Mur de l'Atlantique
Norvège – LE GUIDE (8)
* intéressant
** très intéressant
*** exceptionnel.
Les sites indiqués en gris•sur les cartes sont d'intérêt secondaire ou peuvent être en voie de disparition.
Les cartes et photos s'agrandissent au clic
Important : tout terrain, tout bunker, tout souterrain, etc. appartenant forcément à quelqu’un, la mention « accès libre » dans le texte ne dispense pas, selon le cas, de solliciter une autorisation d’accès, à fortiori si une habitation privée, une ferme, une entreprise, etc. existe à proximité immédiate.
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Le Finnmark
C'est donc véritablement le Grand Nord norvégien qui commence ici. Il s'étend sur 300 kilomètres jusqu'à la frontière avec la Finlande à l'époque, la Russie aujourd'hui. Mais par la route c'est plus de 600 kilomètres qu'il faut parcourir avant d'atteindre Kirkenes, dernière ville avant la frontière. Les paysages y sont magnifiques mais généralement désertiques à l'intérieur, seules les côtes étant tant soit peu peuplées. Encore plus que partout ailleurs en Norvège, celles-ci sont découpées à l'infini et constituées d'une multitude d'îles et de grands fjords certains longs de plus de 100 km et séparés par de vastes péninsules.
Durant la guerre, le Finnmark a été le théâtre d'évènements dramatiques, surtout dans ses confins est et surtout à l'automne de 1944. Après quatre années d'un front germano-russe statique entre Kirkenes et Mourmansk, l'offensive soviétique d'octobre 1944 a provoqué un reflux massif des troupes allemandes vers l'ouest et donc l'évacuation du Finnmark. Non sans qu'Hitler leur ait donné l'ordre d'appliquer la tactique de la terre brûlée, en incendiant villes et villages, et en faisant sauter toutes fortifications.
Vers l'est, au-delà des dernières batteries du Troms #1Langli, Skjervöy, Kaagsund, Falvik, Rakkenes, Nord-Strömen, Storeng (v. 7e partie de ce guide). la plupart des sites de batteries établis par les Allemands, à quelques rares exceptions près, auront subi des destructions plus ou moins totales. On y trouvera donc de nombreux ouvrages plus ou moins en ruines. Cependant, les plates-formes d'artillerie, les petites constructions (tobrouks, petits abris, soutes, plates-formes de Flak) et surtout presque tous les souterrains ont généralement échappé à ces dynamitages de l'hiver 1944-45. Cela signifie que la visite de ces sites demeure malgré tout pleine d'intérêt et parfois de (bonnes) surprises.
- HKB 32/971 Öksfjord, 4 x 15,5 cm K418(f).
- HKB 35/971 Loppa, 4 x 15,5 cm K416(f).
- HKB 33/971 Gammelvaer, 5-6 x 14,5 cm K405(f).
- HKB 34/971 Hasvik, 6 x 15,5 cm K425(f).
- MKB 4/514 Alta, 3 x 13 cm L/55(r).
- MKB 7/514 Voldstrand, 4 x 10,5 cm SKC/32.
- MKB 3/514 Store Korsnes I, 4 x 15,5 cm K418(f),
MKB 6/514 Store Korsnes II, 4 x 15 cm SKC/28.
Pour atteindre les premières batteries il faut quitter la E6 peu après le site de Storeng (v. à la fin de la 7e partie de ce guide) et pousser jusqu'au village d'Øksfjord d'où partent les ferries. À l'extrémité nord de ce même village était installée la HKB 32/971 Öksfjord et ses 4 x 15,5 cm K418(f) mais il en reste peu de choses : une seule des quatre plates-formes de 155, une tranchée maçonnée, un emplacement Rs 65a (5 cm KwK) et un autre pour un projecteur.
L'essentiel dans ce secteur, trois autres sites de batteries, se trouve au large et ne peut être atteint qu'en ferry ou navette rapide. Le premier, celui de la HKB 35/971 Loppa et de ses 4 x 15,5 cm K416(f), est situé au sud-est de la petite île assez éloignée de Loppa, à 36 km au NO d'Øksfjord #2Pour atteindre Loppa et par la même occasion Gammelvær, la solution est d'emprunter le ferry Øksfjord / Bergsfjord ou / Sandland ou / Sør-Tverrfjord où il est possible de loger et de louer une embarcation. Prévoir au moins 2 journées, voire trois. . Il en reste deux des quatre plates-formes de 155, un emplacement de Pak, des soutes et des Wohnbunker, des tranchées, les ruines du PDT, des emplacements sur le plateau. Accès libre.
L'emplacement de la HKB 33/971 Gammelvaer * qui avait 6 x 14,5 cm K405(f) se trouve sur la pointe d'une langue de terre désolée, à 16 km au nord-ouest d'Øksfjord, et ne peut être atteint qu'en bateau. Malgré les destructions le site, doté de nombreuses constructions, se révèle intéressant. On y trouvera l'ancien débarcadère et la "route" d'accès, les 6 grandes plates-formes d'artillerie, un PDT Vf à poste d'observation octogonal, des emplacements de 5 cm KwK et de Flak, des abris, soutes et Wohnbunker, etc. Accès libre.
Tout aussi important, le site de la HKB 34/971 Hasvik * et de ses 6 x 15,5 cm K425(f) est installé à 28 km au nord d'Øksfjord #3Accès en ferry depuis Øksfjord puis par l'ancienne "route" allemande depuis le village de Hasvik (véhicule utile). , à la pointe sud-ouest de la grande île de S ørøy, et qui, ici aussi malgré les destructions, vaut la visite. De nombreuses constructions plus ou moins détruites y demeurent : un PDT à toiture octogonale (plusieurs exemplaires identiques dans le Finnmark), les 6 plates-formes de 155 avec soutes, abris, boyaux et tranchées parfois intacts, des tobrouks et autres emplacements de défense rapprochée, etc. À 200 m au nord-ouest, position de Flak à 3 emplacements et défenses d'infanterie. Accès libre #4Plan des HKB Gammelvaer et Hasvik, v. dans "À la recherche du Mur de l'Atlantique en Norvège ", tome 3, resp. pages 137 et 138. .
Batterie Hasvik – Tels que cette plate-forme pour canon de 5 cm KwK, divers emplacements de défense locale demeurent à peu près intacts. Au second plan, la localité du même nom.
Alta
Bien qu'un peu à l'écart du trafic maritime à l'époque, la localité portuaire d'Alta a néanmoins joué un rôle important pour les Allemands qui, outre un port abrité au fond de l'Altafjord, y avaient un aérodrome et une base d'hydravions. De plus, en 1943-1944, se terrait dans le fjord annexe de Kåfjord le cuirassé Tirpitz. Quatre batteries devaient verrouiller l'entrée de l'Altafjord.
À 22 km au nord-ouest d'Alta en ligne droite, à une boucle de l'actuelle E6, les ruines de la MKB 4/514 Alta * et les emplacements rectangulaires (spéciaux) de ses 3 x 13 cm L/55 (r) méritent quand même une halte. On peut y observer un PDT inhabituel, de grands abris à munitions et pour le personnel, deux emplacements intacts pour 5 cm KwK et de nombreuses fondations de baraquements de part et d'autre de la route.
À deux pas au sud-est (800 m), sur la butte de Vollstrand, avait été installée la MKB 7/514 Voldstrand et ses 4 x 10,5 cm SKC/32. Curieusement, à l'exception d'une "route" grimpant vers le sommet de la colline et d'un souterrain à deux entrées comportant une caverne de 30 x 5 m on ne trouve aucune autre trace de cette batterie. Accès libre à ces deux sites.
Batterie Voldstrand – Curieusement ce souterrain à deux entrées, relativement important, est l'un des rares éléments concrets qui subsistent de cette batterie de 105.
Kaafjord, Tirpitz et musée
Le Kaafjord est un petit fjord annexe au fond du vaste fjord d'Alta. Bien encaissé entre de hauts reliefs, les Allemands y avait ancré leur cuirassé Tirpitz en 1943-44. Repéré par les Britanniques il fut bombardé par la RAF et attaqué par des sous-marins de poche qui l'endommagèrent mais ne le coulèrent pas. De nouveau bombardé il finit par sombrer près de Tromsø en novembre 1944.
Il ne reste pratiquement rien de la présence du Tirpitz en ces lieux, à l'exception de quelques batteries de Flak et d'un intéressant petit musée (belle maquette du cuirassé, photos, documents, uniformes, armes légères) à l'écart de la route d'Alta #5À 32 km de la batterie Alta et 15 km d'Alta ville, dans le village de Kåfjord (ouvert généralement du 15/6 au 15/8). Le musée possède aussi un rare affût double de 15 cm SKC/28 mais en 2016 il n'était pas encore visible.www.tirpitz-museum.no . .
