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29/03/24

 

La Ligne Siegfried (Westwall)

Fallait-il l'attaquer en 1939 ?

Michel Lebreton*

 

 Historique et description

Introduction

  • Les photos s'affichent en taille réelle au clic de souris.
  • Les dièzes [ # ] vous informent davantage au survol de la souris.

La plupart des Français connaissent ou au moins ont entendu parler de la "Ligne Siegfried". En Allemagne, on l'ignore sous cette appellation car on y parle du "Westwall" ou mur de l'ouest #1Pour les Britanniques et les Américains c'était aussi la "Siegfried Line".. On ignore cependant souvent son histoire, sa composition et son importance. Elle a été commencée dès la réoccupation de la Rhénanie par l'Allemagne en 1936  #2Région démilitarisée par le traité de Versailles en 1919 et occupée par la France jusqu'en 1935. quand quelques bunkers apparaissent à proximité de la frontière. Hitler voulait ainsi marquer sa reprise de possession. Mais c'est à partir de 1937 et surtout de 1938 que le gros effort de construction va être entrepris pour que le gros œuvre du Westwall soit quasi achevé en septembre 39. Hitler pourra à ce moment annoncer la finition de 22 000 blockhaus  #3Voir encadré #3 entre la frontière suisse et la Hollande à Clèves soit sur environ 600 kilomètres.

La propagande allemande autour de la Ligne Siegfried jouera la dissuasion car elle en vantera et en exagèrera la puissance et le nombre d'ouvrages. Des photos parues dans la presse, des films de propagande et des discours enflammés accréditent cette puissance. Ces films et ces photos s'avèreront exacts et serviront les services de renseignements français (2e Bureau) comme nous le verrons plus loin.

#3 En réalité 14 800 bunkers "seulement" furent effectivement construits. À comparer avec la Ligne Maginot dans l'Est de la France qui, sur un front de 435 km, ne comportait "que" 58 ouvrages représentant 303 blocs et 450 casemates, abris ou observatoires et servis par vingt fois moins de personnels (mais qualifiés) que nécessitait le Westwall : 40 à 50 divisions à 10 000 hommes soit 400 à 500 000 hommes contre les 22 000 de la Ligne Maginot qui se sont rendus sur ordre. La Ligne Maginot n'a pas distrait de gros effectifs comme on a bien voulu le dire.

Constitution de la Ligne Siegfried

WW fig.1a  WW fig.1b

 Fig. 1a et 1bSchéma et graphiques de la position fortement organisée de l'Otterbach, au nord de Wissembourg (source 4).

La profondeur et la puissance de ce rempart sont variables suivant l'importance des zones à protéger et la facilité des pénétrations naturelles. Il y a une faible densité à la frontière franco-allemande du Rhin et à la frontière hollandaise mais, entre Rhin et Moselle, la position est fortement organisée.

La Ligne Siegfried est constituée généralement de deux zones :

- la zone de défense aérienne située à 15 ou 20 km en arrière de la première et constituée de batteries de Flak pouvant éventuellement se transformer en batteries antichars. Ces batteries étaient à ciel ouvert mais disposaient d'abris en béton armé pour les servants et les munitions et de quelques blocs observatoires ou de mitrailleuses. D'autres abris sont prévus pour les réserves.

- la zone de défense terrestre – cette première ligne était précédée par un obstacle antichar constitué soit :

  • de plots pyramidaux en béton armé de hauteur variant de 0,7 à 1,30 m, en 5 à 8 rangées espacées d'environ 1,20 m et précédés d'un fossé et d'un talus ou d'un mur. Ce sont les fameuses "dents de dragon", symbole de la Ligne Siegfried.
  • de fossés remplis d'eau de 35 m de large et 10 m de profondeur.
  • d'éboulis profonds parfois de plusieurs centaines de mètres et truffés de mines antichars et antipersonnels

 

WW fig.2

Fig. 2 Obstacle antichar "dents de dragon" (Höckerlinie) à 8 rangs de hauteur croissante précédés par un mur en béton (source 2).

Juste en arrière de cet obstacle antichar, la ligne principale de résistance est constituée d'un grand nombre de petits bunkers (8 x 10 à 10 x 15 m) relativement protégés, en ce sens que leurs murs et dalles (bien que de béton de moins bonne qualité que celui de la Ligne Maginot) sont d'une épaisseur de 1,50 à 3,50 m (2 % à 3,50 m, 12 % à 2 m et 86 % à 1,50 m), capables de résister à des obus de 220 ou à des bombes isolées de 500 kg. Etant conçus pour recevoir comme armement une mitrailleuse ou un canon de campagne, leurs créneaux sont largement ouverts et donc vulnérables. Ces ouvrages sont nombreux : sur un front profond de 500 à 3000 m, la densité d'ouvrages n'est jamais inférieure à 15 au km2 pour atteindre 25 ou 30 et même 65 à 100 par kilomètre de front.

 

WW fig.4

Fig. 4 Schéma d'une casemate à deux embrasures perpendiculaires (source 2, Renseignement, 1939).

