Simplon, le défilé de St-Maurice s'est révélé dès le début du 19e siècle comme un site stratégique idéal pour y implanter une barrière fortifiée. En 1831 déjà, le futur général Dufour y fit édifier des fortifications bastionnées qui, en grande partie, existent toujours. Mais c'est surtout vers la fin du 19e siècle que furent réalisés sur un double promontoire de la rive droite l'ensemble puissant des forts de Savatan et Dailly. La rive gauche dut attendre 1911 pour voir s'y établir un début de fortification avec la galerie du Scex. Enfin les années 1940 et la menace d'un conflit en Europe se traduisirent par un développement considérable d'ouvrages et d'armements. Savatan et Dailly sont agrandis et modernisés, la galerie du Scex devient l'ouvrage du Scex et la rive gauche se complète de l'ouvrage de Cindey. Plusieurs autres forts renforcent le secteur, tant en amont – dont celui des Follatères et quelques autres– qu'en aval avec ceux de Chillon, Champillon, Petit-Mont et Toveyres.
À l'exception des ouvrages d'infanterie d'Evionnaz et Vernayaz cités dans le texte, seuls les ouvrages d'artillerie apparaissent sur cette carte. Les symboles bicolores se rapportent à des ouvrages qui existaient déjà en partie avant 1914.
Bien que les ouvrages de Savatan et Dailly soient indissociables et constituent à eux deux le plus formidable ensemble fortifié de Suisse et même d'Europe, pour une meilleure compréhension de ces réalisations exceptionnelles il convient d'en séparer les descriptifs. Le fort A200 de Savatan a été construit et équipé en trois périodes :
- De 1892 à 1894, construction initiale autour de la cote 700 #2La vallée du Rhône en contrebas est ici à la cote 400. et armement avec 4 obusiers cuirassés de 12 cm 1891 Schumann flanqués par des canons de 8,4 cm en caponnière. La défense rapprochée est assurée par 4 petites tourelles mobiles de 5,3 cm 1887 Gruson-Schumann et des mitrailleuses.
- De 1895 à 1903, le fort reçoit une 5e pièce de 12 cm, des casernes souterraines et diverses autres améliorations.
- De 1904 à 1920, s'ajoutent divers renforcements tels que l'installation de postes d'observation, d'une centrale électrique et de projecteurs. Cependant un projet de téléphérique entre St-Maurice, Savatan et Dailly n'aboutit pas. Quatre des cinq obusiers de 12 cm demeurent en place.
À partir de la fin des années 1930, les renforcements et modernisations affecteront essentiellement le site de Dailly. Toutefois entre 1948 et 1952 deux batteries, Nord et Sud, seront armées de canons de 7,5 cm jusqu'en 1979. En 1984 la batterie Nord a été réarmée avec deux obusiers de 10,5 cm qui demeurent encore en place aujourd'hui à titre historique.
Principaux emplacements actifs de l'ensemble Savatan-Dailly reflétant l'armement des deux forts durant la Guerre froide entre le début des années 1960 et celui des années 1980 (d'après rens. de Pierre Frei).
Savatan
1 batterie Nord, 2 x 7,5 jusqu'en 1978 puis 2 x obusiers 10,5 à partir de 1984 |
2 batterie Sud, jusqu'en 1978 |
3 lance-mines bitube 12 cm n° 1 |
4 lance-mines bitube 12 cm n° 2 |
5 lance-mines 8,1 cm n° 1 |
6 lance-mines 8,1 cm n° 2. |
Dailly
7 lance-mines 8,1 cm n° 3 |
8 lance-mines 8,1 cm n° 4 |
9 batterie de 7,5 Golèze |
10 lance-mines bitube 12 cm n° 3 |
11 lance-mines 8,1 cm n° 5 |
12 batterie de 4 x 10,5 cm Rossignol |
13 batterie de 7,5 cm Aiguille |
14 lance-mines 8,1 cm n° 6 |
15 tourelle 10,5 cm St-Maurice |
16 tourelle 10,5 cm Ste-Barbe |
17 tracé (approx.) du funiculaire souterrain Savatan-Dailly |
T1 tourelle 15 cm sud |
T2 tourelle 15 cm nord. |
Le fort de Savatan s'étend sur trois niveaux. Ici, à Savatan inférieur, demeure ce qu'il reste de la dernière tourelle pour obusier cuirassé de 12 cm 1891 Gruson-Schumann des six installées à Savatan-Dailly (coll. APSF).
Vu de l'intérieur de la tourelle, l'obusier de 12 cm sous sa coupole contre laquelle s'appuie l'affût (coll. APSF).
Coupole observatoire à Savatan inférieur (coll. APSF).
L'un des trois lance-mines de 12 cm bitubes de l'ensemble Savatan-Dailly. Deux d'entre eux sont reliés par galerie à
Savatan (coll. APSF).
Une galerie de 213 marches entre deux niveaux de Savatan (coll. APSF).
Savatan moyen – L'entrée de la caserne 1 qui date de 1952 (coll. APSF et auteur).
La galerie principale et les cuisines de la caserne 1 (coll. APSF).
La batterie Nord et l'un des deux obusiers de 10,5 cm qui ont remplacé les 7,5 auparavant (coll. APSF).
