Les autres accès au Réduit


 

Localisation des principales positions défensives
(forteresses, ouvrages importants, barrages)
citées dans le texte.

Cliquez sur les repères indiqués pour accéder aux informations du lieu

Sattel Col du Jaun La Tine Nafels Trimmis Gondo Les défenses du Tessin Le barrage de Lona Naters Crestawald Albula Sihlsee Grütt_Gross Reichenburg

 

 
Sommaire

À l'ouest

Au nord

À l'est et au sud

Les défenses du Tessin


 

Les photos et plans s'agrandissent au clic

 


           Les autres accès au Réduit

 

A côté des grandes voies de passage obligées (vallées du Rhin et du Rhône, Gothard) et des accès au Réduit solidement fortifiés de Lucerne et de Thoune, pas une seule voie secondaire, pas un seul col, pas un seul sentier muletier de montagne pourrait-on dire, n'ont été négligés. Qu'il soit venu du nord, de l'ouest ou du sud, tout ennemi potentiel se serait inévitablement heurté partout à une succession de barrages antichars, de fortins et d'ouvrages d'infanterie, de casemates et d'ouvrages d'artillerie, sans parler des destructions préparées, qui lui auraient causé bien du souci. Il est vrai qu'un terrain particulièrement favorable à ce type de défense, surtout dans le massif alpin, était un atout incomparable pour les défenseurs. Evoquons ci-dessous quelques-uns de ces axes secondaires.

 

À l'ouest

 

Sur la frange ouest du Réduit deux axes, bien que relativement secondaires, ont été sérieusement fortifiés. Au sud, à la hauteur de Château-d'Oex, les ouvrages de La Tine et de La Braye jalonnent le cours de la rivière la Sarine. Au nord, en arrière de La Gruyère, c'est la vallée de La Jogne et le col du Jaun qui ont vu s'y implanter l'ouvrage de la Gross Tosse et les batteries du col. Sans parler des multiples barrages antichars et des ouvrages d'infanterie de ce secteur.

 


La Tine Sud

 

À 7 km à l'ouest de Château-d'Oex, le défilé de la Sarine et ses surplombs rocheux se prêtaient parfaitement à l'installation d'un verrou fortifié. Sur le flanc sud l'ouvrage mixte artillerie-infanterie A1651 La Tine Sud (nom de code " If ") déploie sur plusieurs niveaux un grand nombre d'embrasures dont deux de 7,5 cm, deux de 4,7 cm antichars remplacés par des 9 cm, trois de mitrailleuse, quatre de FM (en plus de ceux des postes d'observation) et un de projecteur IR. Il est relié à l'ouvrage Nord par une passerelle en travers des gorges de la Sarine. Depuis 2001 les locaux du casernement sont voués à l'affinage de fromages.

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L'entrée de l'ouvrage sous son camouflage, au bord de la route cantonale 190 Bulle/Château-d'Oex (AALMA).

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De nombreux (et parfois interminables) escaliers relient le niveau de l'entrée et des services aux multiples organes de combat (Une Porte Sur Deux Continents).

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L'un des deux groupes de la salle des machines (AALMA).

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Une passerelle par dessus les gorges de la Sarine relie les ouvrages Sud et Nord (ADAB et AALMA).

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Les locaux du casernement sont convertis aujourd'hui à l'affinage de fromages (AALMA).

 


La Tine Nord

 

Sur la rive nord du même défilé s'étend dans le rocher l'ouvrage A1652 La Tine Nord (nom de code " Frêne "). C'est également un fort mixte, artillerie-infanterie, au plan complexe et aux installations étagées sur plusieurs niveaux. Les escaliers "à perte de vue" n'y sont donc pas rares ! Il possède aussi de nombreuses embrasures dont deux de 7,5 cm, deux de 4,7 cm antichars remplacés par des 9 cm, trois de mitrailleuse, six de FM (en plus de ceux des postes d'observation) ainsi qu'un bloc pour projecteur IR. Comme son vis-à-vis auquel il est relié par passerelle il est équipé d'une salle des machines et d'un casernement, ici aussi à deux étages. La garnison des deux ouvrages atteignait au total quelque 240 hommes. Depuis 2001 galeries et locaux sont voués à l'affinage de fromages.

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L'entrée de l'ouvrage Nord (Chr. Hurni et AALMA).

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La galerie principale (AALMA).

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La salle des machines (AALMA).

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Les galeries en pente et avec escaliers ne sont pas rares ici également entre les différents niveaux (AALMA).

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L'une des trois chambres de tir pour deux FM. Entre les deux postes, une goulotte lance-grenade désaffectée (AALMA).

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L'une des trois casemates pour mitrailleuse et poste d'observation (AALMA).

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Les chambres de tir des deux canons de 75. Sur la droite, l'échelle d'accès au poste d'observation situé à un niveau supérieur (AALMA).

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Embrasures d'une casemate de mitrailleuse. Le poste d'observation est à droite (AALMA).

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Vues intérieure et extérieure de l'embrasure de la lunette du projecteur infrarouge (AALMA).

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La même embrasure sous camouflage (AALMA)

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Vues intérieure et extérieure de la sortie de secours des galeries supérieures (AALMA).

 


La Braye

 

Toujours en défense de l'axe de la Sarine, un puissant ouvrage d'artillerie a été installé sur le massif de La Braye, immédiatement au sud de Château-d'Oex, le fort A1680 La Braye. Datant des premières années 1940, il n'a été terminé qu'en 1945. Il était constitué de deux batteries, l'une de quatre canons de 10,5 cm sur affût de forteresse à leviers (10,5 cm 35 L42), l'autre de quatre canons de 10,5 cm sur affût de campagne. L'ouvrage possède deux entrées, quatre magasins à munitions, une salle des machines à deux groupes et un casernement sur deux étages. Un petit funiculaire intérieur relie les deux étages de combat.

 

L'actuel propriétaire des lieux a exigé l'effacement du plan et des photos prévus initialement sous ce titre.
 

 


Gross Tosse

 

C'est le seul ouvrage d'artillerie important du canton de Fribourg. Construit par la troupe de 1942 à 1945 dans un massif préalpin qui culmine à la cote 1374, A1750 Gross Tosse avait pour mission de barrer l'axe d'accès au Réduit depuis le plateau suisse (région de La Gruyère) par le col de Jaun. Cet axe permettait aussi d'atteindre par l'ouest la région de Thoune et ses défenses. Avec ses huit embrasures d'artillerie c'est un ouvrage relativement important. Armé initialement, en 1944, de 8 pièces de 12 cm sur affût de campagne, en 1947 une partie de ceux-ci est remplacée par 4 canons de 10,5 cm 35 L42 sur affût à leviers (portée 16-20 km). Vers le milieu des années 1950, 4 obusiers de 10,5 cm 42/46 L22 (portée 11-14 km) remplacent les derniers 12 cm.

L'ouvrage avait un effectif de 327 hommes (13/37/277, en 1948). Il possède toute l'organisation intérieure d'un grand ouvrage, à savoir quatre magasins à munitions, une salle des machines à deux groupes diesel, un casernement à deux étages et un réservoir de 100 m3 d'eau. Ces installations et les 8 chambres de tir sont reliées par 550 mètres de galeries dont 200 mètres pour la seule galerie principale. #1 D'après Dominik Clément, v. Biblio

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L'entrée sous et sans son camouflage. Sur la gauche, camouflée, une embrasure de défense en caponnière (AALMA).

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Dans le couloir de l'entrée avec son créneau de défense. Sur la gauche, un passage en "shunt" sert de prise d'air frais (Dom. Clément).

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Deux vues de la galerie principale au cœur de l'ouvrage (Dom. Clément).

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Une partie de la cuisine (Dom. Clément).

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Un coin du réfectoire troupe. En dehors des repas tables et banquettes se replient contre le mur (Dom. Clément).

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La salle de soins dans l'infirmerie (Dom. Clément).

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La salle des machines et ses deux groupes (Dom. Clément).