Quelques blockhaus légèrement en arrière de la première ligne étaient plus importants. Ils constituaient la ligne d'arrêt. Appelés "B. Werk", ils avaient deux étages, mesuraient environ 18 x 25 mètres et comportaient généralerment 4 cloches, 2 de mitrailleuses, 1 de mortier de 50 tirant au maximum à 3000 m avec une cadence de tir de 60 coups/minute et 1 de lance-flammes portant à 80 m. Ces ouvrages, contrairement aux autres bunkers, avaient une certaine autonomie en électricité, eau et vivres pour qu'un équipage d'une centaine d'hommes puisse vivre et combattre pendant plusieurs semaines.

WW fig5a     WW fig5b

Fig. 5 Deux vues de la façade de gorge (arrière) d'un B-Werk avec les deux entrées, les ouvertures de la ventilation et une embrasure de défense (source 5).

WW fig.6

Fig. 6 Plan des deux étages d'un B-Werk (source 5).

Tous ces blockhaus armés de mitrailleuses ou de canons antichars avaient une telle densité qu'ils s'auto-protégeaient, mais la neutralisation de quelques-uns créait un "trou" dans le dispositif que ne pouvaient combler les autres ouvrages. Cette ligne de défense terrestre comporte juste en arrière de la ligne de "B. Werk" un certain nombre d'abris uniquement passifs.

En arrière de cette ligne d'arrêt se trouve la position d'artillerie constituée d'emplacements de batteries généralement à ciel ouvert avec à peu près les mêmes dispositions que la zone de défense aérienne (abris, observatoires, blocs d'infanterie mitrailleuses, PC, postes de secours).

Caractéristiques

Après avoir décrit les différents éléments de cette ligne, voyons voir quelles sont ses caractéristiques.

  • C'est une fortification dont la construction est onéreuse en personnel. C'est le début de l'Organisation Todt constituée de centaines de travailleurs, jeunes du Reichsarbeitdienst (Service du travail du Reich), ouvriers civils littéralement mobilisés, troupes de toutes armes par divisions entières et encadrées par de nombreux bataillons du Génie. Toutes les grosses entreprises de construction participent aux travaux.
  • Elle est onéreuse en matériaux. Elle nécessitera la mise en œuvre de 20 à 25 millions de m3 de béton armé. Toute l'industrie du Reich du ciment et de la métallurgie (fers à béton et profilés) est mobilisée #4Ce qui n'empêchera pas Hitler de construire simultanément des chars pour les Panzerdivisionen de Guderian. et c'est par trains spéciaux que tout cela prend la direction du Westwall et de ses 22 000 blockhaus.
  • Il ne pouvait en être autrement car une fortification comme la Ligne Maginot exigeait du temps pour concevoir et réaliser des ouvrages et des matériels spécifiques (conçue de 1920 à 29 et réalisée de 1930 à 36). la Ligne Siegfried ayant été quasiment achevée en 3 ans, il fallait donc des ouvrages simples à réaliser et utilisables par les matériels organiques des divisions d'infanterie.
  • C'est une fortification onéreuse en personnel d'occupation. La Ligne Maginot a été conçue pour réaliser une économie des forces avec des matériels sous tourelles ou sous casemates très performants. La Ligne Siegfried accueillait, dans la plupart des ouvrages, des divisions ordinaires et leur matériel organique. Cela ressemblait à de la fortification de campagne améliorée.
  • En 1939/40 pendant que 52 divisions d'élite envahissaient la Pologne, la Ligne Siegfried était occupée par plus de 40 divisions formées à la hâte par des civils n'ayant reçu, sauf les cadres, aucune formation militaire et de valeur combattive médiocre.

Elle a des points forts :

  • les protections en béton armé des ouvrages les mettent à l'abri de la plupart des projectiles d'artillerie ou de l'aviation.
  • la multiplicité des ouvrages aurait par ailleurs nécessité pour leur destruction une densité de pièces d'artillerie dont le déploiement et le ravitaillement seraient presque impossibles.

Elle a des points faibles :

  • l'aviation pouvait réduire notablement la combattivité des combattants en leur rendant, par des bombardements incessants, la vie inconfortable voire impossible dans des bunkers au confort spartiate.
  • la défense rapprochée des bunkers est réalisée en grande partie par les tirs des casemates voisines. Que l'une d'elles vienne à tomber, toutes celles qui l'entourent sont vulnérables.
  • le point très faible des blockhaus est son embrasure effectuant souvent un tir frontal. Le tir d'embrasure est facile, cela a été démontré en 1945. Sur la Ligne Maginot les embrasures étaient réalisées pour des armements spécifiques et tiraient généralement en flanquement. Le coup d'embrasure était quasiment impossible.

C'est une fortification éphémère :

Alors qu'Hitler et le 3e Reich nazi ont créé une tactique offensive révolutionnaire et audacieuse et qu'ils ne rêvent que d'expansion et d'invasion pour étendre leur espace vital (Lebensraum), il est curieux de les voir réaliser un système fortifié défensif et conservateur.

En fait, c'était de la dissuasion avant l'heure. Le Westwall avait une certaine valeur mais la propagande lui en a attribué une bien supérieure. Hitler voulait seulement garder des arrières pendant l'invasion de la Tchécoslovaquie et de la Pologne.