Deux vues des embrasures de 7,5 cm de la batterie Sud et de leurs observatoires (coll. APSF).
Savatan moyen – Le lance-mines de 12 cm n° 2 (coll. APSF).
À Savatan supérieur, l'entrée (camouflée) de la caserne 2 et son organe de défense rapprochée, panneau de camouflage abaissé. Ce créneau croise ses tirs avec la défense rapprochée de l'entrée funiculaire à peu de distance de là (coll. APSF).
L'entrée de la caserne 2 et, au fond à gauche, l'entrée funiculaire. La défense rapprochée de chaque entrée croise ses tirs avec sa voisine (coll. APSF).
L'entrée funiculaire, ses panneaux de camouflage et son créneau de défense rapprochée qui couvre aussi l'entrée de la caserne 2 (coll. APSF)
Savatan supérieur – La galerie principale qui fait aussi office de réfectoire (coll. APSF).
Savatan supérieur – La salle des machines avec ses trois groupes qui alimentent également Dailly (moteurs type SLM, 700 ch/515 KW). Un 4e moteur était prévu sur l'emplacement au 1er plan (coll. APSF).
Savatan supérieur – La station inférieure du funiculaire Savatan-Dailly (coll. APSF).
Etagé entre les cotes 1100 et 1500 #3Une petite route comportant plus de 30 lacets y conduit depuis le village de Lavey-les-Bains., le fort A250 de Dailly a également été commencé en 1892 et armé de 4 canons Krupp de 12 cm sur affût mobile sur rails Saint-Chamond 1882 à éclipse (batteries E1, E2, E3). Deux pièces de flanquement de 8,4 cm (galerie de Morcles) et deux petites tourelles mobiles de 5,3 cm de défense proche s'y ajoutent.
De 1895 à 1903 renforcements et améliorations se succèdent : deux autres pièces de 12 cm Krupp/St-Chamond (batterie Rossignol), un
15 cm 1877 et deux 10,5 cm à L'Aiguille, plusieurs petites tourelles de 5,3 cm #4En 1920 Savatan et Dailly possédaient au total 14 emplacements pour 8 tourelles Gruson-Schumann de 5,3 cm., des casernes souterraines, des postes d'observation, des liaisons téléphoniques, etc.
De 1904 à 1920 réalisation d'emplacements bétonnés et cuirassés pour de nouvelles batteries de 7,5 cm (batteries de Golèze et de L'Aiguille), centrale électrique, amélioration des installations souterraines et téléphoniques, etc. En 1920, avec la batterie du Scex sur la rive gauche (v. plus loin), la forteresse de St-Maurice ne comportait pas moins de 65 bouches à feu. Par la suite toutefois, de nombreuses pièces de 12 cm, 10,5 cm et 15 cm, devenues obsolètes, sont mises hors service.
À la fin des années 1930 et à l'approche de la Seconde Guerre mondiale, Dailly subit une cure de modernisation avec l'installation en 1940 de deux tourelles de 10,5 cm 1939 L52 et de 10 canons de campagne de 10,5 cm en casemates sous roc. Malheureusement, le 28 mai 1946, 450 tonnes de munitions explosent dans trois magasins, tuant 10 ouvriers et détruisant une grande partie de l'ouvrage dont les 10 pièces de 10,5 cm #5Par chance, la troupe (286 hommes) cantonnait à l'extérieur et n'a pas déploré de victime.. La même année est néanmoins achevée la liaison par funiculaire intérieur entre les deux ouvrages #6Il aura une longueur de 560 mètres pour une dénivelée de 388 mètres (de 868 à 1256 m) et pourra transporter jusqu'à 18 hommes ou des chargements de 1800 à 3000 kg selon la vitesse..
La reconstruction complète du fort est entamée en 1948, quatre canons de forteresse de 10,5 cm 1939 L42 remplaçant les 10,5 détruits. Enfin, vers 1960 deux tourelles de 15 cm 1958 L42 automatiques s'y ajouteront, suivies un peu plus tard par un lance-mines bitube de
12 cm 1959/83. En dernier lieu la garnison de Dailly était de 29/101/485 hommes et l'ensemble Savatan-Dailly comportait quelque 17 kilomètres de galeries. La mission "artillerie" des deux forts s'arrêtera en 1995 mais l'armée les occupera en partie jusqu'à une date récente (2017). À l'issue de la période d'activité, Dailly alignait
- 2 canons de 15 cm 1958 L42 sous tourelle
- 1 lance-mines bitube de forteresse 1959/1983 de 12 cm
- 2 canons de 10,5 cm 1939 L52 sous tourelle
- 4 canons de 10,5 cm 1939 L42 en casemate
- 1 canon antichar de 9 cm 1950/1957
- 4 lance-mines de forteresse de 8,1 cm 1956/1960
- 17 mitrailleuses Mg 51/80.
Le fort est aujourd'hui en partie ouvert au public #7awww.forteresse-st-maurice.ch.
La basse vallée du Rhône vue en direction du nord. Au centre gauche on devine le défilé de St-Maurice, dominé par l'énorme masse rocheuse du promontoire de Dailly qui s'élève jusqu'à la cote 1514. Entre les deux et plus bas, au-dessus d'un pan de falaises, sur une première plate-forme inclinée s'étend le fort de Savatan (Wikipedia/Sylenius/Paebi).