Bien qu'ayant été pourvue d'une forte garnison et de nombreuses installations allemandes, dont un aérodrome, une base d'hydravions, un port, l'agglomération d'Alta semble avoir été soigneusement nettoyée de toutes traces et fortifications. Il faut s'en éloigner pour en retrouver.
Sur la rive est et face à l'entrée de l'Altafjord, à 28 km au nord d'Alta (mais 57 km par la route), la double batterie de Store Korsnes * vaut le déplacement malgré les destructions. Installée en 1941 la MKB 3/514 Store Korsnes I et ses 4 x 15,5 cm K418(f) ont été renforcés en 1943 par la MKB 6/514 Store Korsnes II avec ses 4 x 15 cm SKC/28 sur affûts doubles. De nos jours il demeure sur place les quatre grandes plates-formes de 155, une autre pour une pièce d'éclairage, les deux emplacements de 15 cm doubles, un PDT en ruines, un souterrain (intact) à deux entrées, long de 64 m, des emplacements de défense locale, etc. Accès libre #6Plan des MKB Alta et Store Korsnes, v. dans "À la recherche du...", tome 3, resp. pages 142 et 146. .
Batteries Store Korsnes – les sept plates-formes d'artillerie du site demeurent parfaitement visibles et relativement entières.
Batteries Store Korsnes – Malgré une tentative de destruction des entrées, le souterrain de la batterie demeure quasiment intact.
Batteries Store Korsnes – Le clou de ces lieux est cette fameuse stèle qui rappelle l'installation côte à côte de deux batteries en 1941 et 1943.
Hammerfest
Sur la route d'Alta à Hammerfest, le goulet du Kvalsundet, à 20 km au sud-est de Hammerfest, était défendu par deux batteries. Rive sud, les vestiges de la HKB 17/971 Kvalsund qui avait 4 x 15,5 cm sFH414(f) apparaissent peu évidents quand ils n'ont pas été réduits en miettes : quelques plates-formes de canon et de Flak, de Pak ou de projecteur. Sur la rive nord, il ne reste qu'une cuve en pierres de la HKB 3/971 Stallogargo qui possédait 4 x 10,5 cm K331(f). Accès libre aux deux sites.
Hammerfest et ses alentours ne sont pas beaucoup mieux lotis. À 2,5 km au sud du centre de la ville, sur le site de la MKB 1/514 Hammerfest, qui avait 3 x 13 cm L/55 (r), on retrouve surtout deux souterrains de 85 et 43 mètres d'étendue et quelques autres emplacements. Les canons de 13 cm étaient placés sous casemates M 272 mais il n'en reste que trois buttes recouvrant leurs ruines. Accès libre.
Située au nord-ouest de la ville, aujourd'hui en pleine zone d'activités, de la MKB 5/514 Fuglenes, 4 x 10 cm L/40 (n) Bofors, il reste (?) un PDT sommaire, un emplacement de canon et une niche souterraine. Plus complet serait encore le site de la HKB 18/971 Melköen *, 4 x 10,5 cm K331(f), sur l'île proche de Melkøy, avec un PDT Vf, quatre plates-formes, une autre de Flak, un souterrain de 30 m, etc. #7L'île de Melkøy est industrialisée et presqu'entièrement occupée par un centre de traitement et de stockage de gaz. Une autorisation d'accès est donc indispensable. Se renseigner à la mairie ou à l'Office du tourisme. Accès par un tunnel routier. La batterie se trouve sur la hauteur dans la partie nord de l'île. .
La ville de Hammerfest est dominée par le plateau du Salen. On y retrouve les emplacements d'une batterie de Flak de 2 ou 3,7 cm ainsi que, en bordure du plateau, un poste d'observation et de défense intact. Dans les escarpements en contrebas s'ouvrent aussi plusieurs souterrains.
Batterie Hammerfest – De cette batterie de 130 il reste peu de choses à l'exception de deux souterrains dont cet "abri-caverne" à deux entrées et deux alvéoles.
Hammerfest – Ce poste d'observation avec emplacement de défense est situé sur les hauteurs dominant la ville.
Batterie Revsneset – Malgré les destructions un souterrain intact se développe sous le poste de direction du tir auquel il est relié.
La 4e batterie du secteur de Hammerfest est à 14 km au nord-ouest de la ville, sur l'autre rive du bras de mer qui la baigne et donc sur la côte nord-est de la grande île de Sørøy. Difficilement accessible #8Il faut louer une embarcation à Hammerfest. , la HKB 19/971 Skippernes qui avait 4 x 10,5 cm K331(f) révèle un PDT sommaire, quatre plates-formes, une de Flak, des emplacements MG, mortiers et de baraquements.
Une dernière batterie défendait les fjords à l'arrière du secteur de Hammerfest, la HKB 16/971 Revsneset * et ses 6 x 15,5 cm K425(f). Son emplacement est situé à 24 km à l'est de la ville mais à 105 km par la route jusqu'au village de Kokelv #9Depuis Hammerfestprendre la 94 puis la E6 vers l'est, à Olderfjord tourner à gauche vers le nord par la E69 puis, après 4 km, bifurquer à gauche par la 889 en direction de Havøysund. Enfin, après 19 km bifurquer à gauche vers Kokelv qui est à 4 km. De là il faut encore emprunter une barque à moteur, aucune route ne conduisant au site qui est à 14 km de Kokelv. C'est certes un peu contraignant mais par beau temps c'est une superbe balade. . Perché sur une sorte de forteresse rocheuse naturelle, ce site possède un assez grand nombre de constructions parmi lesquelles les 6 plates-formes d'artillerie, un PDT Vf du type à poste d'observation octogonal et son souterrain à 3 accès, plusieurs abris, deux emplacements de Flak, des tobrouks MG et mortier 5 cm, etc. Accès libre.
Porsangerfjord
Rive ouest
À une centaine de kilomètres à l'est du secteur de Hammerfest s'étale l'immense Porsangerfjord, long d'une centaine de kilomètres et large de 15 à 20. Il était défendu par huit batteries, six sur ses rives ouest, deux sur la rive est. Tout au nord s'étend l'île de Magerøy avec son fameux cap Nord, pointe extrême de l'Europe. À proximité, deux batteries encadraient la bourgade de Honningsvåg. À 3 km au nord de la cité et au-dessus de son aéroport on trouvera les vestiges de la HKB 8/971 Nordmannset qui avait 4 x 10,5 cm K332(f) : trois plates-formes de canon, une de Flak, un PDT Vf et un abri R 668. Accès libre.
La 2e batterie, la HKB 2/971 Honninsgsvaag et ses 4 x 10,5 cm K331(f), était accrochée à la pente à l'est du bourg en défense des approches du port. Les plates-formes ayant disparu, il en demeure peu de choses : un PDT sommaire, un abri sous tôle ondulée, un tobrouk pour Flak, une tranchée. Accès libre. Dans les escarpements au nord du centre : un poste d'observation et deux niches sous roc.
À 10 km au sud-ouest de Honningsvåg, sur l'une des pointes de Porsangneset, a été installée une batterie relativement puissante, la MKB 2/514 Nordkapp * avec ses 4 x 17 cm SKL/40. De grands Regelbauten ont été réalisés ici – un PDT M 157, trois plates-formes M 180, des tobrouks Rs 64a, etc. – mais il n'en reste que des ruines énormes et pathétiques. On trouvera aussi une 4e plate-forme plus légère, des abris Vf type Falkenhorst, des tobrouks Rs 58, des réseaux de barbelés, des tranchées couvertes, des emplacements de baraquements, etc. Accès libre #10Dans une large boucle de la E69, départ vers le nord d'une piste de 3 km, défoncée mais carrossable. .
Sur la même rive du Porsangerfjord mais 70 km plus au sud se situait un 2e barrage à deux batteries. La première, sur la hauteur à 4 km à l'est d'Olderfjord, la HKB 6/971 Kistrand avait 4 x 15,5 cm sFH414(f). Il en reste quatre vastes plates-formes, un PDT sommaire et quelques abris "de campagne". Quelques défenses demeurent aussi en contrebas au bord de la route côtière et, sur la pointe entre route et rivage, l'emplacement d'une première batterie de 7,5 cm à 4 plates-formes #11Plans des batteries de Revsneset, Nordkapp et Kistrand, v. dans "À la recherche du...", tome 3, resp. pages 155, 157, 159. .
À quelques km au sud, sur la hauteur près des maisons de Kistrand, on trouvera les rares vestiges de la HKB 31/971 Porsanger qui possédait 3 x 13 cm L/55 (r) : trois plates-formes rectangulaires, un PDT Vf SK, quelques abris et emplacements, surtout ceux de nombreux baraquements.
Une douzaine de kilomètres vers le sud et 4 km avant d'atteindre le village d'Indre Billefjord, sur le rivage sud de la petite péninsule de Klubben, on trouvera ce qu'il reste d'une base d'hydravions : un panneau d'information, un gros mur en béton, un abri R 621, une niche souterraine, une position de défense locale et de Flak, de nombreux emplacements de baraquements.