Comme l'a dit le général Bouley, c'est une fortification éphémère dont l'utilité n'a duré que pendant les quelques semaines de l'invasion à l'est. En mai 1940, elle était périmée. Dès 1941, elle a été d'ailleurs en partie démantelée pour équiper une autre fortification de l'Organisation Todt : le mur de l'Atlantique ou Atlantikwall.

En mars 1945, dans le triangle Sarre-Palatinat, secteur plus dense de la Ligne Siegfried, réarmée et après avoir eu le temps de se réorganiser depuis décembre, elle n'a tenu que 3 ou 4 jours face aux forces américano-françaises. Il faut dire cependant que si le Westwall était resté en l'état de 1939, les matériels des attaquants avaient beaucoup progressé et en particulier les chars dont les coups d'embrasure des tank destroyers ont été décisifs (mais les canons antichars allemands aussi).

WW fig.7

Fig. 7 Les combats livrés en mars 1945 dans le Bienwald par la 3e DIA et le CC6 (source 5).

 

WW fig.8

Fig. 8 Sur cet extrait de carte (peu lisible) on peut remarquer la densité réelle d'ouvrages dans le secteur de l'Otterbach, au nord de Wissembourg, telle qu'elle se présentait en 1945 (source 5).

 

En 1940, la Ligne Maginot, bien que privée d'une majeure partie des troupes de couverture, a résisté jusqu'au bout puisqu'elle ne s'est rendue que sur ordre du gouvernement français plusieurs jours après l'armistice et alors qu'elle tenait en respect les troupes allemandes à l'avant et à l'arrière de sa position. De même qu'elle a interdit tout franchissement des Alpes aux troupes italiennes.

Pouvait-on attaquer la Ligne Siegfried en 1939  avec succès ?

La réponse est sans doute oui car nous disposions de suffisamment d'éléments pour cela.

On connaissait bien cette fortification

Grâce aux films, photos et discours de propagande, le 3e Reich avait dévoilé des éléments importants (et qui se sont avérés exacts) de ces ouvrages.

Le service de renseignement français (2e Bureau) avait complété ces informations et les documents de 1939 #5Note n°430/2-FT du 28 sept. 1939 sur l'organisation des positions fortifiées allemandes (fig. 9). montrent que cette ligne fortifiée n'avait plus aucun secret (v. fig. 9) : sur les cartes d'état-major, tous les blockhaus et obstacles y figuraient,les plans des différents bunkers étaient connus et même la composition du béton, les dimensions des embrasures, etc.

 

WW fig.9

Fig. 9 Note secrète des services de renseignement français datée de septembre 1939 (source 2).

 

WW fig.10

Fig. 10 Extrait de la carte d'état-major française au 1:50 000, feuille de Wissembourg, datée de juin et août 1939. Cet extrait est centré sur le secteur fortement organisé de l'Otterbach, au nord de Wissembourg. À comparer avec la réalité de 1945 (fig. 8).

 

WW fig.11

Fig. 11 Extrait de la carte d'état-major française au 1:50 000, feuille de Wissembourg, datée de juin et août 1939. Cet extrait est centré sur les organisations du secteur du Bienwald et de la clairière de Buchelberg, au nord de Lauterbourg, et jusqu'au Rhin.

 

WW fig.13

Fig. 13 Vue d'une casemate frontale, probablement sur la berge du Rhin dans la région de Kehl donc proche de Strasbourg. L'embrasure apparaît encore obturée (source 2).

 WW fig.14

Fig. 14 – Aménagements intérieurs d'une casemate (document des services de renseignement français, 1939, source 2).

 

WW fig.15

Fig. 15 – Cloches blindées (document des services de renseignement français, 1939, source 2).

 

WW fig.16

Fig. 16 – Schéma de ferraillage des bétons allemands (document des services de renseignement français, 1939, source 2).

 

WW fig.17

Fig. 17 Détail d'une embrasure pour mitrailleuse (document des services de renseignement français, 1939, source 2).

 

Une copie de tous ces documents a été remise d'ailleurs en septembre 1944 aux Alliés qui devaient attaquer ces ouvrages. Les photographies aériennes et les cartes de 1945 montrent l'exactitude de ces renseignements.

 

WW fig.20

Fig. 20 Carte des positions du Bienwald et de Buchelberg en 1945, à comparer avec la fig. 11 (source 5).

On savait détruire chaque élément

Des études et expérimentations d'attaque de fronts fortifiés avaient été menées #6Note n° 1045.3/EMA du 21 mars 1938. depuis mars 1938 où on étudiait l'attaque des organisations de la Ligne Maginot jusqu'en septembre 1939 alors qu'étaient envisagés les moyens de percer la Ligne Siegfried #7Note n° 02996.3/EMA.P du 7 juillet 1939 et additif n° 092.3/FT du 10 sept. 1939 sur l'attaque des fronts fortifiés signée Gamelin (v. fig. 21).. Des manœuvres ont permis de compléter ces expérimentations.