L'une des six pièces de 12 cm Krupp/St-Chamond 1882 à éclipse et sur rails des batteries E1, E2 et E3. Au fond, l'abri pour les pièces remisées en dehors des mises en batterie (coll. APSF).
L'un de ces abris d'origine conservé à l'arrière de la tourelle de 15 cm T1 de 1960 a été doté d'un créneau de défense rapprochée (coll. APSF).
L'installation pour un FM accrochée sous la voûte à l'intérieur de l'abri (coll. APSF).
Un dernier exemplaire de 12 cm 1882 Krupp/St-Chamond à éclipse demeure exposé sur le site de Dailly (coll. APSF).
Transport vers 1900 depuis la gare de St-Maurice d'une tourelle de 5,3 cm en direction de Dailly. Remarquer le véhicule de transport attelé, livré avec chaque tourelle (coll. APSF).
Vers 1900 à Savatan, l'un des emplacements avec tourelle mobile de 5,3 cm. Remarquer les rails de voie étroite et la plaque tournante pour le déplacement rapide de ces tourelles selon les circonstances (coll. APSF).
L'une de ces tourelles de 5,3 cm préservée sur le site de Savatan (coll. APSF).
Les deux pièces Krupp de 8,4 cm 1879 sur affût de casemate à recul court de la batterie de Morcles au début du 20e siècle (coll. APSF).
Les trois entrées de la caserne XI. Plusieurs autres casernements – la plupart datant du début du 20e siècle, modernisés plus tard – s'étagent sur le massif entre les niveaux 1250 et 1500 (coll. APSF).
Entrée principale de la caserne XIV située à la cote 1450. Au total avec Savatan, une quinzaine de casernes souterraines ont été réalisées sur le site entre 1890 et 1960 (coll. APSF).
L'une des cuisines de Dailly, état actuel, dernier cri (Cédric Populus).
Le fameux funiculaire Savatan-Dailly et sa pente de 102 % avec une dénivellation de près de 400 mètres ! On en voit ici la station supérieure à Dailly. Il peut transporter jusqu'à 18 hommes ou 1800 à 3000 kg de chargement (coll. APSF).
L'imposante machinerie du funiculaire Savatan-Dailly (coll. APSF).
Une vue de la galerie du funiculaire qui plonge vers Savatan (coll. APSF).
La galerie du funiculaire au niveau du croisement (coll. APSF).
L'entrée nord de la batterie de 10,5 cm dite entrée Forclettaz (coll. APSF).
L'une des embrasures de la batterie de 10,5 cm (coll. APSF).
L'une des quatre pièces de 10,5 cm 1939 L42 sur affût à flasques de la batterie (coll. APSF).
Une seule embrasure de 10,5 cm a été équipée de chaînes d'éclatement (coll. APSF).
L'un des magasins à munitions de 10,5 cm encore bien garni. Les petits étuis métalliques contiennent les fusées
(coll. APSF).
Ce couvercle sous camouflage fermé masque les tubes lance-mines de 12 cm de l'engin installé vers 1960 au sud de l'Aiguille, donc au centre de la forteresse de Dailly (coll. APSF).
Le couvercle pivoté dévoile les deux tubes du lance-mines de 12 cm (coll. APSF).
Le tube de l'un des quatre lance-mines de 8,1 cm 56/60 du fort (coll. APSF).
Sous son curieux camouflage de faux rocher se cache l'une des deux tourelles de 10,5 cm 1939 L52, baptisée Ste-Barbe (C. Populus).
Egalement bien camouflée, la 2e tourelle de 10,5 cm, nommée St-Maurice (coll. APSF et C. Populus).
Installée vers 1960 sur une plate-forme à la cote 1250, la tourelle automatique T1 de 15 cm 1958 L42 et son camouflage, l'un des deux seuls exemplaires construits (coll. APSF).
Les systèmes de réception des douilles de la tourelle T1 après les tirs (C. Populus).
Deux vues de l'atelier de maintenance de la tourelle T1 (C. Populus).
Trois vues de la tourelle de 15 cm T2, établie à la cote 1500 au sommet du site de Dailly, en fin de montage et de nos jours avec son camouflage (coll. APSF).
Camouflée et invisible, l'entrée centrale des installations de l'Aiguille, autour de la cote 1450 (coll. APSF).
Non moins discrète, l'entrée nord des installations de l'Aiguille (coll. APSF).
Parmi ces installations demeurent trois cloches observatoires (de fabrication Le Creusot) reliées aux PC de tir de l'Aiguille (C. Populus).
Au sommet du site, à la cote 1487, se tient toujours cette guérite observatoire d'une autre époque (coll. APSF).
Trois casemates d'instruction ont été édifiées sur les pentes du massif de Dailly. On en voit ici celle de 15 cm 42/46 L42 (C. Populus).
Gros plan sur l'une des deux pièces de 15 cm dans sa chambre de tir (C. Populus).
