Défense des frontières 1935-1940
Maisons-fortes et avant-postes
En 1935, alors que l'édification du système fortifié français touche à sa fin pour l'essentiel, il reste à organiser le terrain à l'avant de la ligne principale des ouvrages et jusqu'à la frontière, soit une bande de territoire de 10 kilomètres environ de profondeur et plusieurs centaines de kilomètres d'étendue linéaire du front.
Peu de publications en font réellement état, certaines les oubliant totalement. Les constructions de ce dispositif se comptent pourtant à plus d'une centaine, essentiellement entre les Ardennes et le Rhin #1Sur la berge du Rhin supérieur entre Chalampé et Bâle une série de petits blocs dits Garchery est également à considérer comme une ligne d'avant-postes anti-franchissement et comme sonnettes d'alarme. Enfin, certains points de passage de la frontière franco-suisse du Jura étaient également pourvus de blockhaus d'avant-postes..
En gros deux positions verront ainsi le jour. À même la frontière, le rôle de " sonnettes d'alarme " sera confié à des blockhaus équipés d'une barrière antichar et d'un dispositif de mine. Celui-ci actionnera à proximité une destruction de route, pont, etc. afin de créer un obstacle.
À quelques kilomètres en arrière, une ligne de blockhaus d'avant-postes aura pour mission d'opposer une première résistance à tout élément ennemi ayant franchi le premier obstacle. Ces deux positions se confondent parfois en une seule et même ligne.
Si en terrain de montagne, les passages " obligés " sont peu nombreux, il n'en est pas de même dans le Nord-Est où le relief relativement plat permet l'existence d'un grand nombre de voies de passage de tous calibres. Un état du génie daté de 1956 mentionne le nombre de 76 avant-postes en 1ère et 2e lignes pour le seul département de la Moselle.
L'occupation de ces postes a été confiée à la Garde républicaine mobile d'où la désignation de postes GRM à ces installations. À proximité et un peu en arrière de la 2e ligne ont été construits des casernements pour le cantonnement permanent de ces unités.
L'effectif normal d'une maison-forte type Ardennes est de 5 à 6 hommes, un sous-officier, un caporal et 4 canonniers. Une dizaine d'hommes pour l'avant-poste type SF de Thionville.
Typologie
Des Ardennes au Rhin plusieurs types de constructions sont à observer sur le terrain et dans les documents d'archives, tant de maisons-fortes que d'avant-postes. Si la forme de principe – une habitation pour la garnison surmontant ou jouxtant un blockhaus défensif – de nombreuses variantes, tant dans l'ensemble que dans le détail, se retrouvent sur le terrain. Une maison-forte des Ardennes n'a guère de points communs avec un avant-poste type SF Thionville, à l'exception de leur fonction, alerter et opposer une première résistance.
On verra plus loin au fil des secteurs fortifiés la succession des types de constructions et leurs variantes.
Essai d'inventaire des maisons-fortes et avant-postes #2Etat en 2024. Tenir compte d'éventuelles modifications des lieux au fil des années.
des Régions fortifiées de Metz et de la Lauter
Secteur défensif des Ardennes - Secteur fortifié de Montmédy
Bien que n'appartenant pas, administrativement, à la Région fortifiée de Metz, on ne peut passer sous silence ces deux secteurs. Quoique faiblement fortifiés surtout dans la partie ouest du SF de Montmédy, ils ont été garnis d'une vingtaine de maisons-fortes d'un type particulièrement homogène. Elles sont constituées, au niveau du sol, d'un blockhaus bétonné destiné au combat, surmonté d'une habitation servant de logement à la petite garnison de la maison-forte. Les deux étages sont reliés par une échelle verticale intérieure.