Ces expérimentations ont porté :

  • sur les épaisseurs de béton armé disloquées par 1 ou 2 coups superposés d'obus de différents calibres (du 220 au 400 mm),
  • sur la possibilité d'exécution de brèches dans les obstacles antichars pour permettre le passage de chars B :

            - fossé sec
            - fossé avec eau
            - champs de rails
            - dents de dragon.

WW Fig.22a   WW Fig.22b

Fig. 22a - 22b Exécution de brèches dans les obstacles antichars (source 1).

 

On a pour cela réalisé en vraie grandeur des portions de barrages représentatives de ces dents de dragon et on a tiré dessus soit avec des chars tirant à 50 m de l'obstacle et armés de canons de 47 ou de 75 à obus perforants ou explosifs, soit avec des pièces d'artillerie de 75 ou de 155 placées à 4000 m. On en a conclu qu'une brèche pouvait être ouverte dans les dents de dragon avec des canons de 47 ou 75 armant les chars ou de 75 de campagne.

On a également déterminé par expérimentation les charges d'explosif et leur emplacement pour détruire chaque type de dent de dragon. Ces expérimentations ont été réalisées par l'Etablissement d'expériences techniques de Bourges.

 

WW Fig.23

Fig. 23 Destruction de l'obstacle antichar allemand à l'aide d'explosifs (source 1).

 WW Fig.24a

WW Fig.24b

Fig. 24a - 24b – Schémas en coupe et en plan des "dents de dragon" – annexe à la fig. 22 (source 1).

On connaissait les moyens à mettre en oeuvre

La note du 7 juillet 1939 et son additif du 10 septembre signés Gamelin indiquent les moyens à mettre en œuvre pour réduire cette ligne fortifiée et c'est à peu de chose près ce qu'ont réalisé en 3 jours les Alliés en mars 1945 et en particulier :

  • emploi de chars type B ou D2 en rupture et Renault R35 pour le nettoyage. On      envisage aussi de doter d'un armement spécial des chars moins lourds mais très blindés (au besoin type Bter).
  • artillerie anti-aérienne dense pour la protection du dispositif d'attaque.
  • aviation nombreuse, notamment pour l'exécution de photographies, pour les réglages  et contrôles des tirs d'artillerie #8en 1945, les "Piper Cub" ont été très appréciés pour les réglages d'artillerie. et pour l'exécution de bombardements.
    • une artillerie nombreuse et puissante.
    • des moyens de franchissement.
    • des moyens de rétablissement des communications.
    • enfin, des groupes d'infanterie et de génie d'attaque spécialisés.

On connaissait la tactique à adopter

Cette tactique consistait en:

a. une préparation d'artillerie et d'aviation intense créant des brèches dans les obstacles antichars et contre les B-Werk mieux armés mais plus gros, donc représentant une cible plus importante.

b. une approche d'infanterie accompagnée de chars.

c. une neutralisation un à un des bunkers par une attaque des embrasures, point faible bien connu en 1939 de ces ouvrages, soit par des chars, soit par des canons d'accompagnement de 25, 47 ou 75 (en 1939, le char B était soi-disant invulnérable aux armes allemandes "connues").

d. le bunker neutralisé, le premier échelon d'infanterie reprend sa progression, laissant aux équipes de nettoyage dotées d'armements spéciaux (lance-flammes, grenades incendiaires, pétards de mélinite, etc...) le soin de réduire les défenseurs.

e. cette progression est soigneusement encagée par des tirs d'artillerie.

f. pour la rupture et l'exploitation sans retard, il est envisagé de constituer une masse de chars aussi importante que possible (divisions cuirassées, groupements de bataillons de chars, DLM).

 

WW fig.25

Fig. 25 – Extrait de la tactique d'attaque de la ligne Siegfried (source 1).

Pourquoi n'a-t-on pas attaqué le Westwall ?

On a vu que nous connaissions parfaitement ce système fortifié, que nous savions comment le réduire. Nous l'avions expérimenté au cours de manœuvres et la tactique était bonne puisqu'en 1945, c'est exactement celle qu'ont utilisé les troupes franco-américaines #9Hitler a expérimenté l'attaque de la Ligne Maginot en Tchécoslovaquie sur des ouvrages similaires mais, à part le petit ouvrage de La Ferté peu représentatif car complètement isolé, il n'a pas pris la Ligne Maginot.. C'eut été d'ailleurs en principe plus facile en 1939 car les troupes allemandes qui défendaient la Ligne Siegfried en 1945, bien qu'étant en retraite et un peu désorganisées, étaient certainement mieux aguerries et motivées que les civils embrigadés en 1939.

Il est vrai que la "drôle de guerre" de 1939 n'avait pas non plus forgé un moral d'acier au soldat français qui avait passé l'hiver les pieds dans la boue, mais peut-être qu'une offensive avec des troupes d'élite et en particulier les divisions cuirassées de De Gaulle lui aurait redonné de la vaillance et du courage.