Les deux casemates d'instruction de 10,5 cm 39 L42 sur affût à leviers, installées respectivement aux cotes 1300 (terrasse Righi) et 1500 (terrasse des Planaux) (coll. APSF).
L'indispensable ouvrage de flanquement (ou contre-ouvrage) de celui de Dailly a été réalisé en 1911 sur le flanc gauche de la vallée du Rhône sous la forme d'une galerie du Scex, une simple batterie sous roc à 4 canons de 7,5 cm 1903 L30 Krupp sur affût Giovanola (v. photo) en deux casemates doubles avec quelques locaux de vie et de repos pour l'équipage et une entrée frontale. En 1922 est réalisée une entrée avec téléphérique puis, dans les années 1935-1936 un agrandissement de l'ouvrage avec une salle des machines, un PC de tir et un cantonnement plus confortable.
Mais surtout, en 1938-1939 lui est adjointe une 2e batterie, dite de l'Ermitage, avec 4 canons de 7,5 cm 1903/1922 L30 sur affût à leviers (v. photo). Enfin, après guerre, l'ensemble s'agrandit encore de magasins à munitions avec galeries d'échappement, de centres de transmissions et de commandement, ainsi que de citernes d'eau. Dans les années 35/36 avait aussi été creusée une galerie rectiligne de près de 500 mètres de liaison avec l'ouvrage voisin de Cindey (v. ci-après). La garnison de l'ensemble s'élevait à 172 hommes (6/28/138).
L'ensemble A166 Scex/Ermitage a été désarmé en 1984 et abandonné par l'armée en 1995. Au début des années 2000 la Fondation Forteresse Historique de St-Maurice prend l'ouvrage en charge et parvient à remonter un exemplaire de chaque rarissime pièce de 7,5. L'ensemble est désormais accessible aux visiteurs. #7bwww.forteresse-st-maurice.ch
La station supérieure du téléphérique de ravitaillement du fort du Scex.
La galerie d'accès aux cuisines du fort.
Relativement moderne, le central téléphonique date de l'après guerre et de la Guerre froide.
La puissante salle des machines, vue sous deux angles différents, alimente en énergie les deux ouvrages du Scex et de Cindey.
Double poste d'observation et de défense rapprochée.
Vue sous deux angles différents, une rarissime pièce de 7,5 cm 1903 L30 Krupp sur affût à pivot Giovanola et son curieux bouclier arrondi.
Très répandue dans les années 1940 mais également rare de nos jours, pièce de 7,5 cm 1903/1922 L30 sur affût à leviers.
Poste de mitrailleuse équipé d'une Mg 51.
Vues depuis les hauteurs de Dailly, les falaises qui dominent la cité de St-Maurice et dans lesquelles est logé l'ouvrage du Scex (coll. APSF).
Construit de 1940 à 1946 à 1 km au nord de l'ouvrage du Scex, celui de A155 Cindey est un ouvrage moderne d'infanterie et d'artillerie en défense des barrages antichars de la vallée du Rhône en contrebas et des accès par le nord à la cuvette de St-Maurice. Entièrement logé en falaise comme son voisin, il est également ravitaillé par un téléphérique et, curiosité unique, son entrée "hommes" se fait par une cavité naturelle, la grotte aux Fées. Dans les années 1948 à 52 il s'agrandit encore de deux emplacements pour canons antichars de 10,5 cm, de deux grands magasins à munitions et d'une infirmerie. D'une extrémité à l'autre l'ouvrage aligne alors dans la falaise pas moins de 18 embrasures, créneaux d'observation, entrées et issues de secours.
Son armement consiste en deux canons antichars de 10,5 cm 1939/46 L52 #8Seulement 6 exemplaires construits dont 4 à Tschingel (Sargans)., 4 canons antichars de 9 cm 1950/57, 3 mitrailleuses Mg 51. Il n'a pas de centrale électrique, son énergie lui étant fournie par l'ouvrage du Scex. Son équipage était en dernier lieu de 173 hommes (8/28/137). Il a été déclassé en 1995 et pris en charge en 2002 par la Fondation Forteresse Historique de St-Maurice qui l'ouvre depuis aux visiteurs. #7cwww.forteresse-st-maurice.ch
L'entrée téléphérique dans l'ouvrage de Cindey.
Un 9 cm 50/57 antichar sur affût à flasques d'un précédent 4,7 cm 37 ou 41.
Embrasure et rare canon de 10,5 cm 1939/46 L52 antichar dont seuls six exemplaires ont été construits.
La même pièce vue dans sa chambre de tir.
Une 2e pièce du même type est entreposée à proximité.
Poste de mitrailleuse hors normes habituelles.
Issue de secours.
Vu depuis les hauteurs de Dailly, le site du défilé du Rhône à St-Maurice (sur la droite). On reconnaît le château de St-Maurice, la tour Dufour et le chemin en lacets qui grimpe vers la grotte aux Fées et les entrées des ouvrages du Scex et de Cindey (coll. APSF).