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Une partie d'un magasin à munitions (Dom. Clément).

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Obusier de 10,5 cm 42/46 L22 au bon vieux temps et peu avant leur enlèvement (Dom. Clément - Wikipedia).

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Niche radio et issue de secours (Dom. Clément).

 


Col du Jaun
(Jaunpass)

 

En plus d'une succession de barrages antichars et d'ouvrages d'infanterie barrant d'ouest en est le val de Jaun (voir ci-après), au col du Jaun lui-même ont été installées deux batteries à quatre canons de 10,5 cm chacune (Ouest et Est, A1711 à A1718), abrités dans des casemates non reliées et camouflées en granges de montagne. Ces deux batteries étaient elles-mêmes couvertes au nord par une troisième position, la batterie A1743 Euschels et ses deux 7,5 cm agissant vers le nord.

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Vue partielle du site du col du Jaun. On reconnaît, identiques, trois des quatre casemates de 10,5 cm camouflées en granges de montagne de la batterie ouest (Paebi – Wikipedia).

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Vue rapprochée de l'une des casemates de la batterie ouest (Paebi – Wikipedia).

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L'un des ces ouvrages reste équipé d'un canon de 10,5 cm (Dom. Clément).

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La même pièce vue de l'intérieur (Dom. Clément).

Barrages antichars et ouvrages d'infanterie du val de Jogne, d'ouest en est

  • Broc : simple barrage antichar.
  • Le Pessot : barrage battu par trois petits ouvrages d'infanterie, A1677, A1678, A1679.
  • La Tsintre : barrage battu par deux ouvrages d'infanterie face à face, A1756 et A1757, avec chacun un canon de 7,5 cm remplacés par des 9 cm, des mitrailleuses et des FM.
  • Pont du Roc : barrage, quatre abris sous roc.
  • Im Fang : barrage battu par deux ouvrages d'infanterie face à face, désignés A1747, avec mitrailleuses et FM.
  • Jaun (village) : barrage battu par deux ouvrages d'infanterie, A1745 et A1746.

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Ce dispositif est encore un exemple parfait de la défense d'un axe relativement secondaire d'accès au Réduit, réalisée par une succession de barrages antichars battus par des ouvrages d'infanterie et appuyés par un ouvrage d'artillerie puissant.

 

Au nord

 

La limite nord du Réduit s'appuie sur la fameuse Limmatstellung des années 1940 (position de la Limmat), elle-même installée sur les rives sud des obstacles naturels que sont les lacs de Walensee, d'Obersee et de Zurich, sans parler de la forteresse de Sargans sur l'aile droite. À partir de cette position, deux couloirs mènent au cœur du Réduit : à l'ouest celui de Sattel, à l'est le passage par le Glarus vers le col du Klausen. L'un et l'autre ont été solidement fortifiés.

 


Spitz

 

En plus des barrages antichars habituels et de leurs défenses d'infanterie, plusieurs ouvrages d'artillerie battaient cet axe ouest qui traverse du nord au sud le canton de Schwyz. L'ouvrage de Spitz, datant des années 1942-1943, situé sur les hauteurs à 2 km à l'ouest de Sattel, est en fait constitué de deux demi-ouvrages non reliés, A7347 (Sud ou demi-ouvrage inférieur) et A7348 (Nord ou demi-ouvrage supérieur). Tous deux, peu étendus, possédaient chacun deux canons de 7,5 cm 1903/1922 L/30 sur affût à leviers et s'apparentent donc plutôt à des batteries sous roc. Les installations intérieures de A7347 sont limitées à un PC de tir, deux magasins à munitions, un local pour générateur et un atelier. Logement, cuisine et stock de munitions demeuraient dans des baraquements à l'extérieur. À partir de 1981 ces ouvrages sont remplacés par des lance-mines de 12 cm et la batterie expérimentale Bison de Halsegg (v. 1ère partie, Ouvrages monoblocs pour 155 Bison). Si aujourd'hui A7348 est vide, A7347 reste bien équipé et peut être visité sur rendez-vous #2 www.schwyzer-festungswerke.ch .

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Dans la galerie principale.

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Un petit groupe électrogène de secours alimente l'ouvrage.

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Magasin à munitions.

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Poste d'observation et éventuellement de défense rapprochée.

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Les deux pièces de 7,5 cm 1903/1922 L30 en batterie dans leurs chambres de tir respectives.

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L'une des deux embrasures de 7,5 cm.

 


Stock

 

À 3000 mètres au sud-est des ouvrages Spitz, un 2e ouvrage de même facture couvrait en gros le même secteur nord/nord-est, A7345 Stock. Armé de quatre canons de 7,5 cm 03/22 L30, possédant deux entrées, ses locaux intérieurs sont tout aussi sommaires que son voisin et se réduisent à 4 petits magasins à munitions, un PC de tir, une salle des machines et un atelier. Environ 200 mètres de galeries relient ces locaux aux casemates d'artillerie. Des baraquements extérieurs servaient de logement, cuisine et de dépôt de munitions. Deux blockhaus non reliés assuraient la défense rapprochée. Aujourd'hui l'ouvrage est vide et muré et ses embrasures remblayées.

 


Verena

 

Le 3e ouvrage d'artillerie de la série, A7341 Verena, est situé au nord de Steinerberg, à 3 km au sud-ouest des ouvrages Spitz et, tourné vers le sud-ouest, il assurait la défense des arrières de la position. C'est également une batterie d'artillerie sous roc, du même type que les deux précédents, armé de quatre canons de 7,5 cm 03/22, et possédant les mêmes équipements intérieurs et extérieurs. Aujourd'hui l'ouvrage est totalement vide, les embrasures murées ou en partie remblayées mais il reste accessible et visitable.

 


Barbara

 

Le 4e et dernier ouvrage des quatre, A7330 Barbara, est situé à 4 km au sud-ouest de celui de Verena, à proximité de la voie ferrée à crémaillère du Rigi. Ses 4 canons de 7,5 cm 03/22 orientés vers le nord complétaient le plan de feu des trois autres batteries. C'est un ouvrage rigoureusement identique aux trois précédents, c'est-à-dire possédant deux entrées, 4 casemates de 7,5 et limité à un grand magasin à munitions, un PC de tir, un local de repos, un local générateur et un atelier. Une galerie principale de 150 mètres relient ces installations. Comme ses voisins il a été déclassé et vidé en 2004, ses embrasures murées mais resterait accessible.

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PC

 

Dans le même secteur deux postes de commandement des années 1940 demeurent intacts et visitables. Celui de A7360 Sattel, proche de la localité du même nom, dirigeait les tirs des ouvrages de Spitz et Stock. Il possède deux entrées, une issue de secours, un local générateur, une cuisine et sept locaux de logement et d'opérations.

Le PC A7444 Selgis, prévu pour abriter le commandement d'un corps d'armée puis après guerre d'une division de montagne et enfin d'une brigade du Réduit, est nettement plus important. Situé dans la vallée de Muotatal, à 2 km au sud-est de Schwyz, réalisé en 1941-1942, il possède deux entrées avec défense, une issue de secours et une quinzaine de locaux (local technique avec générateur et ventilation filtrée, logement avec 93 couchettes, cuisine, sanitaires, bureaux du commandement, central téléphonique, etc.). Déclassé en 2003 mais conservé en l'état, cet ouvrage peut être visité #2 www.schwyzer-festungswerke.ch .

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              PC Sattel 

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L'entrée principale et l'entrée secondaire.

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Dans les galeries de l'ouvrage.

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Le central téléphonique en relation avec les ouvrages de Spitz et de Stock.

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Au PC, le coin des calculateurs.

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Le puis d'accès à l'issue de secours.

                  PC Selgis 

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L'une des deux entrées du PC, au bord de la route Schwyz/Muotathal (S. Gubler).

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L'intérieur du PC souterrain (S. Gubler).

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Le groupe électrogène de secours de l'ouvrage (S. Gubler).

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La cuisine semble un peu sous-équipée pour préparer les repas de près d'une centaine d'hommes (S. Gubler).