Le général Gamelin, chef d'Etat-Major Général de l'Armée, connaissait la possibilité d'attaque #10Note n° 02996/3 EMAP du 7 juillet 1939 déjà citée.. Il semblerait qu'il ne l'ait pas voulu ou du moins suffisamment proposé aux politiques de l'époque, mais il est plutôt plausible que ces politiques, de Daladier à Chamberlain, n'avaient eux aucun courage. On les a vus aller de concessions en renonciations à Munich et ailleurs. Déclarer une guerre et rester l'arme au pied n'a jamais été une preuve de courage.

Il est dificile de réécrire l'Histoire et de prédire ce qui se serait passé si on avait ordonné à l'armée française d'envahir l'Allemagne en septembre 1939. Il est certain cependant que nous aurions transpercé la Ligne Siegfried alors mal défendue #11Le maréchal Keitel avait déclaré que "si les franco-britanniques avaient attaqué, nous n'aurions pu leur opposer qu'un simulacre de défense". En septembre 1939 nous avions sur pied 86 divisions - dont il est vrai 2/3 de réserve - mais les 40 mal formées en face n'auraient pas fait le poids., mais qu'en aurait-il été après ? Aurions-nous sauvé la Pologne ? Et qu'en aurait-il été quand les 52 divisions d'élite de Von Runstett et de Guderian se seraient retournées vers l'ouest ? On peut toujours rêver et la percée du Westwall aurait peut-être galvanisé l'armée française comme en 1914 après la victoire de la Marne et fait pencher la balance de notre côté. En 1940 nous avions le matériel et nous avions les hommes mais ceux-ci n'avaient ni le moral ni les chefs capables et jeunes #12Gamelin a 68 ans et est sans doute resté à sa guerre de 14-18. indispensables à la victoire. Il faut dire aussi que la Belgique neutre refusant le passage de l'armée française sur son sol ne facilitait pas la manœuvre qui aurait dû se cantonner sur un front de 150 km entre le Rhin et les Ardennes. Ces chefs ont eu ensuite l'outre-cuidance d'accuser la Ligne Maginot d'être la cause de la défaite alors qu'elle a été la seule à résister sur place bien après l'armistice, que le reste de l'armée française était en déroute et que l'ordre de déposer les armes leur a été transmis par un émissaire du gouvernement replié à... Bordeaux. #13BiblioFr.Wein

Fin


Sources et bibliographie

  1. Note sur l'attaque des fronts fortifiés (n° 02996-3/EMAP du 7.7.1939 et additif n° 092-3/FT du 10.9.1939). Ministère de la Défense Nationale et de la Guerre. Etat-Major de l'Armée. Bureau des Opérations Militaires et Instruction Générale de l'Armée. Collection Lebreton.
  2. Note sur l'organisation des positions fortifiées allemandes (n° 430/2 FT du 28.9.1939). Grand Quartier Général. Etat-Major Général 2e Bureau. Collection Lebreton.
  3. Carte d'état-major au 1/50 000, feuille de Wissembourg , juin-juillet 1939, mise à jour du 15 avril 1940. Musée Pierre Jost, Drachenbronn et J.B.Wahl.  
  4. Général Bouley – Une fortification éphémère, la Ligne Siegfried. Imprim. Burda, Strasbourg, 1947.
  5. Capitaine de Beaurepaire – À l'assaut de la Ligne Siegfried. Mars 1950.
  6. Général Bouley – Trois fortifications. Introduction à l'étude de la guerre de Forteresse. Cours d'information des colonels. 1951-1953.
  7. Seck D. – Unternehmen Westwall. Buchverlag Saarbr. Zeitung, 1981.
  8. Gross M. – Der Westwall zwischen Niederrhein und Schnee-Eiffel. Rheinland Verlag, 1989.
  9. Bettinger D. et Büren M. – Der Westwall. Die Geschichte der deutschen Westbefestigung im Dritten Reich. T. 1 et 2. Biblio, Osnabrück, 1990.
  10. Kuhnert S. et Wein F. – Die Marinegeschütze des Westwalls am Oberrhein (Les canons de marine du Westwall sur le Rhin supérieur). Ed. Explorate-Verlag, 2013.
  11. Voir aussi Wikipedia en français et en allemand.

 

* L’auteur Michel Lebreton

Né en 1934 à Messac, Ille-et-Vilaine. Etudes à Rennes puis au Prytanée militaire de La Flèche. Entre à Saint Cyr en 1954. Sous-lieutenant du Génie en 1956 et premier séjour en AFN. 1958/59, lieutenant au 10e Génie à Vieux-Brisach. 1960-63, 2e séjour en AFN sur le barrage électrifié côté Maroc (fortification moderne). Octobre 1963, Ecole supérieure technique du Génie et premier contact avec la Ligne Maginot avec les cours de fortification du général Nicolas. 1965, Service technique du Génie à Toulouse puis temps de commandement de capitaine au 45e Génie de l'Air.

1969-1973, chargé des infrastructures de la BA 901 installée dans l'ouvrage du Hochwald. Se prend alors de passion pour la Ligne Maginot et ses innovations techniques. Débuts du musée Pierre Jost avec les dioramas qu'il fait installer dans la galerie principale de l'ouvrage. Est à l'initiative de la rencontre des anciens de l'ouvrage en 1940 qui ont alors fondé l'association des Anciens du Secteur fortifié de Haguenau et de la Ligne Maginot.