Encore quelques kilomètres vers le sud et on est à la hauteur du 3e barrage #12Un km vers le sud après Indre Billefjord, 2e petite route à gauche. La suivre sur 3,5 km puis bifurquer à droite. À l'extrémité de cette route, encore 300 mètres à pied vers la gauche. et de la HKB 7/971 Billefjord *qui avait 4 x 10,5 cm K331(f). Malgré les destructions la visite du site reste intéressante. On peut y découvrir les quatre plates-formes et leurs inhabituelles soutes à munitions (trois d'entre elles avec tobrouk), un souterrain de 58 mètres, intact, à deux entrées opposées, un PDT Vf en ruines, et divers autres emplacements de défense locale sur le pourtour du plateau.
Batterie Billefjord – Comme souvent, le souterrain-abri du site est l'un des rares éléments restés totalement intacts.
Lakselv
Aux alentours de cette petite agglomération, tout au sud du Porsangerfjord, les Allemands avaient établi l'importante base aérienne de Banak (l'actuel aéroport local), une base d'hydravions, une batterie de campagne de 105, une nombreuse Flak et quantité de bunkers de tous types. Il en reste peu de traces à l'exception, dans les falaises au nord-ouest de la localité, d'un ouvrage à deux embrasures de 75 en protection de l'aérodrome. Modernisé après guerre par l'Artillerie côtière norvégienne, cet ouvrage est à l'abandon depuis longtemps mais reste bien visible.
Rive est
En face de la batterie de Billefjord et faisant partie du même 3e barrage, le site de la HKB 5/971 Börselvnes * qui possédait 4 x 15,5 cm sFH414(f) n'est pas sans intérêt. On y retrouve les quatre vastes plates-formes de 155, un PDT de type local, des tranchées bétonnées et couvertes, des emplacements de défense locale et de Flak, des abris, deux petits souterrains, etc. #13Suivre la côte est par la 98 jusqu'à Børselv puis bifurquer à gauche. Encore quelques km et on aperçoit la pointe de Børselvnes. Plans des batteries de Billefjord et Börselvnes, v. dans "À la recherche du...", tome 3, resp. pages 160 et 162. . Accès libre.
Laksefjord
À peine moins grand que le Porsangerfjord, le Laksefjord est long de 70 km avec une largeur moyenne de 20 km. Trois batteries le défendaient dont une "partagée" avec le Porsangerfjord. Installée sur la pointe nord de la péninsule de Sværholt, la HKB 1/971 Svaerholtklubben * possédait 6 x 14,5 cm K405(f), trois pièces pointées vers le Porsangerfjord, trois vers le Laksefjord. Atteindre ce site est une véritable aventure à ne pas manquer #14Aucune route ne conduisant à ce site perdu, le seul moyen d'accès est de louer un bateau soit à Honningsvaag, soit à Kjøllefjord. Compter une traversée de 2 heures et prévoir la journée pour cette expédition. Plan de la batterie dans l'opus déjà cité, tome 3, page 167. . Edifiée sur le flanc sud de l'imposant promontoire du même nom, la batterie révèle encore ses 6 plates-formes de 145 relativement intactes (sauf les soutes), un grand PDT Vf à toiture octogonale (en ruines), deux souterrains en U intacts, longs de 90 et 60 mètres, des abris, des tobrouks avec abri, en partie intacts, des emplacements de baraquements. Accès libre...
Tout au sud du fjord, deux batteries protégeaient l'accès à la route côtière, un axe vital pour les Allemands. Au fond de la branche ouest ou Landersfjord, de la HKB 4/971 Bratholmen qui avait 4 x 15,5 cm sFH414(f), installée à la pointe nord-est de l'île désertique du même nom, il reste peu de choses : quatre plates-formes en triste état, un PDT et des abris en ruines, un emplacement de Flak et deux niches dans le rocher.
Au centre de la branche est ou Ifjord, c'est sur la petite île inhabitée de Rypøy qu'a été installée la HKB 3/971 Rypöen * avec ses 4 x 10,5 cm K331(f). Les destructions limitées ici ont laissé des plates-formes relativement intactes, des tranchées en partie couvertes et surtout un PDT Vf léger resté entier #15L'accès à ces deux îles de Bratholmen et Rypøy ne peut se faire qu'en bateau, depuis Kunes pour la 1ère, depuis Ifjord pour la seconde. .
D'un point d'appui sur la côte au nord du village de Kunes (sur la route 98) on retrouve diverses traces dont, en parfait état, un emplacement Rs 221/65a pour canon de 5 cm KwK.
Batterie Svaerholtklubben – À l'entrée du site, un rocher affiche toujours le sigle de l'unité de construction qui a réalisé la route d'accès et les divers emplacements de la batterie.
Batterie Rypöen – Plusieurs constructions du lieu demeurent relativement entières, en particulier son PDT, de conception purement locale.
Péninsule de Nordkinn
À l'est de l'entrée du Laksefjord s'étend la péninsule de Nordkinn qui a été pourvue de trois batteries. Proche de la bourgade de Mehamn (à 1 km au nord), la HKB 5/480 Mehamn qui avait 4 x 14,5 cm K405(f) ne révèle que de faibles vestiges : deux plates-formes, un abri Vf et quelques ruines... Accès libre.
À 20 km à l'est, le site de la HKB 4/480 Gamvik *, armée de 6 x 15,5 cm K416(f), s'avère nettement plus intéressant. Située en lisière nord de la localité du même nom, on y retrouve les 6 plates-formes de 155 assez bien conservées, une série d'abris et soutes à munitions, des emplacements de Flak et 5 cm KwK. Le PDT par contre a été pulvérisé. À 300 m de là vers l'est, vestiges d'une petite position avancée : un bloc Vf pour 4,7 cm Fest.Pak (canon à l'intérieur), un emplacement pour Pak, de petits abris en tôle ondulée et un souterrain-abri long de 35 m #16Plan du site dans l'opus déjà cité, tome 3, page 173. . Accès libre.
La 3e batterie du secteur, la HKB 2/480 Losvik *qui avait 4 x 10,5 cm K331(f), est inaccessible sans une embarcation #17Peut se louer à Skjånes (se prononce Choness), au sud de Nordkinn. Compter 1 h à 1 h 20 de navigation, aller seul. . Située sur la côte est désolée de Nordkinn, non loin de l'entrée du grand Tanafjord, elle possède encore un PDT des plus rustiques (intact) relié par un puits à un souterrain à deux entrées, développé sur 70 mètres, trois des quatre plates-formes de 105, une niche souterraine de 15 met divers autres emplacements. Accès libre.
Batterie Gamvik – Ici aussi, malgré quelques destructions, plates-formes et abris demeurent en grande partie intacts.
Batterie Losvik – Vue d'ensemble du site de cette batterie extrêmement isolée et peu accessible.
Batterie Losvik – Faute de matériaux, le poste d'observation et de commandement local est un modèle d'improvisation et de bricolage mais aussi de camouflage ! Etonnamment il est cependant resté intact plus de 70 ans après la fin de la guerre.
Tanafjord
Troisième d'ouest en est plus grand fjord du Finnmark, long de 75 km et large en moyenne de 13, le Tanafjord était défendu, en plus de la batterie de Losvik, par deux autres positions, installées loin à l'intérieur du fjord. À l'est, la MKB 1/513 Tana et ses 3 x 13 cm L/55 (r), installés sur une zone plate près de l'embouchure de la rivière Tana, a laissé divers vestiges plus ou moins détruits : les trois plates-formes rectangulaires de 130, des emplacements pour projecteur, 5 cm KwK et de baraquements, un souterrain-abri à deux entrées, long de 41 mètres, un PDT léger, en ruines. Accès libre #18Accès routier facile en suivant la rive gauche de la rivière Tana à partir de la route 98 et du village de Tana/Ruostafielbma. D'abord route 281 en terre battue jusqu'à Langnes puis prendre à gauche une piste caillouteuse. 16 km au total depuis la 98. .
Atteindre la batterie voisine à l'ouest est une autre affaire. Bien que située à proximité de la batterie Tana, sur une petite pointe de terre plate, la HKB 1/480 Smalfjordnes *, équipée de 4 x 10,5 cm K331(f), demande beaucoup d'efforts pour l'atteindre #19Deux solutions : soit à pied depuis le bout de la piste à l'ouest de la batterie Tana par un impossible sentier, quand il existe, de 3 kilomètres, soit à proximité de la route 98 tout au sud du Tanafjord en affrétant une barque à Børresen ou Smalfjord (solution recommandée). . Le site est pourtant intéressant, une partie des constructions ayant été détruite, mais une autre restant intacte. On y trouvera les quatre plates-formes de 105, un PDT Vf à deux niveaux #20Malheureusement endommagé en 2006 lors d'une mission de destruction de munitions. , plusieurs abris et soutes, des emplacements pour projecteur, Flak et 5 cm KwK, des tranchées, etc. Accès libre.