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Dans les années 1940 un artiste peintre de l'équipe du PC a généreusement décoré l'une des salles de l'ouvrage (S. Gubler).

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L'issue de secours (S. Gubler).


Sihlsee

 

À quelques kilomètres à l'est de l'axe Sattel un axe secondaire passant par le lac Sihlsee pouvait permettre éventuellement de contourner la position de Sattel. Un double barrage antichar battu par deux ouvrages d'infanterie y a été installé en 1942-43. Sur la rive est du lac, l'ouvrage sous roc A7008 Ruestel ne possède qu'une casemate avec poste d'observation armée d'un antichar de 4,7 cm puis de 9 cm et d'une mitrailleuse Mg 11 puis Mg 51. Depuis l'entrée, sur une petite galerie d'une soixantaine de mètres se greffent central téléphonique, cuisine-réfectoire, chambre de repos, niche radio et petit magasin à munitions. À l'extérieur, un fortin A7009 camouflé en baraque flanquait l'ouvrage. Celui-ci est visitable #2 www.schwyzer-festungswerke.ch .

 

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L'entrée de l'ouvrage. Il est l'un des rares à ne pas posséder une issue de secours.

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Une petite galerie longue d'une cinquantaine de mètres relie l'entrée aux quelques locaux intérieurs et à la casemate de combat.

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Un premier local abrite à la fois la cuisine, le réfectoire et le central téléphonique. Une petite chambre de repos lui ai également adjointe.

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L'armement principal de l'ouvrage est ce canon de 9 cm 50 qui croise son tir avec l'ouvrage de Steinbach sur l'autre rive du lac de Sihlsee.

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Seul l'œil du connaisseur distinguera dans cette paroi les panneaux de camouflage des embrasures.

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Les panneaux de camouflage déployés démasquent les trois embrasures de la casemate de l'ouvrage. De g. à dr. mitrailleuse, observatoire/FM, canon de 9 cm (kleinesstachelschwein.ch).

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Une baraque anonyme abritant un blockhaus A7009 en flanquement de l'entrée et des embrasures de l'ouvrage se dressait à peu de distance de celui-ci. Il n'existe plus aujourd'hui.

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Le fortin de flanquement A7009 était armé à l'origine (1943) d'une arquebuse de 24 mm 38/41 et d'un FM 25 (cette photo) puis après 1960 d'une mitrailleuse 51 et d'un fusil d'assaut 57. Un blockhaus identique existait à proximité de l'ouvrage de Steinbach.

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Vue d'ensemble depuis l'ouvrage de Steinbach du site des barrages antichars du Sihlsee. L'ouvrage de Ruestel s'étend dans le rocher au centre de l'image. Les deux rives du lac étaient obstruées et sous le feu de l'ouvrage opposé.

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Sur la rive ouest, un 2e ouvrage sous roc, A7010 Steinbach, faisait face au précédent. Egalement armé d'un antichar de 4,7 cm puis de 9 cm et d'une mitrailleuse Mg 11 puis Mg 51, il abritait aussi le poste de commandement d'une batterie d'artillerie et possède de ce fait plus de locaux que son voisin, trois entrées et une issue de secours. Il est occupé par une entreprise privée.

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Face à l'ouvrage de Ruestel, les embrasures de l'ouvrage de Steinbach : de g. à dr. canon de 9 cm, observation/FM, mitrailleuse.


Grütt-Gross

 

À une dizaine de kilomètres à l'est du lac Sihlsee, un autre axe secondaire N-S puis E-O pouvait également permettre une action de contournement vers l'axe du Sihlsee. En plus d'une multitude de barrages antichars, un petit centre de résistance a été installé à Grütt (aujourd'hui Sonne), à 1 km au nord de la bourgade de Vorderthal. Construit en 1942-1943, renforcé par deux fortins proches, l'élément principal de cette défense est le petit ouvrage d'infanterie A6966 Grütt-Gross. Son organe actif est une grosse casemate à trois directions de tir et six embrasures : une pour canon antichar, deux de mitrailleuses, trois de postes d'observation.

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Vue d'ensemble du bloc actif de l'ouvrage de Grütt avec ses six embrasures (kleinesstachelschwein.ch).

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L'une des façades aligne vers l'est quatre embrasures, de g. à dr. observation/FM, mitrailleuse, observation/ FM, canon antichar (kleinesstachelschwein.ch).

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Sur l'autre façade, côté sud, embrasures de mitrailleuse et d'observation/FM (kleinesstachelschwein.ch).

Ces deux exemples – Sihlsee et Grütt – illustrent parfaitement, parmi quelques centaines d'autres positions et installations du même type, la stratégie des multiples barrages antichars appuyés chacun par des petits ouvrages d'infanterie sous roc et/ou en béton. Ces dispositifs couvraient la quasi totalité des voies de passage du pays, du grand axe obligé à la plus petite route secondaire perdue dans les montagnes.

 


Reichenburg

 

Avec celui de Sattel à l'ouest, cet axe est à l'est la 2e grande voie de passage obligée nord-sud de cette région.

À une dizaine de kilomètres au nord-est de cette dernière position du Sihlsee, la trouée de 14 km entre les lacs d'Obersee et Walensee, reliés par le canal de la Linth, donnait directement accès au Réduit par sa frange nord. Une inondation préparée, un barrage antichar, des alignements d'obstacles, trois ouvrages d'infanterie et plusieurs fortins au niveau des localités de Reichenburg et Giessen devaient barrer cet axe.

C'est sous la butte de l'église de Reichenburg qu'a été inséré dans les années 1941-1942 le petit ouvrage d'infanterie A6874 Burg et ses deux étages. Il possède quatre petites casemates de mitrailleuse et un poste d'observation/FM, ainsi qu'un petit cantonnement avec cuisine et un local avec générateur. Il peut être visité #2 www.schwyzer-festungswerke.ch .. À Reichenburg demeure aussi un 2e ouvrage, A6871 Fels, avec deux mitrailleuses, un observatoire et un PC de bataillon.

Sur la rive nord du canal de la Linth se trouve le contre-ouvrage de celui de Burg, A6903 Möslifluh, qui possédait deux canons antichars de 4,7 cm, une mitrailleuse et un poste d'observation. Durant la Guerre froide cet ouvrage a été transformé pour accueillir l'une des bases de l'organisation secrète de résistance P-26 #3 P-26, voir en fin de la 1ère partie..

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La butte de l'église de Reichenburg de laquelle émergent trois blocs de combat, de g. à dr. Mg 1, Mg 2 et Mg 3 (P. Wihler).

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L'entrée principale de l'ouvrage.

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L'entrée secondaire qui est aussi l'une des deux issues de secours (P. Wihler).

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Dans les galeries – bétonnées – de l'ouvrage.

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L'une des casemates pour mitrailleuse et observatoire/FM, le bloc Mg 4 (P. Wihler).

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Derrière cette embrasure du bloc Mg 2 seulement un poste d'observation et FM (P. Wihler).


Grynau

 

Appartenant au même dispositif de barrage de l'entre-deux-lacs (Obersee et Walensee), à 5 km au nord de Reichenburg, sur le promontoire de Grynau, a été installé l'ouvrage d'infanterie A6913 Grynau, construit de 1940 à 1942. Armé à l'origine d'un canon antichar de 4,7 cm et de 6 mitrailleuses Mg 11, l'ouvrage reçut en remplacement dans les années 1960 un canon antichar de 9 cm et 6 mitrailleuses Mg 51. Avec son bloc d'entrée il possède 8 blocs dont un observatoire d'artillerie équipé d'une cloche d'origine tchèque, tous reliés par un réseau de 1000 mètres de petites galeries. Prévu pour un équipage de 80 hommes environ, il possède aussi un casernement et une salle des machines. En réalité cet ouvrage n'était qu'un élément, d'ailleurs resté inachevé, d'un important point d'appui d'infanterie qui aurait comporté en outre deux autres entrées, une issue de secours et 4 fortins mitrailleuse, soit en finale un total de 16 blocs, entrées, issues de secours et observatoire compris. L'ouvrage peut être visité #2 www.schwyzer-festungswerke.ch ..