Le blockhaus
Ses dimensions hors tout sont en moyenne de 10 x 6 mètres. Il est protégé par des murs de béton de 0,80 m à 1 m pour les côtés exposés, 0,50 m sur l'arrière. Ces murs sont percés de 5 à 7 créneaux pour un canon antichar de 25 ou, le plus souvent de 37 TR Mle 1916, ou une mitrailleuse, plusieurs FM, armes légères et lance-grenades. L'entrée est protégée par une porte blindée doublée parfois d'une porte étanche. De ce blockhaus était commandé le dispositif de mine provoquant à proximité la destruction de la voie de passage selon les circonstances et les ordres #3Dans la plupart des cas, la garnison a fait jouer la destruction avant de se replier sur ordre..
L'habitation
Elle est construite en maçonnerie traditionnelle sur la dalle du blockhaus avec, en plan, les mêmes dimensions extérieures. L'intérieur comporte une chambre de repos pour six hommes, une cuisine, un réfectoire et des latrines. Un escalier extérieur en permet l'accès depuis le bas et, à l'intérieur, une trappe et une échelle verticale relient l'habitation au blockhaus.
22 maisons-fortes
Désignées MF 1 à MF 22, construites en 1937 et 1938, ces maisons-fortes sont établies à proximité de la frontière entre Monthermé à l'ouest et Carignan à l'est. On les trouve évidemment en bordure des axes nord-sud principaux, mais le plus souvent sur des voies très secondaires, voire de simples laies ou chemins forestiers venant de la frontière. Leur état aujourd'hui varie depuis la ruine totale jusqu'à une réutilisation en maison d'habitation après réfection complète.
Ci-dessous la liste de ces 22 maisons-fortes des Ardennes, telles " qu'hier et aujourd'hui " #4Certaines précisions sont extraites du livre de Jean-Yves MARY "Les Maisons-Fortes des Ardennes", Ed. Heimdal, 2022. :
● MF 1 Les Hubiets
Située au nord de Linchamps, à 8 km au nord-est de Monthermé, de cette maison-forte, armée en 1940 d'un canon de 37 TR Mle 1916, il ne reste, englobé dans une propriété privée, que le blockhaus, repeint il y a quelques années. Il est cependant bien visible depuis la route locale. En 1940 la MF 1 n'aurait pas eu à combattre mais son équipage a actionné la destruction.
Pendant longtemps à peine visible sous un couvert de plantes grimpantes, le blockhaus de la MF 1 Les Hubiets est aujourd'hui bien dégagé mais reste intégré à une propriété privée (Richard Tucker – Wikimaginot).
● MF 2 L'Espérance
Etablie dans la vallée de la Semoy, affluent de la Meuse, à Hautes Rivières, à 7 km à l'est de Monthermé, la MF 2 avait pour mission de faire sauter un pont sur la Semoy, mission accomplie en 1940. Aujourd'hui il n'en reste, au bord de la D13, au sud-ouest du village, que le blockhaus en triste état et parfois recouvert par la végétation selon la saison.
De la maison-forte MF 2 L'Espérance il ne reste, en bordure de la D13 entre Hautes-Rivières et Nouzonville, que le blockhaus. En raison de la pente, entrée et créneau antichar se trouvent ici dans les pignons arrière et avant. Selon la saison, le bloc se dissimule parfois sous un manteau de végétation (CJ Vermeulen et Jean-Marie Brams – Wikimaginot).
● MF 3 Sorendal
Installée non loin (800 m) au sud de la MF 2, à l'ouest du village de Sorendal, la MF 3 devait interdire et détruire un autre pont sur la Semoy ainsi qu'une petite route locale. La destruction du pont a été effectuée en 1940. De nos jours seul demeure le blockhaus qui sert ou a servi d'abri à des élevages.
MF 3 Sorendal – Vue de sa façade frontale à droite – avec son créneau antichar muré – et de sa façade latérale droite (Richard Tucker – Wikimaginot).
MF 3 Sorendal – Façade latérale droite avec ses créneaux FM et ses cuirassements conservés (Richard Tucker – Wikimaginot).
MF 3 Sorendal – Disparue presque partout ailleurs, la porte blindée a miraculeusement survécu ici (Richard Tucker – Wikimaginot).