Batterie Smalfjordnes – Plusieurs ouvrages et emplacements sont restés intacts dont le PDT jusqu'en... 2006.
Péninsule de Varanger
Entre le Tanafjord et celui de Varanger s'étend l'immense péninsule de ce même nom. Si l'intérieur est désertique, la côte est ponctuée par quelques localités près desquelles ont été installées au total sept batteries, plus en protection du trafic côtier que contre un éventuel débarquement. À une exception près, tous ces sites peuvent être atteints par la route.
À l'ouest, sur la hauteur de la bourgade de Berlevåg, le site de la HKB 3/480 Berlevaag * qui possédait 6 x 14,5 cm K405(f) présente encore nombre de constructions plus ou moins intactes. On y trouvera les six grandes plates-formes de 145 avec leurs tables métalliques pivotantes, un PDT Vf entier, une quinzaine d'abris et soutes à munitions, deux plates-formes de 2 cm Flak, un souterrain en U long de 30 mètres, des emplacements pour projecteur et 5 cm KwK, des tobrouks. Accès libre, par une piste de 1 km au nord du village.
À 2 km au nord-ouest de Berlevåg, les Allemands ont construit une piste d'aviation qui est aujourd'hui l'aéroport local. Aux alentours on retrouve des emplacements de Flak lourde et légère, de défense locale, de radar, des tobrouks.
Batterie Berlevaag – Très simplifié et resté entier, le poste de commandement du tir est construit sur deux niveaux dont trois petites chambres et une issue de secours à l'étage inférieur.
Batterie Berlevaag – Malgré quelques destructions des soutes et abris, les plates-formes d'artillerie demeurent relativement intactes.
Berlevaag – Les parages de l'aérodrome local, d'origine allemande, restent truffés d'emplacements de Flak et de défense d'infanterie.
20 km au sud-est de Berlevåg, le site de la HKB 4/448 Kongsfjord ** et de ses 6 x 15,5 cm K416(f) est des plus intéressants, voire exceptionnel parmi toutes les batteries du Finnmark : miraculeusement il a en effet échappé aux destructions systématiques de 1944-45 et conserve quasiment tous ses ouvrages intacts. On peut y voir 6 grandes plates-formes de 155, certaines avec soute et abri, un PDT Vf de conception locale, relié à un casernement souterrain à 5 chambres et avec deux issues à l'arrière, de nombreux abris et soutes (une vingtaine au total), plusieurs réseaux de tranchées, parfois couvertes, des emplacements de Flak, de baraquements, etc.
Sur le flanc sud s'ouvre un dépôt de munitions souterrain développé sur une centaine de mètres. Il possède 6 alvéoles à toiture en tôle métro, jonchées de caisses à munitions de 155, et deux entrées, la 2e aujourd'hui obstruée. Enfin, au-dessus du rivage sud demeure un char FT17 Renault, malheureusement déjà dépouillé de quelques éléments. Accès libre #21À 600 m au NE du village de Kongsfjord, petite route vers les maisons de Veidnes. Avant celles-ci, piste à gauche puis piste carrossable à droite montant vers le plateau et conduisant jusqu'à la batterie située sur la crête de la péninsule de Veidnesodden. .
Batterie Kongsfjord – Une exception au Finnmark, ce site est l'un des rares à n'avoir subi aucune destruction en 1944-45 et tous ses ouvrages demeurent encore aujourd'hui entiers et intacts. Le PDT local est ici aussi un modèle spécial et unique, relié en outre à un casernement souterrain à 5 chambres et deux issues arrières.
Batterie Kongsfjord – Reliés par un réseaux de tranchées couvertes, de nombreux abris et soutes parsèment le site de cette batterie.
Batterie Kongsfjord – L'une des deux entrées du dépôt de munitions souterrain de la batterie.
Batterie Kongsfjord – Ce dépôt de munitions possède quatre alvéoles réalisées en tôle métro et restées pendant longtemps jonchées de caisses d'obus et de cartouches de 155.
Batterie Kongsfjord – L'un des deux chars Renault FT17 qui défendaient la périphérie de la batterie existe toujours.
L'accès à la batterie suivante vers l'est, la HKB 2/448 Makkaur ** qui avait 5 x 14,5 cm K405(f), se mérite ! Perdue dans un paysage lunaire, aucune route n'y conduit mais l'aventure vaut bien un effort #22Deux solutions : à pied depuis Båtsfjord (20 km, 4 h de marche, aller seul...) ou, mieux, affrètement d'un bateau à Båtsfjord (env. 45 minutes à 1 h de navigation). Très belle et impressionnante balade par beau temps. . Une petite crique sert de débarcadère puis on trouve vite l'ancienne route allemande qui grimpe jusqu'au site de la batterie, perché sur le rocher de Rossmålen. Auparavant, se remarquent au pied du massif, les traces de nombreux emplacements de défense (dont deux avec 5 cm KwK) et du casernement. On découvre ensuite au sommet un PDT Vf et plusieurs abris intacts, mais les 4 plates-formes de 145 détruites, l'emplacement d'un radar Freya, deux de Flak, etc. Le PDT est relié à un casernement souterrain à 10 chambres et deux issues à l'arrière #23Plans des batteries de Berlevaag, Kongsfjord, Makkaur et Hamningberg, v. dans l'opus déjà cité, tome 3, resp. pages 180, 186, 188 et 193. .
Batterie Makkaur – Egalement éloigné de tout et peu accessible, ce site possède cependant plusieurs emplacements intéressants tel ce PDT intact, peu visible et bien camouflé, de plus relié à un système souterrain à 10 chambres et deux autres issues.
Batterie Makkaur – À l'avant du PDT a été installée une plate-forme sur laquelle demeurent les vestiges d'un télémètre de 3,50 mètres et son container !
La dernière batterie de la côte nord de la péninsule de Varanger est située à 25 km au sud-est de Makkaur mais est accessible par la route depuis Vardø (40 km). La HKB 3/448 Havningberg ** possédait 6 x 14,5 cm K405(f) et a été installée sur la hauteur du Hardbaken dominant le village de Hamningberg. À l'entrée ouest du village, une assez bonne piste y conduit au bout de laquelle on reconnaît diverses constructions la plupart intactes : un PDT limité à un poste d'observation mais relié à un système souterrain à 4 chambres et deux sorties à l'arrière, quatre plates-formes de 145 relativement intactes (sauf les soutes) #24Deux autres canons auraient été placés au sud de l'anse de Hamningberg où l'on retrouve effectivement plusieurs emplacements d'artillerie. , au moins un abri intact, un emplacement de Flak, un autre avec 5 cm KwK saboté mais assez complet, deux tobrouks avec abri, intacts. À 300 m au nord-ouest de cet ensemble on peut aussi voir une petite position avec plate-forme de 5 cm KwK et souterrain en U à deux entrées. Enfin, sur la pointe à l'est du village, demeurent quelques ouvrages de défense du "port" : tobrouk, plate-forme Pak ou projecteur, abri. Accès libre à ces différents sites.
Batterie Havningberg – Le poste de commandement et le souterrain auquel il est relié n'ont pas été affectés par les quelques destructions accomplies ici. La faible protection de béton du poste d'observation était compensée par une bonne intégration au terrain.
Batterie Havningberg – À l'exception de certaines soutes à munitions et abris, les plates-formes d'artillerie demeurent relativement intactes.
Batterie Havningberg – Disloquée mais encore assez complète, une pièce de 5 cm KwK 39 défendait à l'époque le flanc sud de la batterie et les accès au village par la mer et la route.
Batterie Havningberg – Parmi les ouvrages restés intacts, ce tobrouk et son abri participaient à la défense périphérique de la batterie.
Fjord de Varanger
À l'extrémité est de la péninsule de Varanger s'ouvre l'immense fjord du même nom, en fait plus un golfe qu'un fjord, seule sa partie intérieure, plus étroite, méritant l'appellation de fjord. Permettant l'accès à Kirkenes, dernière ville portuaire avant la frontière, et au front germano-russe entre 1941 et 1944, cette voie maritime était d'importance capitale pour les troupes allemandes. Aussi les défenses côtières y ont-elles été à la mesure de ces enjeux. Près d'une vingtaine de batteries y ont existé dont une de 240 et une de 280, les deux plus puissantes du Finnmark, ainsi qu'une batterie de lance-torpilles.