1973-1976, chef des services techniques à la Direction des Travaux du Génie à Saint Denis de La Réunion.

1976-1980, commandant puis Lt-colonel chef de service à la Direction de l'Infrastructure de l'Air (ce bureau est chargé des infrastructures de toutes les bases hors plate-formes telles que Taverny, Plateau d'Albion, Musée de l'Air du Bourget et toutes bases radars dont Drachenbronn). À ce poste, il suit de près l'évolution du Musée Pierre Jost.

1981-1994, quitte l'Armée et entre à la société AMP qui travaille surtout pour l'Armée de l'Air. Y est chargé de l'étude et de la réalisation de protections contre une action commando (fortification moderne). 1994, se retire à Sète où il baptise sa villa "Barbette" (plate-forme surélevée permettant le tir au canon par-dessus le parapet) !

Bien qu'appartenant à l'Armée de Terre, le colonel Lebreton aura travaillé 10 ans pour l'Armée de l'Air sur ses 28 ans de service. Michel Lebreton est décédé le 22 juin 2019.

 

 

Plans de quelques bunkers du Westwall
parmi les plus répandus.

 

WW111

Blockhaus pour une mitrailleuse avec chambre de repos et issue de secours (type 23).

Légende

  1. chambre de tir et créneau principaux
  2. chambre de tir et créneau secondaires, défense rapprochée
  3. chambre de repos (5 hommes)
  4. entrée avec sas et défense
  5. visière
  6. issue de secours.

Grand bunker de 228 m3 de béton et de structure relativement simple dont 458 exemplaires ont été réalisés, sans compter les deux variantes de ce type 23.

 



WW222

Bunker pour une mitrailleuse, avec deux entrées, chambre de tir principale séparée, chambre de repos et issue de secours (type 10).

Légende

  1. chambre de tir séparée et accolée
  2. créneau principal
  3. créneau secondaire, défense rapprochée
  4. entrée de la chambre de tir accolée
  5. entrées du bunker avec sas étanches
  6. chambre de repos pour un groupe de combat (15 hommes)
  7. créneau secondaire, défense rapprochée
  8. visière
  9. issue de secours.
  10. mur en aile.

Avec quelques 3470 exemplaires construits, ce type 10 de 287 m3 était l'un des bunkers les plus répandus sur le Westwall. Issu du premier programme de 1937 (Pionierprogramm), ce plan était prévu avec une dalle et des murs de 1,50 m (protection B1) puis a été renforcé en protection B (dalle et murs de 2 m), la partie accolée restant en B1. Il s'agit en fait d'un abri pour un groupe de combat auquel on a accolé une chambre de tir plutôt qu'une casemate pour mitrailleuse proprement dite.

 



WW333

 Casemate pour 8,8 cm Flak avec chambre d'équipage (type 22).

Légende

  1. chambre de tir pour pièce de 8,8 cm Flak
  2. entrée du canon
  3. entrée de l'équipage avec sas étanche et défenses
  4. chambre de repos de l'équipage
  5. créneau de défense rapprochée
  6. munitions
  7. issue de secours.

Cette grosse casemate de 350 m3 type 22 a été construite en 56 exemplaires d'après le programme de 1938 (Limesprogramm). Son mur frontal et ses murs latéraux avaient une protection de 1,5 m et les murs arrières de 1 m. Elle avait un équipage de 9 hommes.

 



WW444-516

 Casemate pour pièce d'artillerie de 10 à 15 cm avec double soute à munitions (type 516).

Légende

  1. chambre de tir et embrasure pour pièce d'artillerie
  2. soutes à munitions
  3. fosse à douilles avec goulotte depuis la chambre de tir
  4. entrée du canon
  5. goulotte d'approvisionnement en munitions.

Important ouvrage dont il existait deux versions, l'une de 1242 m3 de béton, l'autre de 1518 m3 , avec un équipage de 15 hommes. Au moins 24 exemplaires en auraient été construits au printemps de 1940. On peut en visiter un exemplaire restauré à Bad Bergzabern, à quelques km au nord de l'Alsace.

 

Ligne Siegfried – Les photos historiques

 

Obstacles

WW2

Vue d'époque d'une position complète à 8 rangs de pyramides en béton, les "dents de dragon", précédée d'un mur antichar (photo US de 1945).

 

WW3

Dents de dragon et barrière antichar en position effacée au passage d'une route, apparemment l'obstacle étant simplement prolongé par un fossé antichar (photo US de 1945).

 

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Comme en 14 (et comme sur la Ligne Maginot), les intervalles de deux bunkers sont sillonnés de profondes tranchées, en zigzag comme il se doit (photo US de 1945).

 

WW5

Aspect général d'une petite partie de la position avec l'obstacle antichar (dents de dragon à l'extrême droite) suivi d'un grand nombre de bunkers relativement bien camouflés et de tranchées de communication (photo US de 1945).

 

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Un véhicule du service médical US franchit l'obstacle antichar "nettoyé" auparavant à l'aide d'explosifs par le génie de la 7e Armée (photo US de 1945).