 

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L'imposant bloc d'entrée abrite aussi à son extrémité opposée un créneau de mitrailleuse (AALMA).

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Accrochés sur le flanc sud de la butte du Schlosswald, les blocs Entrée et Mg 18 (T. Schnyder).

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Camouflé autant que faire se peut, le bloc mitrailleuse Mg 17 (T. Schnyder).

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Le bloc Mg 20 et son camouflage récent (T. Schnyder et auteur).

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La cloche de l'observatoire d'artillerie (T. Schnyder).

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Le curieux camouflage en faux stère de bois de l'embrasure mitrailleuse du bloc 01 ou 21 selon les documents. Il s'agit en fait d'un essai au moment de la reconversion de l'ouvrage en musée (T. Schnyder).

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Dans les étroites galeries ovoïdes, toutes entièrement bétonnées, de l'ouvrage.

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Le cantonnement souterrain se résume à une chambre de repos qui fait aussi fonction de réfectoire, à un coin cuisine et au central téléphonique.

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Le local des machines possède trois petits groupes électrogènes.

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A proximité, les systèmes de ventilation et de filtrage.

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Un FM 25 de défense rapprochée et deux inhabituels créneaux à rotule. Ce type de créneau permet en outre l'emploi d'une lunette et d'un lance-grenades.

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Dans le bloc IK 19 (Infanterie-Kanone), l'affût à flasque atteste l'installation à l'origine d'un 4,7 cm antichar auquel a succédé plus tard un 9 cm (AALMA).

 


Niederberg

 

Sur le même axe nord-sud mais à une dizaine de kilomètres au sud-est du dispositif précédent et sur la frange nord du Réduit, un solide barrage d'artillerie a été établi à l'entrée de la vallée de la Linth et au niveau de la localité de Näfels. En plus des habituels obstacles antichars et de leurs ouvrages défensifs d'infanterie, ce barrage a été renforcé par deux ouvrages d'artillerie moyens de part et d'autre de la vallée, Niederberg et Beglingen.

Installé sur le flanc ouest de la vallée, l'ouvrage A6740 Niederberg a été construit en 1941-1942 et possède (de nos jours) une entrée discrète, camouflée en baraque anonyme, une galerie principale de 400 mètres et quatre embrasures de 7,5 cm 39 à l'origine, remplacés en 1984 par quatre obusiers de 10,5 cm 46. L'organisation intérieure comprend un cantonnement à deux étages pour 150 hommes, une salle des machines à trois groupes, deux magasins à munitions et deux issues de secours. Une petite galerie supérieure de 74 m, reliée par puits et échelles à la galerie principale, donne accès à deux postes d'observation et au réservoir d'eau de 300 m3. Déclassé en 2001, l'ouvrage a été acquis par la commune de Näfels en 2007 et peut être visité.

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Cette entrée discrète et anonyme à flanc de montagne donne accès à l' important ouvrage d'artillerie du Niederberg.

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Vue sous trois angles différents, la salle des machines avec ses trois groupes et son tableau de contrôle et de commande de la distribution électrique dans l'ouvrage.

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La cuisine et ses équipements, prêts à fonctionner.

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Central téléphonique d'ouvrage.

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Un puits vertical accède, 24 mètres au-dessus de la galerie principale, au réservoir à eau et à une petite galerie supérieure terminée par deux postes d'observation.

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A l'extrémité d'une galerie – qui fait aussi office d'issue de secours –  une porte blindée et une série de clapets de surpression évacuent le souffle en cas d'explosion intérieure.

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En attente de remontage, deux obusiers de 10,5 cm 42/46 L22.

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L'une des embrasures avec son obusier de 10,5 cm en batterie (Michi Baer - Wikipedia).

 


Beglingen

 

Sur le flanc est de la vallée de la Linth, presque en face du fort de Niederberg, un second ouvrage d'artillerie, A6756 Beglingen, renforçait la défense du secteur Linth et en particulier du barrage de Näfels. Réalisé de 1941 à 1943 cet ouvrage était prévu pour 2 x 7,5 cm 39 et 2 x 10,5 cm 39 ainsi qu'un 4,7 cm 41 antichar, remplacé plus tard par un 9 cm 50. Il avait aussi deux observatoires d'artillerie, deux créneaux projecteur IR et trois mitrailleuses. Ses particularités sont d'être établi sur deux niveaux, un pour l'artillerie, un pour l'infanterie, et de posséder un funiculaire intérieur entre l'entrée et les œuvres vives (longueur 60 m, dénivelée 26 m). Parmi les installations de service demeure une salle des machines à trois groupes.

La batterie de 7,5 cm avait pour mission de flanquer le barrage de Näfels, l'ouvrage opposé de Niederberg et ses arrières. Quand à la batterie de 10,5 cm elle devait battre la trouée entre les deux lacs d'Obersee et Walensee, la zone inondable Reichenburg/Benken et le canal de la Linth.

Convoité à partir de 2010 par un groupement de sauvegarde puis utilisé pendant un temps pour y loger des immigrés, il a finalement été cédé en 2018 à une société locale dans un but de... préservation du patrimoine.

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L'entrée de l'ouvrage, qui n'a plus son camouflage habituel, s'ouvre dans le flanc est de la vallée de la Linth (DR).

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Un escalier et un petit funiculaire intérieur relient l'entrée aux œuvres vives du fort situées à un niveau supérieur (DR).

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La galerie principale de l'ouvrage (DR).

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Comme son vis-à-vis Niederberg, la salle des machines de Beglingen possède trois groupes à moteur Sulzer (DR).

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Dans l'un des blocs d'infanterie on reconnaît l'affût à flasques d'un antichar de 4,7 cm à l'origine, remplacé dans les années 1950 par un 9 cm 50 (au 1er plan à gauche) (DR).

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Tels qu'ils ont été retrouvés il y a quelques années, tubes de 10,5 cm 39 apparemment en déshérence dans l'une des casemates d'artillerie (DR).

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À 4 km au sud de Näfels, à l'intérieur même du Réduit, a été installée en outre dans le vallon de l'Ennetberg une double batterie d'artillerie, soit 8 obusiers de 12 cm 12/39. Abrités dans des casemates camouflées en chalets et granges, ces pièces de 12 cm ont été remplacées plus tard par quatre obusiers de 10,5 cm 46 seulement, les casemates libérées servant alors de PC, abri et dépôt.

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Dans le vallon voisin d'Ennetberg une double batterie de 12 cm 12/39, soit 8 obusiers, renforçait considérablement la défense de cet accès au Réduit. De nos jours les casemates d'artillerie demeurent toujours camouflées en chalets et granges parmi les autres chalets (Paebi - Wikipedia).

 


À l'est et au sud

 

Au sud de la forteresse de Sargans le vaste canton des Grisons constitue pratiquement toute la partie est du pays. En plus d'une multitude de barrages antichars et d'ouvrages d'infanterie, trois ouvrages d'artillerie renforçaient la défense de cette partie orientale du pays : ceux de Haselboden (1941-1943, 4 x 7,5 cm en casemates), Molinära (1941-1943, 2 x 7,5 cm en casemates, suivis après 1990 de 4 x 15,5 cm Bison) et Crestawald (1939-1941, 2 x 10,5 cm en casemates).

 


Haselboden

 

À une vingtaine de kilomètres au sud de la position de Sargans et au niveau de Trimmis, a été établi en travers de la vallée du Rhin un puissant barrage antichar battu par de nombreux organes d'infanterie et surtout par les deux ouvrages d'artillerie de Haselboden et Molinära. Le premier, A6325 Haselboden, construit de 1941 à 1943, s'ouvre dans les falaises de la rive gauche, à l'ouest de Trimmis. Il possède quatre embrasures de 7,5 cm de forteresse, un 4,7 cm antichar, 3 observatoires, une mitrailleuse ainsi que l'infrastructure intérieure usuelle (deux magasins à munitions, casernement, salle des machines, etc.). L'ouvrage a été démantelé en 2015 seulement.