MF 3 Sorendal – La face arrière où subsiste un escalier qui ne mène plus nulle part, sauf à la toiture (Richard Tucker – Wikimaginot).
● MF 4 Gespunsart
Construite à 1 km au nord-est du village de Gespunsart – à 5,5 km à l'est de Nouzonville centre – la MF 4 était armée d'un 37 mm TR 1916 et devait interdire une simple voie forestière venant de Belgique. Aujourd'hui, toujours aussi isolée dans la forêt, la MF 4 a perdu sa toiture d'origine, remplacée par une toiture en tôle ondulée, mais conserve blockhaus et étage. Le bâtiment semble plus ou moins réutilisé comme abri.
MF 4 Gespunsart – Affreusement barbouillée mais tant soit peu réhabilitée pour servir d'abri, cette maison-forte a perdu son toit d'origine mais a conservé son premier étage (Richard Tucker – Wikimaginot, Gerd Schmitz).
● MF 5 Rogissart
Située à 2 km au sud-est de Gespunsart, à l'est du hameau de Rogissart et à deux pas de la frontière, la MF 5 avait également en armement principal un 37 mm TR 1916. Isolée à l'origine en terrain découvert, elle a été entièrement rénovée, réutilisée en habitation et elle disparaît aujourd'hui derrière un rideau d'arbres.
MF 5 Rogissart – Cette maison-forte a été réhabilitée dès les années 1980 par un particulier et aménagée en habitation. Elle conserve l'aspect général d'origine mais tous ses créneaux ont disparu murés (Richard Tucker – Wikimaginot).
● MF 6 Rollimpont
Installée à 8 km à l'est de Charleville-Mézières et à 2 km au nord-est du village de Gernelle, la MF 6 n'a eu, en 1940, ni à combattre ni à faire fonctionner la destruction du pont d'une humble route locale. Le bâtiment a été rénové et habité un temps mais serait inoccupé actuellement. Jean-Yves Mary signale que son nouveau propriétaire a découvert en... 2015 que le câble du dispositif de mise à feu y compris la charge de destruction étaient toujours en place !
MF 6 Rollimpont – Ici aussi cette maison-forte a été transformée en habitation tout en conservant son aspect initial, à l'exception des créneaux, tous murés. Sur l'une des photos, au 1er plan, demeure le portail d'origine (Richard Tucker – Wikimaginot).
● MF 7 Rumel
Située à la lisière nord du hameau de Rumel (à 8 km à l'est de Charleville-Mézières), la MF 7 a conservé son blockhaus mais l'étage de cantonnement est aujourd'hui en ruines. On ignore quel était l'armement principal du bloc, canon AC ou mitrailleuse ou FM.
MF 7 Rumel – En 2007 cette maison-forte, encore relativement entière, a fait l'objet d'un semblant de réutilisation (Richard Tucker – Wikimaginot).
MF 7 Rumel – Mais en 2023 elle est à l'abandon et, cernée par la végétation, tombe en ruines (Gerd Schmitz).
● MF 8 K La Grève
Etablie au nord du bourg de Vrigne-aux-Bois, à une dizaine de kilomètres à l'est-sud-est de Charleville-Mézières, la MF 8 possédait un 37 mm TR 1916 en armement principal. Elle est restée exceptionnellement intacte et serait réutilisée par un club sportif local.
MF 8 - K (La Grève) – À quelques détails près, cette maison-forte a exceptionnellement conservé son aspect d'origine, même si ses créneaux sont plus ou moins obturés. Elle conserve aussi sa porte d'entrée étanche mais plus sa porte blindée (Pascal Lambert – Wikimaginot).
MF 8 - K (La Grève) – Si sa porte blindée extérieure a disparu depuis longtemps, l'entrée possède toujours sa porte étanche, vue ici sous ses deux faces. Il ne lui manque que son volant d'ouverture-fermeture (Richard Tucker).