Vardø
À quelques encablures de la pointe est de la péninsule de Varanger, l'île de Vardø et ses trois batteries, organisées en Festung (2500 hommes avec l'aérodrome et ses défenses), était l'un des deux Stützpunkt (points d'appui) majeurs de ce secteur, l'autre étant la puissante batterie de Kiberg. Etendue sur 5 km du N au S avec une largeur de 0,5 à 1,5 km, cette île est occupée dans sa moitié sud par la petite cité du même nom (2000 habitants) #25Vardø est connu en Norvège grâce à son vieux fort de Vardøhus, le plus septentrional du monde paraît-il, datant de 1300 puis reconstruit en 1738 tel qu'il est encore de nos jours. Il a été le dernier à se rendre en 1940, puis a été occupé par le QG allemand du secteur. Vardø a aussi été la première localité libérée par les Russes en 1944. L'île de Vardø est reliée aujourd'hui au continent par un tunnel routier sous-marin de 3 km (gratuit). .
Au nord de l'île a été installée la HKB 1/448 Vardö-Renösund ** avec ses 4 x 10,5 cm K331(f). Le site est relativement intact et possède quelques ouvrages intéressants : quatre plates-formes de 105, un PDT aux normes Regelbau identique à ceux de certaines batteries du centre du pays #26Hovde, Hoö, Storfosen (fjord de Trondheim), Maeranes, Utvorda-Süd (fjord de Namsos). Plans des souterrains, de ce PDT et de la batterie, v. dans l'opus déjà cité, tome 3, resp. pages 196, 197 et 200. , construit sur trois niveaux et communiquant avec un important système souterrain (développé sur 180 m au total) comportant 3 autres entrées/issues. On trouve en outre sur ce site un 2e souterrain, long de 70 m, un 3e tunnel long de 15 m, des tobrouks avec abri, des emplacements de Flak et de 5 cm KwK, des tranchées, etc. Accès libre. À 500 m plus au nord, tobrouk avec accès souterrain.
Batterie Vardö-Renösund – Les quatre plates-formes d'artillerie restent parfaitement visibles. Au second plan, le PDT au sommet du site.
Batterie Vardö-Renösund – Le poste de commandement est un Regelbau (plan type) unique dans ces contrées mais dont il existe plusieurs exemplaires dans le secteur de Trondheim, bien plus au sud.
Batterie Vardö-Renösund – Sous le poste de commandement se développe tout un système souterrain de casernement à quatre accès et issues dont une communication avec le PDT. Un 2e souterrain s'ouvre à proximité.
Batterie Vardö-Renösund – Intact parmi d'autres, un tobrouk avec accès en souterrain défendait la limite nord de la batterie.
Au centre de l'île et aujourd'hui en limite nord de la ville a été établie la HKB 5/448 Vardö-Bussesund avec ses 3 x 21 cm Mrs.18. On en retrouve relativement peu de choses : les trois emplacements de 210, un autre pour 5 cm KwK, des postes de défense et de nombreuses tranchées. Accès libre.
La 3e batterie de l'île était installée sur la crête rocheuse de Vardøya, au sud-est de la ville. Aujourd'hui station de radar en activité, le site est malheureusement inaccessible. De la MKB 4/513 Vardö qui avait 4 x 8,8 cm Flak 37 il ne demeure qu'un blockhaus de défense de l'entrée, une plate-forme de 88 Flak et quelques autres petits emplacements.
Plus accessible, en contrebas de ce massif et en limite E de la ville, subsistent sur une butte les traces d'un WN (poste de défense) : trois tobrouks Rs 58, un emplacement pour 5 cm KwK et un abri souterrain à deux entrées.
Enfin, à 3 km au sud-ouest de la ville sur la terre ferme, les Allemands ont construit à Svartnes une piste d'aviation, aujourd'hui l'aéroport local. De part et d'autre de la route principale E75 on retrouve des tobrouks et des emplacements de l'importante Flak qui entourait l'aérodrome.
Batterie Vardö – Vue d'époque de l'un des quatre emplacements pour pièce de 8,8 cm Flak 37 (BA).
Kiberg
À quelques kilomètres au sud de Vardø, le site fameux de Kiberg est un must au Finnmark. Avec ses 3 x 28 cm SKL/45, la MKB 3/513 Kiberg *** était la plus puissante batterie de cette vaste région du Nord Troms et du Finnmark. Quelque 700 hommes y cantonnaient. Installé sur le promontoire de Kibergsfjellet au-dessus du village de Kiberg, le site s'étend sur 2 km du SO au nord-est et possède toujours un grand nombre de constructions, en majeure partie intactes #27Plans de la batterie de Kiberg, des M 158, M 178 et R 620, v. dans l'opus déjà cité, tome 3, pages 206-207. .
Vers la batterie – Débutant à l'extrémité sud du village, une piste carrossable grimpe en lacets vers le plateau. Dans la montée on trouvera déjà un bunker R 620 pour MG, un abri R 701 pour Pak, le dépôt de munitions souterrain principal et ses 3 entrées, un petit ouvrage avec abri pour un Pak de 7,5 cm et casernement, et deux autres souterrains.
Le plateau inférieur – Sur le premier plateau subsistent les trois plates-formes de 280, seules leurs soutes ayant été détruites, l'emplacement M 158 pour canon d'éclairage de 15 cm, intact, deux souterrains inachevés, un abri R 622, des emplacements de Flak et de projecteurs, des tobrouks Rs 58 et Rs 206, un abri souterrain. En limite nord-est du site on trouvera un ouvrage souterrain desservant une casemate R 620 SK entière.
Le plateau supérieur – Au pied du plateau supérieur s'ouvre une série de cinq souterrains plus ou moins achevés, dont deux casernements. Sur ce même plateau, entouré de multiples défenses dont un R 701, domine un PDT du type M 178, plus en très bon état mais entier. On trouvera aussi aux alentours l'emplacement d'un radar Freya, trois souterrains, des tobrouks Rs 58 et Rs 206, des plates-formes de Flak, etc.
Accès libre à l'ensemble du site.
Batterie Kiberg – Une casemate R 620 qui a conservé ses blindages d'embrasure défendait l'accès à la batterie par le sud et le village.
Batterie Kiberg – Perché sur la hauteur comme il se doit, le poste de commandement est un Regelbau M 178 partiellement modifié.
Batterie Kiberg – Les trois entrées du dépôt de munitions principal souterrain.
Batterie Kiberg – Si l'essentiel de l'ouvrage est resté inachevé et brut de déroctage, l'intérieur a quand même reçu quelques bétonnages.
Batterie Kiberg – Unique en Norvège à ce jour, cet emplacement M 158 pour un canon de 15 cm d'éclairage (désigné "Aurora" à l'époque) est demeuré intact. Les ouvertures au fond de la plate-forme donnent accès à des abris pour le personnel et à une importante soute à munitions.
Batterie Kiberg – Abri R 701 pour un canon antichar, adjoint d'un tobrouk, en défense du flanc nord-ouest du plateau supérieur.
Batterie Kiberg – De nombreux tobrouks Rs 58 pour MG ou Rs 206 pour mortier de 5 cm criblent le site de la batterie.
Batterie Kiberg – Cet autre abri R 701 et sa plate-forme de tir pour canon antichar contribuait à la défense du principal accès à la batterie.
Batterie Kiberg – Egalement en défense du flanc sud, a été réalisé dans une butte rocheuse un petit ouvrage souterrain avec abri pour canon antichar (entrée à droite) et casernement pour l'équipage (entrée à gauche).
Batterie Kiberg – Le flanc nord était battu par cette casemate R 620 SK pour MG avec accès souterrain.
Fjord de Varanger – Rivage nord
Quatre autres batteries défendaient ces parages. À 20 km au sud-ouest de Kiberg, sur une petite pointe désolée, a existé la HKB 3/478 Kvalneset avec ses 4 x 10,5 cm K331(f). De ce site plutôt pauvre en constructions il reste trois plates-formes de 105 reliées par de profondes tranchées (intactes) à des soutes et abris (détruits), deux plates-formes pour 5 cm KwK, des tobrouks et, à l'écart vers l'ouest, un petit souterrain à deux entrées, en triste état. Accès libre.
Encore 20 km plus au sud-ouest, sur la curieuse presqu'île d'Ekkerøy, reliée à la terre ferme par un isthme étroit, demeurent les vestiges de la HKB 5/478 Ekkerö *qui avait seulement 2 x 21 cm K39/40. On y trouvera, au pied du plateau, six entrées de souterrains plus ou moins profonds. Sur la hauteur demeurent les deux vastes plates-formes de 210, Paula et Gerda, avec soutes et abris intacts, ainsi qu'un bunker SK de type inconnu, intact (garage au niveau du sol, abri hommes à l'étage inférieur). Sur la périphérie du plateau, tobrouks, plates-formes de Flak et autres défenses en nombre, presque tous intacts. Accès libre.
Batterie Kvalneset – Si plates-formes et soutes ont subi des destructions, les profondes tranchées les reliant sont restées entières.
Batterie Ekkerö – À l'arrière des maisons du village d'Ekkerøy se devinent les entrées d'une série de 6 abris souterrains. La batterie est installée sur le plateau à l'arrière plan.
Batterie Ekkerö – Le plus achevé de ces souterrains est un petit casernement resté intact.