 

WW7

Près de Steinfeld, un soldat de la 7e Armée US examine un réseau de tranchées sommairement étayées, à proximité d'un bunker à cloche 6 créneaux (photo US de 1945).

 

WW8

À Steinfeld, près de Wissembourg, barrage de route et de voie ferrée à l'aide d'une barrière antichar amovible, de hérissons tchèques et de troncs d'arbre enfoncés dans le sol (photo de mars 1940).

 

WW9      WW10

Près de Steinfeld, ce qui semble être une bretelle de l'obstacle antichar en béton est constituée ici d'obstacles métalliques antichars faits de profilés (photos de mars 1940).

 

WW10a

Le même obstacle vu "côté ennemi" c'est-à-dire de l'assaillant (photo de mars 1940).

 

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Section type 39 de l'obstacle antichar en construction près de Tettingen, dans le secteur des trois frontières Allemagne/Luxembourg/France (photo de mars 1940).

 

WW12

Dans le même secteur, bunker de flanquement type 116 et pyramides de béton en construction en mars 1940 près de Tettingen.

 

WW12a

Triple barrière antichar dans la région d'Aix-la-Chapelle en octobre 1939.

 

Bunkers

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À Steinfeld, au nord de Wissembourg, analogue aux maisons-fortes françaises, un bunker antitank a été camouflé en dépôt d'incendie (mars 1940).

 

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Postes-frontières à Über- et Unter-Eisenbach. La rivière marque la frontière entre Allemagne et Luxembourg. La barrière douanière est allemande tandis que le poste de garde et le blockhaus au bout du pont sont luxembourgeois (photo d'avril 1940, quelques jours avant l'offensive allemande...).

 

WW15

Près de Gemünd, toujours dans les environs d'Übereisenbach, au nord-est du Luxembourg, un bunker type 106d pour MG et groupe de combat (18 hommes au total) semble flanquer une vallée. A droite, probablement son entrée défilée, voire un garage pour un Pak de 3,7 cm. Ce type de bunker date du programme de 1939/40 et a été construit en 144 exemplaires. Son équipage prend du bon temps au soleil mais, dans quelques jours, la "drôle de guerre" aura vécu... (photo d'avril 1940).

 

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Un soldat US examine dans un bunker un ventilateur à manivelle 1 ML 4 équipé de ses deux filtres Auer. Au-dessus, sous le plafond, le filtre à poussière et la vanne d'admission de l'air extérieur.
Au-dessus de l'emplacement d'un téléphone, les inscriptions au mur rappellent de " Ne rien divulguer, l'ennemi est à l'écoute "! (Photo US de 1945).

 

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Intérieur d'un bunker : la chambre de repos de l'équipage (photo de l'automne 1939).

 

WW19

Dans le Bienwald, non loin du nord de l'Alsace, ensemble dense et complexe d'obstacles antipersonnels et antichars : nappes de barbelés, pyramides de béton, escarpement antichar à perte de vue.

 

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Un angle de l'obstacle antichar doublé par des nappes de barbelés et leur casemate de flanquement (photo probablement de 1945).

 

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À Iffezheim, sur les bords du Rhin près de Rastatt, un bunker avec cloche à 6 créneaux est en construction en février 1940. Selon la légende d'origine, la construction est camouflée en grange agricole.

 

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À Lebach, à 17 km au nord-est de Saarlautern (aujourd'hui Saarlouis), dans un parc du génie de forteresse sont stockés divers matériels de fortification : cloches de différents modèles, cadres et blindages d'embrasure, gaines de lance-flammes, portes blindées, etc. Ci-dessus une cloche 20P7 et des gaines blindées de ventilation (photos d'octobre 1939).

 

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Deux exemples de bunkers avec garage pour un Pak de 3,7 ou 5 cm. Il s'agit d'un Regelbau 20 du programme de 1938 (Limesprogramm).

 

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Artillerie lourde en casemate soigneusement camouflée en grange ou hangar. Il s'agit ici d'un Regelbau 30a abritant un canon de 17 cm.

 

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Aux alentours de Paustenbach, au sud-est d'Aix-la-Chapelle, une petite portion de l'obstacle antichar à 6 rangs en cours d'achèvement en octobre 1939. Au premier plan, les plots d'une triple barrière de route.

 

WW31

Octobre 1939, à Bous près de Saarlautern (aujourd'hui Saarlouis), façade frontale d'une casemate R 105 de mitrailleuse entourée de ses murs de soutènement.

 

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Cette fausse grange abrite en fait un bunker avec blindage 413P9 pour une pièce antichar (photo prise à Steinfeld, au nord de Wissembourg, en mars 1940).

 

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Sur la berge du Rhin, face à la Haute-Alsace, une parmi des centaines, cette casemate double de mitrailleuses de Regelbau 24 est tout aussi exposée que ses homologues françaises à la fois au tirs adverses et... aux crues du fleuve (automne 1939).