● MF 9 Montimont
Implantée à 1,5 km à l'est de Vrigne-aux-Bois et au sud-ouest des quelques maisons de Montimont, la MF 9 a fait jouer en 1940 la destruction du carrefour routier proche. Dès les années 1970 elle a été transformée en habitation, tous créneaux murés et disparus à la vue.
MF 9 Montimont – Entièrement réhabilitée et devenue maison d'habitation, la MF 9 a également vu ses créneaux murés et désormais invisibles (Richard Tucker – Wikimaginot).
● MF 10 Bois de Saint-Menges
Cette maison-forte est située à 5,4 km au nord-est de la MF 9 et 3,5 km au NNE du village de St-Menges (ce dernier à 4,5 km au NNO de Sedan). Armement principal probable : un canon de 37 mm TR 1916. Concernant les faits et combats sur ce site en 1940 plusieurs versions divergent. Toujours est-il que cinq servants d'un canon de 47 AC du 78e RA placé à l'extérieur de la maison-forte ont perdu la vie à ce moment-là face aux Allemands. Aujourd'hui le bâtiment a heureusement été préservé et en partie restauré en qualité de mémorial.
MF 10 Bois de Saint-Menges – La maison-forte MF 10 en 1940. La façade frontale a reçu quelques impacts mais surtout la toiture a souffert de la mise en œuvre de la destruction proche (Andreas Schröder).
MF 10 Bois de Saint-Menges – Rare photo de 1940 et de la maison-forte et du cratère de la destruction proche qui, trop limitée, n'a pas empêché le passage des Allemands (Wikimaginot).
MF 10 Bois de Saint-Menges – La même maison-forte de nos jours, convertie en mémorial après quelques travaux de réfection (Gerd Schmitz).
MF 10 Bois de Saint-Menges – Le côté droit et l'arrière de la MF 10, tant soit peu sécurisée (Richard Tucker – Wikimaginot).
● MF 11 La Hatrelle
Située à 1 km à l'est de la MF10 et à 2 km au nord-est du village de Fleigneux, en pleine forêt au bord d'une petite route locale, la MF 11 possédait un 37 mm TR 1916. En mai 1940 la destruction d'un petit pont proche a fonctionné et l'équipage de la maison-forte a opposé une vive résistance, retardant l'attaque allemande de plusieurs heures. De nos jours le blockhaus est toujours présent mais l'étage de logement est en ruines.
MF 11 La Hatrelle – Vue sous deux angles différents, la MF 11 n'est plus qu'une noble ruine. Seul, comme presque partout, le blockhaus semble résister aux assauts des intempéries (CJ Vermeulen – Wikimaginot).
● MF 12 Q
Installée à un croisement de routes forestières, à 1,5 km au nord-est du village d'Illy, au lieudit Olly, la MF 12 a fait jouer en 1940 la destruction d'un petit pont proche. Acquise par un particulier dans les années 1970, cette maison-forte a été rénovée et transformée en maison d'habitation.
MF 12 Q – Entière et intacte sur cette photo non datée, la maison-forte Q probablement ici dans les années 1940 (Wikimaginot).
MF 12 Q – Cette maison-forte Q en 1940 semble attiser la curiosité des Allemands (Andreas Schröder – coll. de l'auteur).
MF 12 Q – Vue ici en 1982 cette maison-forte a été convertie en une coquette habitation dès les années 1970 (auteur).
● MF 13 Maison Friquet
Située sur l'important axe routier N77 – actuellement N58 – entre Bouillon (Belgique) et Bazeilles (Sedan), à 2,5 km au nord-est du village de La Chapelle, la MF 13 a été rasée en 1978 et a totalement disparu du paysage, remplacée par un poste de douane. Elle avait la particularité d'être dotée de deux créneaux canon opposés et d'une entrée décalée. In memoriam.
MF 13 Maison Friquet – Cette maison-forte est vue ici en 1940 avec quelques impacts sur l'étage supérieur et une toiture endommagée par la mise en œuvre de la destruction proche (Wikimaginot).
MF 13 Maison Friquet – Gros plan sur la façade frontale de cette maison-forte en 1940. Elle n'existe plus aujourd'hui (Andreas Schröder – coll. de l'auteur).