Batterie Ekkerö – Deux seules vastes plates-formes pour pièce de 210 avec soutes et abris constituent l'essentiel de la partie active de la batterie.
Batterie Ekkerö – Un curieux bunker de type inconnu a été construit à proximité de la plate-forme de 210 est. Un projecteur et son groupe électrogène devaient probablement s'y abriter tandis qu'à l'étage inférieur sont disposées deux chambres de troupe.
Vadsø
Seule localité importante et portuaire de la rive nord, Vadsø avait une garnison allemande de 2000 hommes et était encadrée par deux batteries. La MKB 2/513 Vadsö-Kiby et ses 3 x 13 cm L/55 (r) était installée à 5 km à l'est du centre (entre route côtière et rivage, en contrebas sud-est de l'aéroport). Etonnamment il n'en reste presque rien : une plate-forme de Flak, deux de 5 cm KwK et une autre pour projecteur. Accès libre.
Un peu plus intéressante, sur l'île de Vadsøya, au sud de la ville (accès routier), une 2e batterie, de désignation inconnue, a été installée plus tardivement (fin de l'été 1944) avec 4 pièces de 14,5 ou 15,5 cm. On retrouve sur les lieux quatre plates-formes, 4 abris et soutes, un petit PDT sommaire. Dans la partie est de l'île : un tobrouk avec vestige de tourelle de char Somua S35, deux points d'appui avec tranchées, tobrouk, abris de campagne #28Plans des batteries de Kvalneset et Ekkeröy : v. dans l'opus déjà cité, tome 3, pages 220 et 223. . Accès libre.
Batterie Vadsö-Kiby – Quand tout a disparu ou presque il reste quand même quelques petites traces tel cet emplacement pour canon de 5 cm KwK.
Batterie Vadsöya – L'un des quatre emplacements pour canon de 145 ou 155 et sa soute à munitions de la "mystérieuse" batterie de l'île voisine de la ville de Vads ø.
Fjord de Varanger – Rivages sud
À l'approche de Kirkenes, dernière localité importante avant la frontière avec la Finlande à l'époque (la Russie aujourd'hui), et secteur indispensable pour le ravitaillement du front germano-russe de 1941 à 1944 entre Kirkenes et Mourmansk, la densité en organisations fortifiées de tous types augmente considérablement. Pas moins d'une dizaine de batteries y ont été établies, sans parler des nombreux points d'appui d'infanterie et d'une puissante Flak autour de l'aérodrome et du port de Kirkenes.
À l'ouest de ce secteur, à l'écart de la route côtière et près du village de Bugøynes #29Qui a miraculeusement échappé à la destruction totale en 1944. , la HKB 2/478 Bugöen * et ses 4 x 10,5 cm K331(f) ont été installés sur la petite île inhabitée de Bugøyna #30Accès sans problème, uniquement en barque depuis le petit port de Bugøynes. Plan de la batterie, v. dans l'opus déjà cité, tome 3, page 232. . À l'opposé du village, resté intact, les destructions de 1944 n'ont pas épargné ce site mais on peut encore y reconnaître : les quatre plates-formes de 105 avec les débris des canons, trois plates-formes (en partie intactes) de 5 cm KwK 39 avec canons (sabotés), trois emplacements de 2 cm Flak avec vestiges des pièces, un bloc SK pour 4,7 cm Fest.Pak, le canon demeurant sous les ruines... Accès libre.
26 km en ligne droite plus au sud, en défense du petit fjord de Neiden, une batterie légère à 4 x 7,5 cm FK246(n), la HKB 1/478 Buholmen #31 9 km avant l'aéroport de Kirkenes-Høybuktmoen en venant de l'ouest, un promontoire haut d'une centaine de mètres sépare la route E6 de la côte du fjord. De là une mauvaise piste conduit à la pointe N de cette butte. , a laissé quelques rares témoins de béton : un PDT sommaire, quatre plates-formes de 75 tout aussi sommaires, l'emplacement d'un 5 cm KwK, et à 200 m à l'est, perché sur un rocher, un tobrouk avec abri. Accès libre.
À 1 km au nord de l'actuel aéroport se tenait la HKB 999 Höybukt, une autre batterie légère à 6 x 7,5 cm FK235(n) en défense de la base aérienne de Höybuktmoen et des autres installations voisines. Il n'en reste que des tobrouks et abris détruits (sauf un abri), un bunker R 504, sur le rivage un bunker R 630 détruit mais plaques d'embrasures en place, et, un peu malmené, un réservoir d'essence d'avion renforcé béton. D'ici un funiculaire hissait matériels et munitions jusqu'à l'aérodrome.
Batterie Bugöen – Des vestiges de canons de 5 cm KwK et 2 cm Flak – et même de 10,5 cm K331(f) – subsistent sur le site de cette batterie.
Batterie Buholmen – Un PDT sommaire et resté entier demeure sur le site de cette petite batterie de 75.
Høybuktmoen
Seule base aérienne importante dans l'est du Finnmark pendant la guerre avec une garnison allant jusqu'à 3000 hommes, elle était évidemment entourée de défenses et d'une Flak en rapport. Il en reste quelques témoins ça et là. Dans l'enceinte de l'actuel aéroport #32Autorisation d'accès de l'aéroport indispensable. Carte de l'ensemble de ce secteur, v. dans l'opus déjà cité, tome 3, page 235. subsistent, au nord de la piste, un abri L 407A intact et deux plates-formes de Flak 3,7 ou 2 cm, détruites. Près de l'extrémité ouest de la piste, deux autres plates-formes de Flak et un autre abri, détruit. Enfin, près de l'extrémité est de la piste, deux boxes-abris pour avion.
L'essentiel est à l'extérieur de l'aéroport. Face à la route d'accès à celui-ci et au sud de la route E6, au pied d'une ligne de falaise s'ouvre une série de 6 souterrains profonds ou longs de 10 à 80 m. Au nord de ceux-ci il reste cinq grand boxes-abris anti-souffle pour avions. Accès libre. De la Flak le site le plus intéressant est à 2 km au sud-est de l'aéroport, sur un petit sommet : il y demeure 5 grandes plates-formes de 88, une plus petite pour 2 cm, une plate-forme PDT, des emplacements de défense #33Accès depuis la E6 en venant de l'aéroport, juste avant le pont sur un petit fjord, sur la gauche par une piste en montée. Puis 2e piste à droite jusqu'au sommet. Secteur parfois fréquenté par les militaires, il est conseillé d'avoir une autorisation de la base de Høybuktmoen. .
Base aérienne de Höybuktmoen – Des nombreux bunkers qui entouraient l'aérodrome en 1945 bien peu ont survécu. Cet abri à munitions L 407A pour batterie de Flak est l'un des rares qui existent encore.
Base aérienne de Höybuktmoen – À proximité d'une zone occupée à l'époque par des baraquements s'ouvre une série de 6 souterrains à fonction d'abris et de dépôts.
Base aérienne de Höybuktmoen – À 2 km au sud de l'aéroport demeurent les emplacements les plus complets d'une batterie de 88 Flak. On y remarque entre autres ces rigoles bétonnées pour le passage protégé des câbles.
Kirkenes
Ce n'est pas le bout du monde mais presque. Secteur vital pour les Allemands pendant la guerre, élevé au rang de Festung, la ville et son port ont subi de nombreux bombardements aériens des Russes avant d'être réduits en cendres par les troupes du Reich lors de leur retraite à l'automne 1944. Des nombreuses organisations fortifiées de l'époque il reste quelques rares témoins dans la ville mais surtout plusieurs intéressantes batteries de Flak aux alentours #34Plan des batteries de Flak, v. dans l’opus déjà cité pages 244 à 251. .
Sur le rivage au nord du centre subsistent deux bunkers R 631 dont l'un intact, ainsi qu'un petit abri R 501.
Immédiatement à l'est du centre, sur la petite colline de Storhaugen * demeure un poste d'observation avec cloche 486P2 ainsi qu'un observatoire bétonné, reliés au pied de la butte par un souterrain. Dans le quartier à 300 m à l'ouest on trouvera les trois entrées de l'abri souterrain Andersgrotta *, creusé par les Allemands pour la population civile. Développé sur 200 mètres environ, 800 personnes pouvaient y trouver refuge pendant les bombardements #35Pour visiter se renseigner à l'Office du tourisme de Kirkenes. .
Deux autres souterrains d'origine allemande existent aussi, l'un à l'est du centre et au pied sud de la butte de Storhaugen, modernisé et agrandi, c'est une halle de sport maintenant. Au sud-ouest de la ville, près de l'ancien hôtel Direktørboligen, s'ouvre un autre tunnel, profond de 80 m en deux branches et modernisé Guerre froide.