À 22 kilomètres au nord de la position de St-Maurice et sur la rive du lac Léman se dresse le célèbre château de Chillon, haut lieu du tourisme régional. Mais bien rares sont ses visiteurs qui se doutent qu'à l'arrière du château une discrète poterne donne accès à une autre forteresse, enterrée celle-là et moins spectaculaire mais tout aussi importante, le fort A390 de Chillon. À l'arrière du château passe en effet un double axe – routier et ferré – qui constitue l'un des passages obligés vers la vallée du Rhône et le Réduit. Un solide barrage a donc été installé là et sa défense attribuée au fort de Chillon, construit en 1941-1942. En outre, l'ouvrage pouvait battre l'axe côtier de la rive sud du lac et la frontière avec la France.
L'intégration du fort de Chillon dans un terrain étroit et ingrat, sur la riviera vaudoise, à proximité d'un château historique intouchable est à remarquer. A noter aussi le plan concentré et compact de l'ouvrage et de ses blocs de combat. Ceux-ci sont au nombre de six, tous en casemates à 2 ou 3 niveaux :
- C3 – défense axée sur les voies ferrées vers le nord, canon antichar de 9 cm, 2 observatoires/FM.
- C4 – défense axée sur les voies ferrées vers le sud, canon antichar de 9 cm, mitrailleuse Mg 51 #9Mg 11 jusqu'en 1972 puis Mg 51., observatoire/FM #10Un seul et même créneau d'observation et de FM..
- C5 – défense de la route côtière vers le nord, canon de 7,5 cm sur affût Giovanola #11V. photo d'une pièce identique sous Scex. remplacé en 1962 par un 9 cm AC, deux mitrailleuses, deux observatoires/FM.
- C6 – défense frontale vers le château et vers les casemates C3 et C4, deux observatoires/FM.
- C7 – défense de l'axe routier vers le sud, canon de 7,5 cm sur affût Giovanola remplacé en 1962 par un 9 cm AC, deux mitrailleuses, trois observatoires/FM.
- C8 – défense lointaine par-dessus le lac Léman, deux canons de 7,5 cm sur affût Giovanola, deux observatoires/FM.
L'ouvrage possédait en outre 19 FM 25 à l'origine et sa périphérie était sous le feu d'une dizaine de petits ouvrages et de fortins d'infanterie. Les derniers canons de 7,5 cm (C8) ont été retirés en 1978, l'ouvrage passant alors du statut d'ouvrage d'artillerie à celui d'ouvrage d'infanterie. Pouvant accueillir jusqu'à 181 hommes, celui-ci possède bien entendu toutes les installations intérieures habituelles : casernement sur deux niveaux, salle des machines (deux moteurs Sulzer de 60 et 120 ch), magasin à munitions avec galerie d'échappement, issue de secours. Resté en activité jusqu'en 1994, déclassé en 2001, le fort est maintenant aux mains d'un groupe privé qui l'ouvre régulièrement aux visiteurs #12www.fortdechillon.ch.
Vue d'ensemble du site du château de Chillon et des voies de passage proches. L'ouvrage du même nom est entièrement logé dans l'escarpement boisé de droite (M. Alexey – Wikipedia).
La discrète entrée de l'ouvrage sous son camouflage.
Les galeries revêtues ou bétonnées de l'ouvrage.
La salle des machines.
Les installations de filtrage.
Les cuisines.
Le réfectoire des gradés.
Central téléphonique.
L'une des casemates antichars (C7) possède toujours son 9 cm 50.
Créneau observatoire et FM avec son petit treuil d'ouverture du camouflage..
Le camouflage s'entrouvre et dévoile l'étonnant bloc C8 et ses trois créneaux superposés, de bas en haut deux 7,5 cm et un observatoire/FM.
Sortie de secours à proximité de C8.
À mi-chemin entre le barrage de Chillon et la position de St-Maurice, l'ouvrage d'artillerie A365 de Champillon avait pour mission de couvrir le débouché (ou l'entrée) de la basse vallée du Rhône et l'axe routier de la rive sud du lac Léman. Construit de 1942 à 1944, il devait avoir quatre casemates d'artillerie mais deux seulement, armées de canons de 10,5 cm 1939 L42, ont été réalisées. À remarquer, l'ampleur des locaux PC, ceux-ci abritant aussi les PC de tir de la batterie de forteresse I/4 et du groupe de forteresse 4. Déclassé en 1994, l'ouvrage a été vendu en 1995 à une entreprise de pyrotechnie qui en a fait le musée de la poudre noire, des explosifs et de la pyrotechnie sous l'enseigne de Pyromin Museum. Une partie de l'ouvrage a donc été transformée à cet effet mais la partie active avec ses deux canons de 10,5 cm a été préservée et peut être visitée depuis 2011. L'entrée s'ouvre à 2 km au sud-ouest du village de Corbeyrier.
Vrai et faux rocher camouflent l'entrée de l'ouvrage.
Une partie des cuisines de l'ouvrage.
Vue sous deux angles différents, l'une des deux pièces de 10,5 cm 39 L42. Elle est présentée motorisée avec simulation d'un tir.
Deux râteliers bien garnis de mousquetons 1931 (Mq. 31 ou K 31, 7,5 mm).