● MF 14 Bouchon de la Grenouille
Perdue en pleine forêt à 2 km au nord du village de Villers-Cernay et contrôlant une longue laie forestière, la MF 14 avait comme armement principal un probable 37 mm TR 1916. Elle a fait fonctionner la destruction de la route en 1940. À l'abandon aujourd'hui, elle est gagnée par la végétation et tombe peu à peu en ruine.
MF 14 Bouchon de la Grenouille – La MF 14 vue ici en 1982 côtés frontal, latéral gauche et arrière apparaît encore relativement entière. Même la teinte de ses murs, gris en bas, kaki léger en haut, reste apparente (auteur).
MF 14 Bouchon de la Grenouille – En 2007 la MF 14 possédait toujours sa porte intérieure étanche avec son volant de manœuvre (Richard Tucker – Wikimaginot).
MF 14 Bouchon de la Grenouille – La MF 14 en 2024 a perdu sa toiture et se délabre peu à peu. On voit parfaitement la voie forestière qu'elle était censée interdire (Julien Boulanger – Wikimaginot).
● MF 15 Bouchon de Louisval
Située à moins de 2 km au sud-est de la MF 14 et à 2 km au nord du village de Francheval, la MF 15 possédait un 37 mm TR 1916 et a fait fonctionner la destruction d'un pont proche en 1940. Aujourd'hui seul demeure le blockhaus, partiellement remblayé et pris d'assaut par la végétation une partie de l'année.
MF 15 Bouchon de Louisval – Seul le blockhaus demeure ici et, en partie remblayé, il disparaît peu à peu sous la végétation (Richard Tucker – Wikimaginot).
● MF 16 Beau Terma
Etablie à deux pas de la frontière, à 2,5 km au nord-est du village de Pouru-aux-Bois, la MF 16 a servi de cadre en 1977-1978 au film de Michel Mitrani " Un balcon en forêt ", d'après le roman de Julien Gracq. Ils évoquent l'attente et le destin tragique d'un petit détachement isolé en 1939-1940. Aujourd'hui, la MF 16 demeure entière, servant d'abri de chasse.
MF 16 Beau Terma – En 1982, quelques années après avoir servi de cadre au film " Un balcon en forêt ", la MF 16 est toujours en assez bon état (auteur).
MF 16 Beau Terma – Utilisée en relais de chasse, on la retrouve en 2007 quelque peu retapée avec un nouveau toit en tôle ondulée, des fenêtres... (Richard Tucker – Wikimaginot).
MF 16 Beau Terma – En 2020, un peu rafistolée, la MF 16 demeure toujours debout (Tom Combal –Wikimaginot).
MF 16 Beau Terma – Mais en 2023 elle apparaît un peu à l'abandon au sein de la forêt et de la végétation (Gerd Schmitz).
● MF 17 Bouchon des Sarts
Située à 5,5 km au nord de Carignan et 500 m au nord-est du village de Messincourt, la MF 17 avait en armement principal un 37 mm TR 1916 comme une majorité de maisons-fortes des Ardennes. Elle a la particularité de posséder deux créneaux pour canon antichar lui permettant de battre deux directions. Dès les années 1980 elle a été " privatisée ", rénovée et habitée jusqu'à une date récente. En 2023 elle paraissait inoccupée.
MF 17 Bouchon des Sarts – La maison-forte 17 en 1940 aux mains des Allemands (Wikimaginot).
MF 17 Bouchon des Sarts – En 1982 la MF 17 est aux mains d'un nouvel occupant après avoir été rénovée (auteur).
MF 17 Bouchon des Sarts – Mais en 2023, un peu décrépie, elle apparaît inoccupée et à l'abandon (Gerd Schmitz).
● MF 18 Bois de Pure
Située à 1,3 km au nord-est de la MF 17, à 2 km au nord-est du village de Messincourt et autant au nord de celui de Pure, la MF 18 et son équipage ont fait fonctionner en 1940 la destruction de la route locale. Retrouvée en triste état dans les années 1970-1980, au début des années 2000 elle a été rénovée, agrandie et intégrée à un ensemble d'habitations.