Le plateau de Prestfjellet *, qui s'étend au sud de la ville, est truffé de constructions fortifiées, à commencer, au-dessus du Grenseland Museum *, par une casemate R 620 SK incrustée dans le rocher et avec accès souterrain. Sur le plateau on trouvera une multitude de tobrouks Rs 58 (au moins une quinzaine) avec tranchée et abri, un abri souterrain à 2 entrées et 2 chambres, et surtout l'emplacement d'une double batterie de Flak 88 avec ses 14 emplacements (12 x 8,8 cm, 2 x 2 cm) et un tobrouk Rs 58.
À l'ouest de la ville, sur la hauteur de Toppenfjell #36Immédiatement à l'ouest de la voie ferrée industrielle. , une autre position de Flak lourde révèle aussi une douzaine de plates-formes pour 8,8 cm, 2 cm et radar. On y trouvera aussi deux souterrains dont un grand abri avec tobrouk et quelques autres emplacements, bunkers et abris.
Sur la butte à 200 m au nord-ouest de ce dernier site où se tenait une batterie de 2 cm Flak, subsistent deux observatoires bétonnés et un point d'appui d'infanterie avec tranchées bétonnées et en partie couvertes, 4 tobrouks et petit casernement souterrain.
Une 3e batterie de 88, relativement intacte, existe encore à Hesseng #37En bordure et au N de la route E105, à 300 mètres à l'E du croisement. , à 4 km au sud de Kirkenes. Il y reste 6 plates-formes et une autre pour un télémètre. Enfin, à 3 km au nord de Kirkenes, sur la crête de Leirpollen, d'une autre batterie de 88 il reste six plates-formes sommaires, une 7e pour télémètre et deux autres pour 2 cm. Toujours à Leirpollen *, voir aussi, 600 m à l'ouest de cette batterie, sur la rive d'une anse, l'important dépôt souterrain de mines marines, ses 6 entrées et 5 magasins #38Accès uniquement en bateau depuis Kirkenes. Se renseigner à l'Office du tourisme ou directement au port de plaisance, au SE de la ville. .
D'autres batteries de Flak existaient aussi à Prestøya, Langøra, Jakobsnes et sur l'île de Reinøy mais il n'en reste que peu de traces. De même des deux batteries d'artillerie locales, l'une de 7,5 cm, l'autre, MKB 3/517 Kirkenes avec 4 x 15 cm Uto SKL/45, dont il ne reste rien.
Kirkenes – À l'entrée de la ville, une casemate R 620 SK avec accès par un souterrain a été incrustée dans un escarpement rocheux et assez bien intégrée au terrain.
Kirkenes – Du haut de la butte de Storhaugen un observatoire à cloche 486P2 et sous béton disposait d'excellentes vues sur la ville, le port et le B økfjord.
Kirkenes – Le poste d'observation sous béton du même observatoire, probablement lié à la batterie de 75 de défense du port.
Kirkenes – Sur le rivage de la ville demeure entier ce bunker R 631 pour un canon antichar de 4,7 cm.
Kirkenes – Vue de l'une des galeries de l'Andersgrotta, un grand abri antiaérien réalisé pendant la guerre pour la population civile.
Kirkenes – Les hauteurs entourant la ville au sud et à l'ouest sont truffées d'emplacements de Flak lourde et de défense locale. Sur cette vue, l'une des 12 plates-formes de 88, toutes identiques, de la double batterie de Prestfjellet.
Leirpollen – Face à Kirkenes sur la rive ouest du B økfjord, la batterie de 88 Flak de Leirpollen possédait six plates-formes d'un type plus simplifié.
Leirpollen – Non loin de la batterie de Flak, la marine a établi un important dépôt souterrain de mines marines à 6 entrées et 5 grandes alvéoles.
Bøkfjord
C'est le fjord qui, long de 18 km, accède à Kirkenes depuis la rive sud du fjord de Varanger. D'importance vitale pour les Allemands #39Ceux-ci disposaient aussi en territoire finlandais à l'époque du fjord de Petsamo, aujourd'hui Petchenga en Russie, mais ce secteur était constamment sous le feu des canons russes. , ceux-ci l'ont doté de quatre batteries dont une de lance-torpilles et une autre de 4 x 240. Du sud au nord on trouve donc, successivement :
La Torpedo-Batterie Bökfjord **, entièrement réalisée en souterrain, n'était pas totalement achevée en 1945 ni même opérationnelle. Elle s'ouvre au niveau du fjord par une vaste entrée et un hall de stockage, suivis d'une galerie de service vers les deux alvéoles de lancement (25 x 5 m) et leurs embrasures. De l'alvéole sud, des échelons permettent l'accès à un niveau supérieur au poste d'observation et de commandement. Un local technique, deux autres chambres et une longue alvéole de casernement (32 x 4 m) complètent l'intérieur de l'ouvrage qui se développe au total sur 160 mètres et demeure intact. Accès libre #40L'accès à ce site n'est pas des plus simples, comme d'ailleurs aux trois autres sites du Bøkfjord, tous très isolés. La solution la plus facile est d'affréter une embarcation à moteur à Kirkenes. La solution la moins onéreuse est par la route depuis Kirkenes jusqu'aux quelques maisons de Steinland (35 km). À l'extrémité de cette route, départ d'un sentier balisé vers le nord (1 h 30 aller seul). Franchir la crête du Raudberget puis redescendre vers la côte. La "solution bateau" peut permettre à la rigueur de visiter les quatre sites dans une même journée mais au pas de course...
Plan de l'ouvrage lance-torpilles, v. dans l'opus cité, page 256. .
Batterie LT Bökfjord – L'un des ouvrages les plus intéressants du secteur de Kirkenes est sans conteste la batterie de lance-torpilles du Bökfjord. On en voit ici l'entrée restée inachevée et le bunker de lancement. Toutefois, l'ouvrage n'était pas encore opérationnel à la fin de la guerre.
Batterie LT Bökfjord – Vus du fjord et solidement bétonnés, les deux embrasures et, au-dessus, le poste d'observation et de commandement du lancement. Les 9/10 de l'installation sont en souterrain.
Batterie LT Bökfjord – La galerie principale de communication entre l'entrée et les alvéoles de lancement.
Batterie LT Bökfjord – L'une des deux alvéoles de lancement. Au fond le socle sur lequel devaient être placés les tubes lance-torpilles.
Batterie LT Bökfjord – Accroché à la pente à une bonne centaine de mètres de l'ouvrage, le blockhaus de défense de l'entrée.
À 4 km au nord-ouest du précédent site s'étend celui de la HKB 6/478 Guldsmedvika qui avait d'abord 4 x 21 cm Mrs.18 puis 4 x 10,5 cm K331(f). Installée sur une étroite langue rocheuse, elle révèle encore deux casemate R 671 détruites, deux plates-formes de 105, trois de 210 et quelques autres emplacements et constructions. Accès libre, uniquement en bateau.
À l'entrée du Bøkfjord, côté est, la HKB 4/478 Bökfjord Fyr et ses 4 x 10,5 cm K331(f) ont été perchés au-dessus du phare de ce nom, un endroit perdu où y être affecté pendant la guerre devait être une véritable punition ! Par contre aujourd'hui et par beau temps, c'est une tonifiante excursion. On retrouve sur les lieux un PDT Vf intact, curieusement établi en contrebas de la batterie et du phare, sur la hauteur les plates-formes des canons avec quelques beaux vestiges, les niches souterraines attenantes, des plates-formes de projecteur, Pak et Flak, des abris sommaires détruits. Accès libre, uniquement en bateau.
Batterie Bökfjord Fyr – Ce poste d'observation et de commandement, curieusement établi sur la pente en contrebas des plates-formes d'artillerie, est resté totalement intact.
Batterie Bökfjord Fyr – Sur cette plate-forme comme sur ses voisines les destructions de 1944 n'ont affecté que le tube de la pièce de 10,5 cm K331(f).
La 2e plus puissante batterie du Finnmark, la MKB 4/517 Mestersand ** et ses 4 x 24 cm SKL/40, était installée sur l'île désertique et inhabitée de Kjelmøy, à l'entrée du Bøkfjord . Le site est évidemment vaste et s'étend sur 1000 mètres du sud au nord. En gros il comprend trois secteurs #41Accès uniquement en bateau à moteur depuis Kirkenes, environ 1 h 30 à 2 h de navigation. Prévoir plusieurs heures pour une visite complète du site. Plan de l'ensemble du site, v. dans l'opus déjà cité, tome 3, page 266. (accès libre à tous les sites ci‑dessous) :
☸ l'anse de Mestersand où l'on débarque, et ses alentours,
☸ le plateau,
☸ l'îlot de Gandholmen.
L'anse de Mestersand – Il ne reste que peu de traces des nombreuses installations qui occupaient ce 1er site : appontements, portique de déchargement des canons, baraquements, etc. Il y reste cependant, tous intacts, un tobrouk Rs 64a pour lance-flammes, une citerne bétonnée, des défenses d'infanterie avec casernement souterrain, le dépôt de munitions souterrain principal (2 entrées, 5 alvéoles), un abri Vf pour groupes électrogènes (3 entrées), deux autres petits souterrains.