Dans les années 1960 a été ajouté au nord de Haselboden un ouvrage d'infanterie A6329 Neuburg doté de deux lance-mines de 8,1 cm.

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L'entrée, aujourd'hui un peu délaissée, ne donne plus accès qu'à un ouvrage vide (P. Wihler).

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Dans les falaises de la rive gauche de la vallée du Rhin, les embrasures de la casemate d'infanterie avec ses trois classiques : de g. à dr., canon antichar de 4,7 cm, observatoire/FM, mitrailleuse Mg 11 (P. Wihler).

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L'une des vastes embrasures d'artillerie, typiques des années 1940 et difficiles à camoufler (P. Wihler).

 


Molinära

 

A6315 Molinära est le contre-ouvrage de celui de Haselboden. Logé dans les escarpements de la rive droite, à env. 1000 mètres au nord de Trimmis, il ne possédait que deux 7,5 cm à mission antichar et deux observatoires. En 1960 il a été agrandi dans sa partie sud par une casemate de projecteur et deux mortiers de 8,1 cm sous coupole. Dans les années 1990 il a été remplacé par une batterie à deux monoblocs pour canons de 15,5 cm Bison.

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L'entrée de l'ouvrage, toujours soigneusement camouflée.

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Les accès à la batterie de 155 Bison des années 1990.

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L'une des deux casemates de 155 Bison. Les canons ont été déposés.

 


Crestawald

 

À une trentaine de kilomètres au sud de Coire (Chur en allemand), près de Sufers, l'ouvrage d'artillerie A7833 Crestawald et une succession de barrages antichars assuraient l'interdiction de l'axe du col du San Bernardino qui relie les Grisons au Tessin. Construit de 1939 à 1942, l'ouvrage ne possède que deux pièces de 10,5 cm BK39 L42 portant de 18 à 23 kilomètres et deux mitrailleuses de 7,5 mm. Ces deux pièces de 10,5 cm à flasques étaient en fait des prototypes. À la différence de la plupart des autres ouvrages d'artillerie il présente la particularité de posséder un plan particulièrement compact et donc un réseau de galeries peu étendu. En raison des différences de niveau intérieures deux petits funiculaires monte-charge y ont été installés. En 1995 l'ouvrage est abandonné par l'armée, déclassé en 2000, repris par une association locale et ouvert aux visiteurs en 2001 #4 www.crestawald.ch ..

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L'entrée réelle de l'ouvrage disparaît derrière une baraque de camouflage parfaitement anonyme.

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L'une des deux embrasures d'artillerie surmontée d'un créneau de mitrailleuse.

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Sur cette embrasure d'artillerie n° 1 une grande partie des chaînes de camouflage et d'éclatement a été déposée afin de mettre en valeur canon et embrasure. Le dispositif fixé sur le canon permet de mesurer la vitesse du projectile à la sortie du tube.

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La même pièce de 10,5 cm BK39 L42 sur son affût à flasques et dans sa chambre tir.

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L'une des deux mitrailleuses Mg 51 avec son panorama de tirs repérés.

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L'un des deux petits funiculaires monte-charge intérieurs de transport de matériels et munitions relie les deux niveaux d'artillerie.

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La salle des machines, aussi pimpante qu'à l'origine.

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Cerise sur le gâteau, le site de Crestawald présente aussi sur sa périphérie une pièce de DCA de 20 mm 54 Oerlikon comme en possédaient tous les ouvrages importants. Certains forts en avaient même jusqu'à 12 emplacements.

 


Albula

 

À l'époque 1940-1990, avec ses dizaines de barrages antichars battus par autant d'ouvrages d'infanterie, le canton des Grisons (Graubünden en allemand), bien que peu perméable, était un modèle de plus dans le cadre de l'organisation fortifiée du pays. Un exemple parmi d'autres, à côté des quelques grands axes plus ou moins obligés qui traversent le canton, l'insignifiant passage par le col d'Albula reliant deux de ces axes possédait lui-aussi son barrage et ses ouvrages défensifs.

Etabli en 1938-1939, situé dans l'axe du val d'Alvra à 1,5 km à l'ouest du col, il était constitué d'un bunker (A7660) à 3 étages reliés par des échelles, armé d'un canon antichar (7,5 cm infanterie puis 9 cm) et de deux mitrailleuses. Dans les rochers dominant celui-ci de part et d'autre du val, s'y ajoutait deux petits ouvrages sous roc opposés (A7661 et A7662), armés chacun de deux mitrailleuses. Le barrage lui-même était fait de blocs de rochers plantés dans le sol. Le bunker principal, entièrement recouvert de rocaille de camouflage, est visitable #5 www.festung-albula.ch ..

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À peu de distance du col de l'Albula, sous une montagne de vraie et fausse rocaille se terre le gros bunker A7660, élément essentiel du barrage antichar local (AALMA).

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Le camouflage en partie abaissé laisse entrevoir une première embrasure qui abrite une mitrailleuse et un poste d'observation ou un FM de défense rapprochée (AALMA).

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Sur le côté de cette embrasure s'ouvre celle du canon de 9 cm suivie d'une troisième embrasure, pour une 2e mitrailleuse (AALMA).

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L'une des deux chambres de tir, celle du canon de 9 cm et de la mitrailleuse de gauche (AALMA).

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Gros plan sur le canon de 9 cm. L'affût à flasques trahit l'existence auparavant d'un canon antichar de 7,5 cm (AALMA).


Simplon

 

 


Naters

 

À une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du secteur Grimsel-Furka #6 V. chapitre II-3, St-Gothard. s'ouvre une autre voie de passage importante entre la Suisse et l'Italie, celle du Simplon. La défense du col et du tunnel ferroviaire de ce nom, ainsi que celle de la cuvette et carrefour de Brigue, ont justifié l'installation à Naters, sur les hauteurs de Brigue, d'un grand ouvrage d'artillerie, A9000 Naters. Construit en falaise de 1939 à 1943, il comporte une longue galerie principale sur laquelle se greffent d'un côté les organes d'observation et de combat, de l'autre les magasins à munitions, les locaux techniques (dont une salle des machines avec trois groupes Sulzer) et les cantonnements pour 200 hommes. Une particularité de ce fort est de disposer d'un quartier particulier réservé aux femmes incorporées dans le PC du régiment d'alerte.

L'ensemble des galeries s'étend sur plus de 1000 mètres et la surface des locaux dépasse 4000 m2. Initialement, en 1940-41, il ne possédait que 4 canons de 7,5 cm mais en 1941-43 sont venues s'ajouter deux pièces de 10,5 cm qui pouvaient aisément atteindre le col du Simplon et la zone frontière. Les 7,5 battaient la cuvette de Brigue et le portail nord du tunnel du Simplon. Utilisé jusqu'aux années 1990, l'ouvrage a été déclassé en 2002 puis acquis par la commune de Naters en 2005. En plus d'avoir été conservé dans son état des années 1990 (à l'exception des canons de 7,5 cm), il abrite sous l'enseigne de La Caverna plusieurs expositions dont une dédiée à la Garde pontificale #7 www.simplonfestungnaters.ch ..

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L'entrée de l'ouvrage, aujourd'hui dépourvue de l'habituel camouflage. Le fort possède en outre trois issues de secours.

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Au coeur de l'ouvrage, la galerie principale ici au niveau des salles des machines et de la ventilation.

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Installé dans le même secteur, l'imposant central téléphonique date de la période 1970-1990.

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Trois aspects de la salle des machines avec ses trois groupes à moteur Sulzer et son panneau de contrôle et de commande.

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                                                                  Les installations de ventilation et de filtrage.

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Une partie des cuisines prévues pour les repas de quelque 200 hommes.