Situé dans les falaises à 2 km au sud-est de Bex, le fort A130 de Petit-Mont, construit dans les années 1940, a tout d'un petit ouvrage mixte d'artillerie antichar et d'infanterie. Destiné à flanquer les ouvrages de la rive gauche de la vallée du Rhône tout en interdisant celle-ci ainsi que le barrage antichar local, il est resté en service jusqu'aux années 1980 puis a été consciencieusement vidé par l'armée. Vendu mais resté en l'état il s'est peu à peu dégradé avant d'être racheté en 2016 par des particuliers qui se proposent de le restaurer et de le faire visiter.
Il possède deux casemates de 7,5 cm antichar, deux de 9 cm antichar, deux de mitrailleuse, plusieurs observatoires et postes de projecteur, un magasin à munitions ainsi que les installations intérieures pour l'équipage (local technique, casernement, cuisine, réservoir d'eau).
L'entrée de l'ouvrage, avec et sans camouflage.
La galerie principale, restée en grande partie brute de déroctage.
Comme souvent les lavabos ont été installés le long de la galerie principale.
A l'exception de ce petit groupe électrogène, d'une cuisinière et de quelques autres, relativement peu d'équipements d'origine subsistent dans cet ouvrage.
L'un des deux postes de tir pour canon antichar de 7,5 cm.
Un puits vertical vers le haut donne accès à l'observatoire principal de l'ouvrage, perché en hauteur dans la falaise (AALMA).
Les deux postes d'observation et leurs câbles d'ouverture du camouflage (AALMA).
Galerie de descente vers l'étage inférieur (AALMA).
Créneau pour lunette infra-rouge. À proximité existe aussi une embrasure pour projecteur IR (AALMA).
À 3 km au sud-est de Bex et à peu de distance au sud de l'ouvrage de Petit-Mont s'étend, également en falaise, celui de A140 Toveyres. Ouvrage mixte artillerie/infanterie avec essentiellement une mission antichar, il ressemble point par point à son voisin : 2 canons de 7,5 cm AC, un canon de 9 cm AC, 3 mitrailleuses, des observatoires et des installations de service. Vidé de tout armement puis modernisé il a servi pendant longtemps de repaire à l'armée secrète P-26 aussi demeure-t-il en excellent état.
Cet anonyme baraquement n'est autre que le camouflage de l'entrée de l'ouvrage de Toveyres.
La basse vallée du Rhône avant son débouché sur le Léman et les axes convergeant vers cette même vallée ont fait l'objet d'un traitement antichar qui peut être qualifié d'exemplaire, à l'instar de celui de Lona dans le Tessin et de bien d'autres. Des rives du lac Léman au coude du Rhône à la hauteur de Martigny, soit sur une quarantaine de kilomètres, se succèdent ainsi au moins sept barrages antichars. Chacun de ces barrages était bien entendu sous le feu d'un ou plusieurs fortins d'infanterie, voire d'ouvrages antichars. Citons, du nord au sud, rive droite, les barrages de Veytaux (Chillon), Corbeyrier, Lavey; rive gauche, ceux du Fenalet (St-Gingolph), Porte du Scex, Evionnaz, Vernayaz. Trois sites en particulier sont à remarquer :
C'est l'un des mieux conservés du secteur. Situé en bordure nord de Lavey-Village, sur la rive droite face à St-Maurice, il a profité du cours du ruisseau du Courset aménagé en fossé antichar, doublé par une première ligne d'obstacles (toblérones) puis une double ligne jusqu'à un escarpement proche.
Vue générale des lignes d'obstacles successives du barrage antichar de Lavey. Au 1er plan, le cours du ruisseau du Courset aménagé en fossé antichar. Plus loin les alignements de "toblérones".
Gros plans sur ces alignements d'obstacles antichars.
À 4 km au sud du verrou de St-Maurice, le barrage d'Evionnaz avait pour mission de freiner toute intrusion venue du sud. Etabli entre la montagne et le Rhône, au sud de la localité de ce nom, il était sous le feu de l'important ouvrage d'infanterie A0080 d'Evionnaz, construit de 1938 à 1941 et agrandi après guerre. Il s'étend sur quatre étages reliés par quelque 400 mètres de galeries :
- Etages 1 et 2 : niveau des armements et du casernement,
- Etage 3 : observatoire et projecteur,
- Etage 4 : deux postes d'observation, accès par puits vertical et échelles.
L'armement comprenait initialement deux canons antichars de 4,7 cm, quatre mitrailleuses Mg 11 – remplacés durant la Guerre froide par des 9 cm antichars et des Mg 51 – quatre postes FM, dont les tirs étaient dirigés par les trois observatoires et un projecteur à infrarouge. Son contre-ouvrage est situé sur la rive droite, entre Collonges et Dorénaz. Déclassé après 1995, le fort d'Evionnaz a été acquis en 2001 par l'association Pro Forteresse qui l'ouvre depuis à la visite.
Quasiment invisible, l'entrée de l'ouvrage sous camouflage (AALMA).
La longue galerie principale (auteur et AALMA).
Une échelle permet l'accès au réservoir d'eau.
Un petit groupe électrogène de secours occupe la salle des machines (AALMA).
L'un des postes de mitrailleuse avec sa Mg 51. Remarquer la crosse en plastique de l'arme de forteresse.
Vu sous deux angles différents, l'un des deux canons antichars de 9 cm du fort sur affût à pivot et glissière.