 

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Le Rhin à la hauteur du port de Karlsruhe est entièrement barré par des barges reliées par des câbles et battues par les feux de casemates sur les berges. Les Allemands craignent à la fois les mines flottantes et les attaques de la flotte française du Rhin ! (Mars 1940).

 

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Un bunker infirmerie à Barbelroth près de Pirmasens en septembre 1939.

 

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Bel exemple d'un bunker à cloche 6 créneaux (type 115, ouvrage à cloche avec abri pour un groupe de combat), avec une curieuse tentative de camouflage de l'entrée qui protège surtout... du soleil ! (Mars 1940).

 

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Camouflage avec les moyens du bord d'une cloche à 6 créneaux (avril 1940).

 

WW39     WW40

Certains bunkers mal implantés et encore inachevés comme ces deux ouvrages à cloche à 6 créneaux de Dillingen, près de Saarlautern/Saarlouis aujourd'hui, subissent déjà l'attaque... des crues de la Sarre. Il s'agit probablement de types R 114 ou R 115 (photos d'octobre 1939).

 

Artillerie

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Près de Greffern, sur le front du Rhin, pièce de 17 cm SKL/40 en casemate de Regelbau 30, en février 1940.

 

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Cette importante et innocente ferme au creux d'un vallon est en fait une redoutable batterie d'artillerie lourde qui a bénéficié d'un camouflage extraordinaire. Elle est située à Maisenbühl, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Strasbourg. Ses casemates sont du type 34 (mars 1940).

 

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Mise en batterie de l'une des pièces de la batterie de Maisenbühl en mars 1940. Il s’agit de canons de 24 cm SKL/50, des pièces russes de 254 mm de prise de guerre lors de la Première Guerre mondiale. Modifiées par les Allemands en 24 cm durant l’Entre-deux-guerres, elles ont été installées à Maisenbühl en 1938 puis ont équipé la batterie Oldenburg, dans le Pas-de-Calais, en juillet-août 1940. En 1944-45, la batterie de Maisenbühl est rééquipée avec des pièces de 21 cm K52 qui sont entrées en action contre les Alliés en janvier 1945. Elles ont finalement été réduites au silence en avril 1945 par les troupes françaises (précisions de Friedrich Wein).

 

B-Werk

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Croquis d'origine US montrant, vu de l'arrière, le B-Werk 479 de Contwig, près de Zweibrücken. Les dimensions (env. 25 x 20 m), l'armement de l'ouvrage et ses différentes ouvertures et embrasures y sont bien mis en évidence.

 

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L'une des deux entrées d'un B-Werk – les plus gros ouvrages monoblocs de la ligne Siegfried – devant laquelle règne le désordre "d'après la bataille". Remarquer la porte blindée étanche type marine et le filet de camouflage sur la dalle de toiture (photo US de 1945).

 

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Un créneau intérieur 483P2 de défense d'une entrée (photo US de 1945).

 

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Portes étanches intérieures, légère à gauche (probablement 65P9), blindée à droite (sans doute 434P01). (Photo US de 1945).

 

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Autre créneau 483P2 de défense en flanquement d'une entrée et ses fentes d'observation. Il pourrait s'agir d'un Regelbau D2 du programme de veille des frontières. Pour des raisons évidentes de clarté, l'intérieur des bunkers est systématiquement peint en blanc.

 

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Chambre des machines d'un B-Werk des environs de Bergzabern.

 

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Autre vue d'une salle des moteurs d'un B-Werk (photo US de 1945).

 

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Local des filtres à air de réserve, grands et petits modèles (photo US de 1945).

 

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Equipement d'une cuisine de B-Werk – des marmites électriques – dont l'équipage pouvait atteindre une centaine d'hommes (photo US de 1945).

 

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Dans certains cas le B-Werk était relié par galerie à un ouvrage détaché tel qu'un bunker à cloche (photo US de 1945).

 

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Coiffé par son capuchon blindé, le lance-flammes tel qu'il apparaît en position éclipsée sur la toiture d'un B-Werk (photo US de 1945).

 

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Le capuchon blindé déposé, la colonne du lance-flammes ici en position d'action émerge du béton (photo US de 1945).

 

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On voit parfaitement sur cette photo la coiffe blindée, la colonne du lance-flammes en position d'action et le gicleur d'émission du liquide inflammable (photo US de 1945).

 

Impacts

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Lors des combats de 1945 les cloches blindées allemandes, pourtant plus solides, ont subi le même sort que leurs homologues Maginot en 1940. Même sans les percer, des tirs à 700 mètres de 90 mm à grande vitesse initiale et de bazooka les rendaient intenables et donc inopérantes (photos US de 1945).

 

Remerciements à Alain Chazette, Daniel Schellenberger et Friedrich Wein pour leurs multiples et précieuses contributions.

 

Un certain nombre de bunkers de la Ligne Siegfried ont été restaurés et peuvent être visités. Voir sur Internet sous ces termes : Westwallbunker, Westwallmuseum, B-Werk, Bad Bergzabern, Besseringen, Beckingen, Bietigheim, Bissingen, Brebach-Fechingen, Gerstfeldhöhe, Irrel, Katzenkopf, Mettlach, Pirmasens, Schwalbach, Sinz.