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Un affût à flasques pour un 4,7 cm 41 antichar à l'origine a été modernisé dans les années 1950 par un 9 cm Pak 50/57. Remarquer à l'avant du siège du tireur le bouton de la détente actionné par une pression du genou.

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L'un des trois postes d'observation. Le petit treuil de droite permet l'ouverture/fermeture du panneau de camouflage extérieur.

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Poste de mitrailleuse Mg 51 de flanquement et de défense rapprochée.

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               L'une des deux pièces de 10,5 cm BK39 L42 sur affût à flasques venues renforcer en 1943 les quatre 7,5 cm.                  Portée max. 21 000 mètres.

 

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L'une des issues de secours et d'évacuation de l'air intérieur (ventilateur). De part et d'autre les clapets d'échappement en cas d'explosion dans un magasin à munitions.

 


Gondo

 

Peu avant la frontière, la route du Simplon emprunte un passage étroit et encaissé, les gorges de Gondo #8L'ancienne route qui était sous le feu de l'ouvrage, taillée dans la paroi gauche de la gorge, est aujourd'hui abandonnée au profit d'un nouveau tunnel routier.. Dès 1815 un mur fortifié contrôlait ce passage mais c'est surtout de 1909 à 1918 qu'est construit dans la paroi sud un ouvrage d'infanterie, quelque peu modernisé vers 1939 puis durant la Guerre froide, le fort A9105 de Gondo. Les installations d'origine (galeries de fusillade Ouest et Est, cantonnement à fenêtres) et plus récentes s'y côtoient. Sur l'étroite galerie principale, longue de plusieurs centaines de mètres, se greffent successivement : l'accès à la galerie de défense Ouest, l'accès au baraquement extérieur, la salle des machines (deux groupes électrogènes), le casernement avec sa façade à fenêtres munies de volets blindés et créneaux mitrailleuses au fond d'une vaste alcôve-caverne, un emplacement mortier, la galerie défensive Est où demeurent deux canons antichars de 9 cm, l'un sur affût à flasques, l'autre sur pivot, datant des années 1950. L'ouvrage est ouvert aux visiteurs #9 www.ecomuseum.ch ..

Sur le flanc nord de la gorge, au-dessus de la route en galerie, a été établi le contre-ouvrage du fort de Gondo également désigné A9105. Bien entendu, entre Brigue, le Simplon et Gondo, de nombreux autres petits ouvrages d'infanterie, fortins, abris et barrages contribuaient à la défense de cet axe important.

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Le défilé de Gondo vu depuis la galerie est de l'ouvrage, en direction de la frontière et de l'Italie (AALMA).

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En amont des gorges de Gondo on devine la galerie de fusillade ouest (le mur rouge au centre) derrière laquelle s'ouvre l'entrée du fort du même nom (AALMA).

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La galerie de fusillade ouest et l'entrée du fort de Gondo (AALMA).

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Gros plan sur la galerie de fusillade ouest qui précède l'entrée du fort de Gondo (Paebi - Wikipedia).

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L'étroite galerie principale de l'ouvrage, percée dans le flanc sud du défilé, s'étend sur plusieurs centaines de mètres. Elle restée telle qu'à l'origine, c'est-à-dire au début du 20e siècle.

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L'un des deux petits groupes électrogènes de secours.

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La cuisine, restée dans sa configuration d'origine, est une vraie pièce de musée.

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L'alcôve taillée dans la roche au fond de laquelle s'étend le casernement troupe en cours d'achèvement pendant la Première Guerre mondiale (Aug. Gysi - Archives fédérales suisses - Wikipedia).

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Au fond de l'alcôve se loge en caverne le casernement troupe. Remarquer les volets blindés sur les fenêtres (!), la porte blindée et les deux créneaux de défense armés de mitrailleuses Mg 51.

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La chambre de tir du casernement, ses deux Mg 51 et son bac de refroidissement des armes (Ecomuseum Simplon).

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Une chambre de tir de la galerie Est a été plus ou moins sommairement équipée d'un antichar de 9 cm sur affût à pivot et glissière. Bizarrement, une sortie de secours peu protégée s'ouvre à proximité.

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La même pièce de 9 cm vue de l'extérieur (Paebi - Wikipedia).

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Plus sérieux, un poste pour un 4,7 cm antichar sur affût à flasques des années 1940 a été modernisé ultérieurement par un 9 cm 50/57 très complet.

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La galerie de défense Est vue du flanc nord des gorges (AALMA).

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Le défilé de Gondo, passage obligé pendant longtemps par la route du Simplon entre le Valais et le Piémont. En haut à gauche, la galerie de défense Est du fort de Gondo. Dans la paroi de droite, on aperçoit l’ancienne route en galerie au-dessus de laquelle se trouve le contre-ouvrage de celui de Gondo (Paebi - Wikipedia).

 


Les défenses du Tessin

 

 

Seul canton situé entièrement au sud du massif alpin et de ce fait totalement tourné vers l'Italie, le canton du Tessin (Ticino en italien) était la porte d’entrée majeure d'une éventuelle attaque venue du sud. En particulier, l'axe Lugano/Bellinzone/Airolo mène directement par la Leventina (la vallée de la rivière Tessin) au pied du St-Gothard, au portail sud de son tunnel ferroviaire et à son col routier. C'est donc sur cet axe qu'ont vu le jour les principales fortifications du Tessin.

Considérant le Tessin tel le "ventre mou" de la Suisse, parallèlement aux travaux de fortification à St‑Maurice et Luzisteig, le général Dufour entreprit vers 1850 de renforcer les alentours de Bellinzone. On a vu précédemment que, dans les années 1880-1890, l'effort s'était principalement porté sur le secteur d'Airolo, au pied et au col du St-Gothard. Mais c'est après 1910 que se réalisera une véritable ligne défensive de part et d'autre de Bellinzone, à l'entrée sud de la Leventina, avec les batteries de flanquement (c'est-à-dire des ouvrages d'artillerie) de Gordola, A8062 Magadino et A8046 Monte Ceneri (ou de Spina), toutes à deux pièces de 7,5 cm 1903.

Dans les années 1930-1940 et au début de la Guerre froide ces ouvrages seront tant soit peu modernisés et maintenus en activité. Enfin, durant la Guerre froide, les positions de barrage locales seront battues par les deux monoblocs Centi (tourelles de chars Centurion) A8029 Nord et A8030 Sud de Camorino avec leurs canons de 10,5 cm antichars. Ceci pour n'évoquer que l'ossature de la position de Bellinzone. En finale, avec les divers ouvrages d'infanterie, fortins, barrages et autres positions d'artillerie réalisés de 1910 aux années 1940 et au-delà, ce sera une ligne défensive quasi continue de 35 kilomètres qui suivra en arc de cercle le tracé de la frontière de l'ouest de Locarno au nord de Bellinzone.

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Sous camouflage, l'entrée "moderne" du fort de Gordola, sur les hauteurs de Locarno.

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Fort de Gordola - Dans les galeries des agrandissements des années 1940.

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Fort de Gordola – Un unique petit groupe électrogène subsiste pour l'alimentation de secours de l'ouvrage.

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Vu d'ensemble de l'ouvrage d'artillerie de Magadino, au sud-est de Locarno, vers 1914 peu après son achèvement (DR).

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Magadino – L'aile droite de la façade est percée de deux créneaux pour mitrailleuse et trois autres, plus petits, pour l'observation ou la défense rapprochée. Au fond, de l'aile gauche émergent les deux canons de 7,5 cm 1903 du fort (DR).

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La façade de l'ouvrage de Spina (ou de Monte Ceneri) vers 1914, avec ses quatre niveaux : de bas en haut, observation et défense rapprochée, deux canons de 7,5 cm 1903, deux mitrailleuses, deux projecteurs. Comme ses voisins Gordola et Magadino, l'ouvrage a été agrandi et modernisé plus tard (DR).

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Spina – La même façade de nos jours, peu à peu masquée par des plantations grimpantes. Aurait-on honte quelque part de ces vénérables et majestueux édifices ?

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Spina – Dans les agrandissements modernisés des années 1940.