Poste de projecteur à infrarouge.
Une partie du barrage antichar qui s'étend à travers la vallée jusqu'à la berge du Rhône.
À 5 km au sud de la position d'Evionnaz et en bordure sud de la localité de Vernayaz se dresse un imposant rocher entaillé par les profondes gorges du Trient. Au sortir des gorges ce torrent traverse la vallée et se jette dans le Rhône, constituant un parfait fossé antichar naturel. Deux importants ouvrages d'infanterie logés dans les falaises de part et d'autre des gorges battaient cet obstacle de leurs canons antichars et mitrailleuses.
Côté nord, l'ouvrage A69 ne possède pour seuls accès qu'une entrée et une issue de secours dans le proche tunnel du chemin de fer Martigny-Chamonix. Il s'étend sur trois niveaux reliés par des escaliers et donnant sur la falaise par une multitude d'embrasures : cinq canons de 9 cm, plusieurs mitrailleuses et observatoires, deux projecteurs infrarouges. Il était ravitaillé par un petit téléphérique depuis l'ouvrage sud et était relié à celui-ci par une passerelle par-dessus la gorge du Trient. Aujourd'hui l'ouvrage nord est aux mains d'une entreprise de jeux et d'aventures.
Son contre-ouvrage, ou A68, a été réalisé dans le rocher au débouché des gorges côté sud. Il est moins important mais possédait quand même deux canons antichars de 9 cm, des mitrailleuses et des observatoires. Comme on l'a vu, il est relié à l'ouvrage nord par une passerelle et un petit téléphérique.
Le rocher dans lequel se loge l'ouvrage de Vernayaz est percé d'une multitude d'embrasures dont on ne voit ici qu'une partie. C'est dans le tunnel de chemin de fer que s'ouvrent l'entrée et une issue de secours.
La galerie principale à la hauteur du cantonnement. Comme souvent dans les ouvrages moyens et petits, les lavabos sont installés dans le passage.
De nombreuses galeries en escaliers relient les différents niveaux.
Sas étanche à l'entrée d'un secteur protégé.
Le central téléphonique, type Guerre froide.
La salle des machines sous deux angles différents, avec son tableau de contrôle "d'époque".
Une partie des cuisines, également modernisées durant la Guerre froide.
L'une des nombreuses mitrailleuses Mg 51 du fort et son panoramique de tirs repérés.
Ici en position de batterie, l'un des cinq canons antichars de 9 cm de l'ouvrage en place à la fin de sa période d'activité.
Dans les hauteurs du fort, l'un des divers postes d'observation.
Une passerelle franchit les gorges du Trient et relie l'ouvrage principal à son contre-ouvrage.
Avec le St-Gothard et le Simplon c'est une 3e voie de passage nord-sud entre la Suisse et l'Italie et donc aussi une pénétrante potentielle qui emprunte le col du Grand-St-Bernard. Une importante position de barrage fortifiée a donc été constituée à la jonction de deux vallées descendant de la frontière et à leur débouché commun sur la vallée du Rhône. Trois ouvrages d'artillerie – Champex, Commeire et Follatères – et une multitude d'ouvrages d'infanterie et de fortins échelonnés depuis la frontière ont donc été réalisés sur cet axe.
Le fort A46 de Champex est un grand ouvrage d'artillerie construit de 1940 à 1943 à 1450 mètres d'altitude, au coeur de l'actuelle station touristique du même nom. Il possède une entrée bien défilée, quatre embrasures d'artillerie, soit deux de 10,5 cm BK 35/39 L42, deux de 7,5 cm K L30 HL (tous sur affût à leviers), trois postes d'observation ainsi que deux grands magasins à munitions. Les installations de service comprennent une salle des machines à deux groupes, la ventilation filtrée antiatomique, un cantonnement complet prévu pour un équipage de 150 à 200 hommes avec cuisines, réfectoires, chambres de repos, sanitaires. À proximité des postes de combat on trouve aussi un grand PC de tir d'ouvrage et du secteur.
La mission de l'ouvrage était de battre les trois vallées locales avec ses 10,5 cm (portée 15 à 21 km) et en particulier l'axe du Gd-St-Bernard par le Val d'Entremont jusqu'à la frontière, et le Val Ferret avec ses 7,5 cm (portée 8 à 10 km) en direction du col de ce nom. Modernisé après guerre, l'ouvrage a servi jusqu'en 1998 avant d'être déclassé en 1999 puis acheté par l'association Pro Forteresse qui l'ouvre depuis aux visiteurs.
Une passerelle franchit les gorges du Trient et relie l'ouvrage principal à son contre-ouvrage.
La galerie principale au niveau du cantonnement.
Les lavabos curieusement marqués par la pente de la galerie principale vers les œuvres vives.
Carrefour de galeries au cœur de l'ouvrage.
Deux puissants groupes Sulzer-Oerlikon de 85 ch/60 KVA de 1942 alimentent l'ouvrage.
Le filtre à poussières radioactives.
Le central téléphonique date des années 1960.
Une partie des cuisines.
L'un des deux canons de 10,5 cm 35/39 L42 sur affût à leviers portant de 15 à 21 km.