Le plateau – En suivant le tracé d'une voie ferrée étroite à l'époque on grimpe sur le plateau où se trouvait l'essentiel. On verra successivement : une plate-forme pour 7,5 cm avec abri, un emplacement pour lance-grenades marines (près du rivage sud-ouest, avec restes du matériel), de petits bunkers-abris et blockhaus de défense, des emplacements projecteur et Flak, un poste d'observation, les plates-formes des canons 2-3-4, celle de la pièce d'éclairage, des emplacements de Flak et de projecteur, des tobrouks. Près de la pointe nord demeurent les ruines du PDT, un solide Vf, peut-être un Regelbau SK. À proximité de l'accès à l'îlot de Gandholmen, à l'ouest du plateau, s'ouvre un souterrain (relativement intact) ayant desservi un bunker SK (en ruines) pour lance-grenades M19.
L'îlot de Gandholmen – Relié à l'époque par une route au site précédent, aujourd'hui par un gué à marée haute, cet îlot a également reçu nombre de constructions fortifiées : un 2e emplacement pour lance-grenades marines (près de la pointe sud-ouest, avec restes du matériel), la plate-forme du canon de 24 cm n° 1, trois plates-formes pour canon de 7,5 cm, des emplacements de Flak, des tobrouks et divers autres emplacements.
En 2012 a été redécouvert, à 1500 mètres à l'est de l'anse de Mestersand, donc sur la pointe nord-est de l'île de Kjelmøy, un poste de surveillance et de relèvements Vf relié à un souterrain, avec emplacements de Flak et tobrouks.
Batterie Mestersand – Les vastes plates-formes (diamètre extérieur 17 mètres) des quatre canons de 24 cm demeurent entières à l'exception de leurs soutes à munitions, la plupart détruites.
Batterie Mestersand – Bien qu'il n'y paraisse pas, cette construction est un bunker qui abritait des groupes électrogènes.
Batterie Mestersand – Parmi les ouvrages restés intacts, le dépôt de munitions souterrain, ses deux entrées et ses cinq grandes alvéoles est le plus important. Il se développe au total sur quelque 140 mètres.
Batterie Mestersand – De nombreux abris, blockhaus et tobrouks ont échappé aux destructions de 1944.
À l'est de Kirkenes
Entre Kirkenes et la frontière, deux dernières batteries devaient défendre le petit fjord du Jarfjord et celui de la chapelle Oskar II. À l'entrée du premier ont été installés en 1943 deux canons de 9,4 cm Flak (e) Vickers. On en retrouve les emplacements avec base et stabilisateurs des canons ainsi que quelques autres constructions dont un minuscule PDT #42Accès uniquement en barque, se renseigner à Tårnet, sur la rive sud du Jarfjord. . Plus au sud, à mi-hauteur du fjord, demeure dans les rochers un observatoire bétonné ayant appartenu au point d'appui de Lanabukt.
La dernière batterie sur sol norvégien, la HKB 1/448 Grense Jakobselv et ses 4 x 10,5 cm K331(f), est située à l'embouchure de la rivière marquant la frontière avec la Finlande à l'époque, la Russie aujourd'hui, en contrebas de la chapelle Oskar II. Il y reste les plates-formes de 105, des abris et des soutes, une partie détruite, l'autre intacte. À 1000 m au nord-ouest, vestiges d'un point d'appui.
Lanabukt – Du point d'appui de ce nom il reste surtout un poste d'observation et de défense perché sur un rocher.
Lanabukt – À travers l'un des créneaux de ce poste les vues sur le Jarfjord sont remarquables.
Au-delà de la frontière
Pour ravitailler le front, entre la frontière et Mourmansk, comme on l'a vu plus haut, les Allemands disposaient encore du fjord de Petsamo #43Aujourd'hui Petchenga, en territoire russe. que cinq batteries devaient défendre et une 6e était en construction. Il en reste d'importants vestiges mais malheureusement, jusqu'à ce jour, ce secteur est interdit aux ressortissants étrangers #44On en trouvera un aperçu en photos dans " À la recherche du Mur de l'Atlantique en Norvège ", tome 3, pages 276 à 288. .
Ce long voyage côtier commencé à 2000 kilomètres au sud en suivant pas à pas les traces du Mur de l'Atlantique en Norvège s'achève donc ici à la frontière.
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Artillerie - Petit aide-mémoire
Matériels d'artillerie d'origine non allemande les plus fréquemment
employés en Norvège et au Finnmark en particulier.
- 7,5 cm FK235(n) et FK246(n), canons norvégiens de 1901.
- 8,8 cm Flak (r), canon antiaérien russe, portée 14 000 m.
- 10,5 cm K331(f), canon de 105 Mle 13 Schneider, portée 12 000 m.
- 10,5 cm K332(f), canon de 105 Mle 36 Schneider, portée 16 000 m.
- 12 cm L/44 Armstrong, canon d'origine britannique, de vieux cuirassés norvégiens, portée 10 000 m.
- 13 cm L/55 (r), canon russe de 130 mm d'origine navale, portée 16 000 m.
- 14,5 cm K405(f), canon de 145 Mle 16 St-Chamond, portée 20 200 m.
- 15 cm L/50 Bofors, canon norvégien acquis en Suède, portée 18 000 m.
- 15 cm L/47,5 Armstrong, canon d'origine britannique, portée 12 000 m.
- 15,5 cm K416(f), canon de 155 L Mle 17 Schneider, portée 17 300 m.
- 15,5 cm K418(f), canon de 155 GPF, portée 19 500 m.
- 15,5 cm K425(f), canon de 155 Mle 18 Schneider, portée 13 600 m.
- 15,5 cm sFH414(f), obusier de 155 Mle 17 Schneider, portée 11 300 m.
- 21 cm L/44 Armstrong, canon de 1897 d'origine britannique, portée 10 000 m.
Matériels d'artillerie d'origine allemande les plus fréquemment
employés en Norvège et au Finnmark en particulier.
- 8,8 cm Flak, canon antiaérien, portée 14 000 m.
- 10 cm K17/04, canon de campagne de 1904 modernisé, portée 15 000 m.
- 10,5 cm SKL/45, canon d'origine navale, portée 14 000 m.
- 10,5 cm SKC/32, canon destiné à la Marine-Flak-Artillerie, nombreuses versions, portée 14 000 m.
- 12,7 cm SKC/34, canon naval à l'origine, versé à l'artillerie côtière, portée 17 000 m.
- 15 cm SKC/28, canon à la fois d'usage naval et côtier, sur divers affûts et en tourelle, portée 23 000 m.
- 15 cm K16, canon de campagne Krupp, portée 22 000 m.
- 15 cm SKL/45, canon d'origine navale, portée 16 000 à 22 000 m selon les versions.
- 15 cm Uto L/45, canon prévu à l'origine pour sous-marins et torpilleurs, portée 16 000 m.
- 17 cm SKL/40, canon naval provenant de vieux navires de ligne allemands, portée 20 000 m.
- 21 cm Mrs.18, canon puissant Krupp camouflé sous la désignation de mortier, portée 16 000 m.
- 21 cm K39/40, canon puissant produit par Skoda, portée 30 000 m.
- 21 cm Mrs.(t), mortier produit par Skoda, portée 10 000 m.
- 24 cm SKL/40, canon de la fin du 19e siècle d'origine navale, portée 26 000 m.
- 28 cm SKL/45, canon de la fin du 19e siècle d'origine navale, portée 34 000 m.
Fin
Hébergement et ravitaillement
- Øksfjord et Hasvik : quelques petits hôtels et chez l'habitant. Petits supermarchés. Pompes à essence.
- Alta : agglomération importante avec hôtels, campings (huttes), restaurants, supermarchés, garages, etc.
- Hammerfest : idem.
- Olderfjord : quelques ressources (auberge, restauration, boutique, pompe).
- Honningsvaag : toutes ressources utiles également.
- Lakselv : idem.
- Péninsule de Nordkinn : quelques ressources à Kjøllefjord et Gamvik.
- Péninsule de Varanger : ressources habituelles à Berlevåg et Båtsfjord.
- Tana Bru et Varangerbotn : auberges, restauration et pompe.
- Vardø et Vadsø : grosses bourgades avec toutes ressources utiles.
- Kirkenes : dernière ville importante avant la frontière, avec toutes ressources.
Cette liste n'est évidemment pas exhaustive. D'autres opportunités peuvent exister sur la route. Huttes, chalets, auberges et hôtels : en juillet-août il est conseillé de réserver. Le site visitnorway.fr peut être une aide utile (entrer le nom de la région ou de la localité traversée).
Crédits photos et Remerciements
Erik Ritterbach, Daniel Schellenberger, Erik Ettrup, Jan Egil Fjørtoft, Svein Wiiger Olsen, Oscarsborg Fortress and Museum, Tromsø Defence Museum.