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Spina – La salle des machines avec ses deux groupes des années 1940.

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Spina – Un peu rustiques, les appareils de ventilation et de filtrage.

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Spina – La cuisinière à trois marmites semble aussi dater du début du 20e siècle.

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Spina – Une pièce de 7,5 cm 1903 sur affût à collier cylindrique est en exposition dans la chambre de tir des canons.

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L'un des deux bunkers Centi de Camorino a conservé sa tourelle Centurion avec canon de 10,5 cm antichar. Des plaques de blindage supplémentaires ont été ajoutées sur la tourelle tandis qu'à gauche de l'embrasure demeure encore en place un élément de volet amovible.

 


Le barrage de Lona

 

Conscients de la difficulté de défendre ce secteur plus ou moins enclavé en territoire italien, les responsables militaires suisses ont conçu dès 1939-1943, l'importante position de barrage LONA (ou de la Lona) dans la vallée du Tessin à la hauteur des villages de Lodrino et Osogna, au sud de Biasca, qui est restée un modèle du genre. Au niveau de Lodrino a été installé le barrage d'obstacles antichars, fait de blocs de béton et de rails verticaux. Cette double ligne d'obstacles est battue par six petits ouvrages et blocs d'infanterie et par deux petits ouvrages d'artillerie à 2 x 7,5 cm. À la fin de la Guerre 1939-45 cet ensemble réunissait 4 canons de 7,5 cm, deux 24 mm AC, six 4,7 cm AC et 45 mitrailleuses.

En outre, 4,5 km plus au nord, en amont d'Iragna, un puissant barrage d'artillerie, la position Mondascia-Mairano, complétait le dispositif. Elle était constituée de 8 ouvrages dont 6 casemates et deux petits ouvrages sous roc armés au total de 8 x 12 cm 1882, ainsi que d'un PC souterrain près de Biasca. En 1954 les pièces de 12 cm ont été remplacées par des obusiers de 10,5 cm 42/46 L/22 dont trois exemplaires restent visibles aujourd'hui #10 Un exemplaire dans la casemate Mairano 4 sur la rive droite de la rivière Tessin, deux autres sur le site du Forte Mondascia, rive gauche, au sud de Biasca, visitables les trois..

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À quelques kilomètres au nord de Bellinzone, ce bunker proche de Lodrino est l'un des éléments parmi de nombreux autres du barrage Lona qui interdisait totalement le passage par la vallée de la Leventina vers le Gothard. Ce fortin était armé d'un canon antichar de 9 cm et d'une mitrailleuse.

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Sous un camouflage qui a un peu perdu de sa teinte d'origine se dissimule l'un des huit ouvrages et casemates d'artillerie du barrage Lona, armé à l'origine d'un canon-obusier de 12 cm puis de 10,5 cm.

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Une pièce très complète de 10,5 cm 42/46 L22 sur affût à leviers demeure en place dans cet ouvrage désigné Mairano 4.

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La chambre de tir de l'ouvrage d'artillerie de Mondascia – qui est visitable – possède également une pièce de 10,5 cm 42/46 L22.

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La même pièce vue de l'extérieur.

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Une casemate voisine de l'ouvrage, désignée A8157 Mondascia 3, abrite également un obusier de 10,5 cm, le 3e de ce type préservé dans le secteur.

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Proche de Biasca, le PC de Pollegio abritait le commandement du secteur.


Mondascia

 

L'un des sites fortifiés de la position de barrage de la Lona, l'ouvrage d'artillerie A8158 Mondascia 4, a été préservé, valorisé et ouvert aux visiteurs #11 www.fortemondascia.ch .. Situé en lisière sud de l'agglomération de Biasca, construit de 1939 à 1943 et entièrement creusé dans le roc, il présente successivement le long de sa galerie principale : un petit local technique, le poste de commandement, un grand dépôt de matériel et de munitions, un 2e dépôt, plus petit, et enfin à l'extrémité de la galerie, la chambre de tir du canon-obusier de 10,5 cm. Le plus grand des locaux abrite une remarquable collection d'armement léger tandis qu'à l'extérieur sont exposés divers matériels d'artillerie. Enfin, à deux pas de l'ouvrage s'ouvre une 2e casemate d'artillerie, A8157 Mondascia 3, qui possède également un obusier de 10,5 cm 42/46.

  


Avec ce dernier volet consacré aux défenses du Tessin, le canton italophone de la Suisse, se termine ce modeste panorama de la fortification helvétique du 20e siècle. Rappelons encore une fois avant de conclure que tout ce qui précède n'est en aucun cas un essai d'inventaire exhaustif de la fortification suisse mais bien plus simplement un aperçu plus ou moins détaillé d'une gamme d'ouvrages de différents types couvrant les différentes régions du pays et les principaux axes de circulation. Il est bien évident que de très nombreux ouvrages fortifiés n'ont pu être cités ici, à notre grand regret.

 

     À visiter

               Ouvrages ouverts aux visiteurs, régulièrement ou sur rendez-vous.

Au nord

♦ Reuenthal (canton d'Argovie/Aarau, ouvrage d'artillerie, musée de blindés et d'armement à Füll)
♦ Ebersberg (canton de Zurich, près de Rüdlingen, au sud de Schaffhouse/Schaffhausen, ouvrage d'artillerie)
♦ Heldsberg (canton de St.Gall/St.Gallen, St. Margrethen, SE lac de Constance/Bodensee, ouvrage d'artillerie).

A l'ouest

♦ Kleinlützel (canton de Soleure/Solothurn, deux petits ouvrages d'infanterie)
♦ Chételat (canton du Jura, près de St. Ursanne, entre Porrentruy et Delémont, petit ouvrage d'infanterie)
♦ Pré-Giroud (canton de Vaud, près de Vallorbe, ouvrage d'artillerie)
♦ Promenthouse (canton de Vaud, près de Gland, entre Lausanne et Genève, ligne d'obstacles et de fortins).

Au sud

♦ Chillon (canton de Vaud, à l'arrière du célèbre château de Chillon, ouvrage d'artillerie et d'infanterie)
♦ Champillon (canton de Vaud, à Corbeyrier, près d'Aigle, SE du Léman, musée de l'explosif, ouvrage d'artillerie)
♦ Dailly (canton de Vaud, près de St. Maurice, Valais, forteresse et très grand ouvrage d'artillerie)
♦ Scex-Cindey (canton du Valais/Wallis, à St. Maurice, ensemble de deux ouvrages d'artillerie reliés)
♦ Evionnaz (canton du Valais/Wallis, entre St. Maurice et Martigny, ouvrage d'infanterie et de barrage)
♦ Champex (canton du Valais/Wallis, au sud de Martigny, ouvrage d'artillerie)
♦ Litroz (canton du Valais, au SO de Martigny et du col de la Forclaz, ouvrage d'infanterie)
♦ Naters (canton du Valais, près de Brigue/Brig, ouvrage d'artillerie, musée de la Garde pontificale suisse du Vatican)
♦ Mondascia (canton du Tessin/Ticino, près de Biasca, petit ouvrage d'artillerie)
♦ Gondo (canton du Valais/Wallis, près de Simplon et du col, ouvrage d'infanterie).

Au centre nord

♦ Spitz (canton de Schwytz, près de Sattel, ouvrage d'artillerie)
♦ Grynau (canton de Schwytz, près de Tuggen, à l'est du lac de Zurich, petit ouvrage d'infanterie)
♦ Ruestel (canton de Schwytz, près d'Einsiedeln, ouvrage d'infanterie)
♦ Niederberg (canton de Glaris, près de Näfels, ouvrage d'artillerie)
♦ Beglingen (canton de Glaris, près de Näfels, ouvrage d'artillerie).