Entre l'ouvrage et la frontière, nombre d'ouvrages d'infanterie et de fortins – tels que celui-ci sous son camouflage – complétaient la défense des ouvrages d'artillerie et des deux pénétrantes locales.
Parmi ces défenses, un emplacement pour lance-mines (mortier) de 8,1 cm 1933 et son embrasure en entonnoir. Dans les années 1950, ce type d'armement a été remplacé par le lance-mines de 8,1 cm 56 de forteresse sous coupole blindée.
À 4 km au sud-est, sur le flanc oriental du Val d'Entremont a été installé le contre-ouvrage de celui de Champex, le fort A27 de Commeire, avec ses quatre 7,5 cm L30, construit de 1940 à 1943. Du même type que l'ouvrage de Champex mais nettement plus concentré, il est organisé en deux batteries, l'une vers le nord-ouest (Champex), l'autre vers le Val d'Entremont et la frontière, chacune avec son poste d'observation. Il possède les installations de service habituelles : salle des machines à deux groupes, cantonnement complet, issue de secours, ainsi que deux petits magasins à munitions. L'équipage pouvait atteindre 140 hommes. Les canons sont restés exceptionnellement en place jusqu'en 1986 au moment de l'installation à proximité d'un ouvrage monobloc avec lance-mines de 12 cm (portée 8 à 10 km). Le fort a été déclassé à la fin des années 1990 #13Entre temps un ouvrage monobloc avec lance-mines bitube de 12 cm (portée 8 à 10 km) avait été installé à proximité en remplacement du fort de Commeire. avant d'être racheté par l'association Pro Forteresse qui en permet la visite sur demande.
L'entrée de l'ouvrage. Sur la droite, sous camouflage, l'embrasure de la casemate de 7,5 cm C1.
La galerie principale (et ses lavabos) au niveau du casernement.
La salle des machines et ses deux groupes Sulzer-Oerlikon.
Central téléphonique.
Un canon de 7,5 cm 03/22 L30 sur affût à leviers a été réinstallé dans l'une des casemates.
Le même vu de l'extérieur dans sa casemate soigneusement camouflée en grange.
L'ouvrage A66 des Follatères peut être classé parmi les plus extraordinaires du pays tant par son emplacement unique que par sa structure étagée et le nombre pléthorique de ses embrasures.
Au niveau de la cité de Martigny, dans le bas Valais, le Rhône se heurte à un éperon rocheux qu'il est obligé de contourner en effectuant un coude à 90°. En face de cet éperon débouche aussi l'axe venant d'Italie par le col du Grand St-Bernard. Le rocher des Follatères qui s'élève jusqu'à près de 600 mètres au-dessus de la vallée du Rhône était donc l'emplacement providentiel pour y implanter un ouvrage puissant capable de contrôler à la fois l'amont et l'aval de la vallée et surtout le débouché de l'axe du Gd St-Bernard.
Le fort des Follatères possède près d'une cinquantaine de postes de combat et d'observation dont quatre embrasures de 7,5 cm et deux autres de 10,5 cm BK 1939 L42 sur affût à flasques, ainsi que deux mortiers de 8,1 cm et des dizaines de mitrailleuses et autres FM. Il possède aussi des embrasures pour projecteur et était ravitaillé par un téléphérique qui fonctionne toujours. Enfin, toutes ces installations sont disposées sur 4 niveaux reliés par d'interminables escaliers et plus de 1000 mètres de galeries.
Les installations de service (casernement, salle des machines, etc.) sont situées essentiellement au niveau 1 mais les niveaux 2 et 3 possèdent aussi chacun un casernement. Les casemates d'artillerie se déploient également au niveau 1 à l'exception des mortiers de 8,1 cm qui sont au niveau 2. Les nombreux postes d'observation, mitrailleuses, projecteurs et FM se retrouvent aux 4 niveaux.
L'ouvrage possède toujours ses deux canons de 10,5 et ses mortiers de 8,1 mais plus ses 7,5 cm. Le secteur de l'entrée est occupé par une entreprise de pyrotechnie. Face à l'entrée principale et au flanc nord des Follatères s'étend son contre-ouvrage, A67 Crêtadon, un petit ouvrage d'infanterie armé de mitrailleuses.
L'entrée principale.
Dans les falaises s'ouvre l'entrée téléphérique (Fritz Grossen).
Arrivée de la cabine dans l'entrée téléphérique. À l'arrière-plan le Rhône et sa vallée.
La machinerie du téléphérique au 4e niveau de l’ouvrage (AALMA)
De part et d’autre de l’entrée téléphérique s’ouvrent dans la paroi plusieurs créneaux d’observation et de défense rapprochée (AALMA).
D'interminables escaliers relient les quatre niveaux de l'ouvrage.
La salle des machines.
Au bout d'une galerie, un observatoire et poste FM, parmi beaucoup d'autres.
L'une des deux pièces de 10,5 cm, toujours en parfait état.
Puits d’accès à l’un des deux lance-mines de 8,1 cm, toujours en place (AALMA).
Encore et toujours des galeries et des escaliers d’un niveau à l’autre...
Les falaises du massif truffées de créneaux d’observation, de projecteurs et de défense rapprochée à tous les niveaux (AALMA).
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