MF 18 Bois de Pure – Vraisemblablement photographiée dans les années 1940, cette maison-forte 18 apparaît à peu près intacte, à l'exception de sa toiture endommagée par la destruction proche. Remarquer les volets blindés au 1er étage (Wikimaginot).
MF 18 Bois de Pure – En 1982, submergée par la végétation, elle a perdu sa toiture et tombe en ruines (auteur).
MF 18 Bois de Pure – Actuellement, presque méconnaissable, elle a été récupérée, reconstruite et intégrée à un ensemble d'habitations. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme... (photo Richard Tucker – Wikimaginot).
● MF 19 La Douane
Etablie au nord et à proximité du village de Matton-et-Clémency, la MF 19 a été en partie disloquée en 1940 par une forte explosion proche. Par la suite elle a perdu sa toiture et l'étage d'habitation. De nos jours il n'en reste que le blockhaus, clôturé et inaccessible.
MF 19 La Douane – La MF 19 en 1940, en bien mauvais état après une proche déflagration, et aux mains des Allemands (Andreas Schröder).
MF 19 La Douane – Aujourd'hui, seul demeure le blockhaus, en piteux état et occupé par quelque élevage (Richard Tucker).
● MF 20 Bouchon des Rappes
Installée à moins de 2 km à l'est de la MF 19 et 2,5 km au nord-est de Matton-et-Clémency, la MF 20 contrôlait une petite route forestière venant de la frontière avec la Belgique. Très endommagée en 1940, il n'en reste aujourd'hui que le blockhaus, souvent submergé par la végétation.
MF 20 Bouchon des Rappes – Vue ici en 1995 et bien dégagée, la façade frontale de la MF20 fait un peu illusion. À l'opposé, sa façade arrière apparaît complètement éventrée (Michel Mansuy) – Wikimaginot).
● MF 21 Mogues
Etablie à un croisement de routes locales, à 2 km au nord-est du village de Tremblois-lès-Carignan et autant au nord de celui de Mogues, la MF 21 a actionné en 1940 la destruction du proche croisement de routes. Aujourd'hui ce n'est plus qu'une ruine pathétique qui finira par disparaître dans la végétation.
MF 21 Mogues – Curieusement isolée en pleine nature, la MF 21 vue ici en 1940 et inspectée par les Allemands (Wikimaginot).
MF 21 Mogues – La MF 21 telle qu'en 1982 et telle que de nos jours (auteur).
● MF 22 Croix-du-Routy
Située dans le même secteur que les deux MF précédentes, à la sortie nord du village de Williers, à même la frontière, en 1940 la MF 22 a fait jouer la destruction de la route transfrontière. Plus récemment un chalet a été construit par-dessus le blockhaus.
MF 22 Croix du Routy – Dans les années 1970 un pavillon a été édifié sur le blockhaus dont l'entrée a été élargie. Deux créneaux FM demeurent toujours bien apparents (Jean Poumay – Wikimaginot).
En résumé, des 22 maisons-fortes des Ardennes construites en 1937-1938, une seule (MF 13) a totalement disparu. Toutes les autres sont plus ou moins visibles et accessibles (en 2024), et demeurent dans un état variable. Certaines ont été intégralement rénovées, d'autres ont conservé leur blockhaus mais toiture et étage de logement sont en ruines quand ils n'ont pas totalement disparu. De 8 maisons-fortes il ne reste que le blockhaus mais en revanche 8 autres maisons-fortes demeurent entières et 6 maisons-fortes ont été transformées en habitations. Une seule (MF 10) a été préservée, en partie réparée avec une nouvelle toiture, dans une perspective mémorielle. Enfin, 11 maisons-fortes ont été réhabilitées, plus ou moins transformées, puis habitées ou réutilisées. Elles demeurent toutes visibles.
Suite en préparation.