Au centre

♦ Vitznau (canton de Schwytz, sur la rive nord du lac des Quatre Cantons, ouvrage d'artillerie)
♦ Fürigen (canton de Nidwald, près de Lucerne, Stans et Stansstad, rive sud du lac, ouvrage d'artillerie)
♦ Waldbrand (canton de Berne, région de Thoune, près de Beatenberg, rive nord du lac de Thoune, o. d'artillerie)
♦ Fischbalmen (canton de Berne, près d'Interlaken, rive nord du lac de Thoune, petit ouvrage d'infanterie)
♦ Faulensee (canton de Berne, près de Spiez, rive sud du lac de Thoune, ouvrage d'artillerie)
♦ Krattigen (canton de Berne, près de Spiez, rive sud du lac de Thoune, ouvrage d'artillerie)
♦ Heinrich (canton de Berne, près de Spiez, rive sud du lac de Thoune, ouvrage d'observation et de commandement).

Gothard

♦ Stalusa (canton d'Uri, près de Disentis-Mustér et de l'Oberalppass, petit ouvrage d'infanterie)
♦ Hospiz (canton du Tessin/Ticino, au col du St.Gothard, ancien fort de 1894) (musée fermé)
♦ Sasso da Pigna (canton du Tessin/Ticino, au col du St. Gothard, grand ouvrage d'artillerie)
♦ Airolo (canton du Tessin/Ticino, près d'Airolo, grand fort en granit de 1887 à 1895).

A l'est

♦ Magletsch (canton de St.Gall/St.Gallen, près de Sargans, grand ouvrage d'artillerie)
♦ Furkels (canton de St.Gall/St.Gallen, près de Bad Ragaz, grand ouvrage d'artillerie)
♦ Crestawald (canton des Grisons/Graubünden, près de Sufers et du col de San Bernardino, ouvrage d'artillerie)
♦ Albula (canton des Grisons/Graubünden, au nord de St-Moritz, ouvrage d'infanterie).

En outre un certain nombre de fortins, abris-PC, casemates et blockhaus ont été restaurés et rééquipés par des particuliers ou des associations et peuvent être visités sur demande. Il n'en existe pas de liste connue. On peut se renseigner auprès des associations locales ou sur www.fort.ch.

 

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  Sources et Documentation

    (liste non exhaustive, publications et sites consultés).

  • Documentation, correspondance et rencontres avec MM. Maurice Lovisa et Willy Marques.
  • Rencontres annuelles de l'APSF depuis 1998 (Association pour la promotion et le soutien de la forteresse helvétique, animées par Pierre Frei).
  • APSF, documentation et photothèque.
  • Allemann, Mathieu – La Gruyère en guerre. Travail de maîtrise, Collège du Sud, Bulle, juillet 2009.
  • Bruchez, Pascal – Dailly, une batterie d'exception, les tourelles de 15 cm, 1952-2012. ASMEM, St-Maurice, 2012.
  • Clément, Dominik – Die Festung Gross Tosse (A1750). 2012.
  • Collectif d'officiers – Cinquantenaire du Corps des Gardes-fortifications. 1992.
  • De Weck, Hervé - La position fortifiée Vorbourg-Soyhières 1874-1995 - Ed. SJO, 2019.
  • Gabathuler, Walter / Pfenninger, Werner – A6100 Schollberg 1-2-3. 2014.
  • Groupe d'auteurs – Forts et fortifications en Suisse. Payot, 1993 (et version en allemand).
  • Groupe d'auteurs – Monuments militaires dans les cantons de .... - Inventaire des ouvrages de combat et de commandement. Tous cantons, 15 fascicules. DDPS, 1998 à 2006.
  • Groupe d'auteurs – La forteresse abandonnée. Pillet, 2001.
  • Kaufmann, J.E./H.W. – The forts and fortifications of Europe 1815-1945. The neutral states. Pen & Sword, 2014.
  • de Montet, Lt-col. Jean – L'armement de l'artillerie de forteresse suisse de 1885 à 1939. Assoc. St-Maurice de rech. de doc. sur la forteresse, 1984.
  • Moret, Jean-Christophe – Le dispositif fortifié du Grand-Saint-Bernard. Assoc. Pro Forteresse, 2000.
  • Pfenninger, Werner – A8730, Isleten, Artilleriewerk, …. (sans date).
  • Id. – A6400, Kastels, Artilleriewerk, ... (sans date).
  • Id. – A6756, Beglingen, Artilleriewerk, ... (sans date).
  • id. – A8660, Bäzberg, 12 cm Festungs-Minenwerfer-Werk, …. (sans date).
  • Rebold, Julius, col. – Histoire de la construction des ouvrages fortifiés fédéraux 1831-1860 et 1885-1921. Ass. St. Maurice d'Etudes Militaires, 1982 et 2017 (bilingue, français, allemand).
  • Roth-Bianchi, Werner – Crestawald. Geschichte der Artilleriefestung in Graubünden. Assoc. Crestawald, 2001.
  • Schoch, Hans-Rudolf – KP Heinrich. HS-Publikationen, 2016.
  • id. – Das Artilleriewerk Waldbrand A1880 + Werk Legi + Werk Schmockenfluh. HS-Publikationen, 2016.
  • id. – Das Artilleriewerk Faulensee A1954. HS-Publikationen, 2017.
  • Stiftung Schwyzer Festungswerke, documentation (Artillerie de forteresse et ouvrages d'infanterie du canton de Schwytz, canal de la Linth, Grynau, Barrage du Sihlsee, etc.).
  • Vögeli, Robert – Die Festung Reuenthal. Assoc. Reuenthal, 1988.
  • www.afom.ch
  • www.festung-oberland.ch
  • www.fort.ch
  • www.forteresse-st-maurice.ch
  • www.forti.ch
  • www.schweizer-festungen.ch
  • www.wikipedia.org
  • www.lignemaginot.com
  • www.festung-heinrich.ch
  • www.standseilbahnen.ch

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Crédits photos

Jean-Marc Birsinger (AALMA, fort de Schoenenbourg), Dominik Clément, Adrian Deuschle, Pierre Frei (APSF), Stefan Gubler, Lucas Hess (Forti.ch), Christoph Hurni, Dominique Kemmel, Willy Marques, Ralf Maurer, Cédric Populus, Une Porte Sur Deux Continents, Tom Schnyder, Markus Seitz (Standseilbahnen.ch), Ecomuseum Simplon, Rafael Tanner (kleinesstachelschwein.ch), Dominique Vialard, Pius Wihler, Wikipedia, Wikimedia Commons. 

Les photos sans mention d'origine sont de l'auteur.

 Remerciements

  • Jean-Marc Birsinger (AALMA, fort de Schoenenbourg),
  • Bruno Bommeli,
  • Fort de Chillon,
  • Dominik Clément (auteur de la publication A1750 Gross Tosse),
  • Adrian Deuschle (photos),
  • Ecomuseum Simplon (fort de Gondo),
  • Stefan Gubler (photos),
  • KP Heinrich,
  • Festung Heldsberg,
  • Lucas Hess (Forti.ch)
  • Christoph Hurni (photos),
  • Kecko (Flickr, photos),
  • Dominique Kemmel,
  • Hermann Lörli (plan et photos).
  • Maurice Lovisa,
  • Festung Magletsch (AFOM)
  • Willy Marques (ancien président de l'assoc. Reuenthal),
  • Ralph Maurer (photos),
  • Festung Naters,
  • Paebi (Wikipedia, photos),
  • Cédric Populus,
  • Fort de Pré-Giroud,
  • Festung Reuenthal,
  • Forte Sasso da Pigna,
  • Hans Rudolf Schneider (Festung Oberland),
  • Tom Schnyder (photos),
  • Oswald Schwitter (Schweizer Festungen),
  • Markus Seitz (Standseilbahnen.ch),
  • Festung Stalusa,
  • Südostschweiz (presse),
  • Rafael Tanner (kleinesstachelschwein.ch),
  • Dominique Vialard,
  • Pius Wihler (photos),
  • Wikipedia.

Un remerciement spécial à Pierre Frei, président de l'APSF (Association pour la Promotion et la Sauvegarde de la Fortification Helvétique) pour sa contribution massive et permanente dans le cadre de ce travail.

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